Anne Kurian
ROME, lundi 10 septembre 2012 (ZENIT.org) – La paix a besoin d’être « soutenue par des cœurs et des esprits qui cherchent la vérité », déclare Benoît XVI.
Benoît XVI a adressé un message au cardinal Vinko Puljić, archevêque de Vrhbosna-Sarajevo à l’occasion de la XXVIe rencontre internationale de prière pour la paix organisée par la communauté de Sant’Egidio en Bosnie-Herzégovine, à Sarajevo (9-11 septembre 2012) sur le thème « Vivre ensemble c’est l’avenir ».
Par l’intermédiaire du cardinal Secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone, le pape exprime son « appréciation » aux Eglises chrétiennes et aux grandes religions du monde présentes, ainsi qu’à la population de Sarajevo, qui lui est « particulièrement chère ».
Pour Benoît XVI, cette rencontre, qu’il souhaite « fructueuse », est un « motif de joie et de réconfort » car elle est signe de la fécondité des rencontres commencées à Assise en octobre 1986 par le bienheureux Jean-Paul II, « aux côtés d’homme est de femmes de bonne volonté ».
La cause de la paix aujourd’hui est « menacée par un double risque », poursuit le pape : d’un côté « l’instrumentalisation de la religion comme motif de violence », de l’autre « le « non » à Dieu au nom d’une vision sécularisée de l’homme, qui à son tour est capable de produire une violence sans mesure ».
Les effets de la « convergence de ces deux forces négatives » se sont expérimentés de façon « dramatique » dans la ville de Sarajevo, constate-t-il, « dans cette guerre qui s’est déclenchée il y a 20 ans, apportant mort et destruction dans les Balkans ».
Comme « antidote » à une telle menace, les rencontres d’Assise proposent « l’alliance entre les personnes religieuses et les personnes qui ne se sentent appartenir à aucune tradition religieuse, mais sont en sincère recherche de la vérité ».
Ainsi, assure le pape, le « pèlerinage commun vers la vérité » peut devenir « pèlerinage vers la paix ».
Benoît XVI se dit « convaincu » qu’un dialogue « profond et sincère » peut aider les croyants à « une purification toujours nécessaire de leur religion vécue », et les non-croyants à garder « l’ouverture aux grandes questions de l’humanité et au Mystère qui enveloppe la vie de l’homme ».
En effet, la paix a besoin d’être « soutenue par des cœurs et des esprits qui cherchent la vérité, s’ouvrent à l’action de Dieu, tendent les mains aux autres », estime-t-il, appelant à « élargir le regard au monde entier et aux réalités problématiques du partage, de la réconciliation et de la paix, avec espérance et engagement ».
En outre, la « culture du combat » est « fallacieuse », tandis que celle du dialogue est fondée « sur les voies solides de la vérité, de laquelle débouche la paix » car « vivre ensemble est une simple prédisposition, qui dérive directement de la condition humaine », souligne Benoît XVI.
La rencontre actuelle à Sarajevo a une valeur spéciale, fait-il observer en citant Jean-Paul II, dans une ville qui est devenue « symbole de la souffrance de toute l’Europe en ce siècle ».
Déplorant que « la violence contre son frère semble sans fin » dans de nombreux pays, le pape évoque particulièrement le « Moyen-Orient, la situation dramatique en Syrie » et son voyage apostolique imminent au Liban (14-16 septembre 2012).
Il émet le vœu que « toutes les terres qui ont besoin de réconciliation et de tranquillité, trouvent rapidement la paix dans un partage serein, dans la stabilité et dans le respect des droits de l’homme ».