Anne Kurian

ROME, vendredi 7 septembre 2012 (ZENIT.org) – Le Saint-Siège plaide pour protéger les enfants touchés par les conflits armés, demandant « leur réunion avec leur famille, leur réintégration dans la société et leur réhabilitation », car ils sont « l’avenir de la société ».

Une délégation du Saint-Siège est intervenue le 28 août 2012, dans le cadre de la deuxième conférence d’examen du Programme d’action (PoA) des Nations unies en vue de prévenir, combattre et éradiquer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre sous tous ses aspects, qui a eu lieu du 27 août au 7 septembre 2012 à New York.

Pour le Saint-Siège, cette rencontre est un « pas en avant pour protéger efficacement les droits de l’homme et la loi humanitaire internationale ». Même si des « opportunités » ont été offertes ces dix dernières années, cependant « plus d’efforts pour une meilleure coopération internationale demeure nécessaire » pour une « mise en œuvre concrète du droit à la paix de toute personne et de tout peuple », souligne la délégation.

Les premiers à bénéficier de ces choix, déplore le Saint-Siège, seront « les plus pauvres » car l’utilisation perverse de ces armes est une « vraie barrière au développement » : dans ce contexte, elles peuvent être définies comme « armes de destruction massive des pauvres ».

Au « cœur » de la préoccupation du Saint-Siège, demeurent « les besoins spécifiques des enfants touchés par les conflits armés ». Il demande en particulier « leur réunification avec leur famille, leur réintégration dans la société et leur réhabilitation ».

Les enfants représentent en effet « l’avenir de la société », rappelle la délégation, c’est pourquoi il faut « protéger et préserver leur croissance humaine et sociale, leur épargner un climat de violence et de crime, en favorisant une culture de vie et de paix ». Pour le Saint-Siège, c’est « le meilleur moyen d’œuvrer pour la protection de la vie et de la dignité de toute personne, aujourd’hui et pour les générations futures ».

Dans les conflits armés, constate-t-il, les enfants souffrent d’un « effet doublement néfaste » : ils sont d’abord « passivement exposés aux dangers de ces armes » et ils ont aussi « une part active dans les conflits lorsqu’ils sont forcés à endosser le rôle répréhensible d’enfants soldats ».

Le Saint-Siège en appelle pour eux à « une réaction forte et résolue de la part de la communauté internationale » afin de « les réunir à leurs familles et les réintégrer dans la société par tout moyen approprié de réhabilitation ».

Cette attention aux enfants devrait être présente « dans les programmes de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) » de situations d’après-conflit, mais aussi « dans les projets de maintien de la paix », estime la délégation.

Il est important également, ajoute-t-elle, que la Conférence établisse « de meilleurs programmes de coopération internationale » pour promouvoir les « aspects clés du PoA » afin de renforcer la prévention, la réduction et le contrôle de ces armes.

Selon le Saint-Siège, ces programmes doivent inclure « la définition de critères clairs pour l’export des armes ainsi que pour rassembler et détruire les armes dans le processus de paix; des contrôles nationaux mieux régulés sur la production des armes légères et des transits vérifiés sur les questions de responsabilité, marque, traçage et négociation; une meilleure coopération régionale, y compris aux frontières ».

Enfin, le Saint-Siège invite à considérer non seulement « les fournisseurs d’armes », mais aussi « la demande », qui est « un élément clé pour éviter le détournement de ces armes dans les marchés illégaux ».

Pour cela, recommande-t-il, il faut agir sur la « dynamique des conflits, des crimes et violences », et « promouvoir une culture de vie et de paix entre tous les membres de la société », notamment grâce à « des signaux politiques clairs ».