ROME, Jeudi 19 février 2009 (ZENIT.org) – « Réussir » à dépasser la crise économique est « d’une importance vitale », a souligné le premier ministre britannique en invitant à ne pas oublier les pays les plus pauvres et à donner une « réponse mondiale » à la récession actuelle.
Alors qu’il a rencontré Benoît XVI ce 19 février, Gordon Brown a consacré un article à la crise économique mondiale, publié en première page de L’Osservatore Romano.
« Nous nous trouvons face à un des plus grands défis économiques de notre génération », qui « sera probablement définie par les historiens comme la première crise économique de niveau vraiment mondial », a estimé Gordon Brown.
« La crise financière et économique menace l’emploi et les perspectives des familles de tous les pays et de tous les continent. Dans toute l’Europe, des milliers de personnes se retrouvent de manière imprévue sans travail et sont toujours plus préoccupées pour leur avenir, a-t-il poursuivi. Mais il s’agit de tendances internationales qui ont aussi un impact sur les plus pauvres en Afrique, en Asie et ailleurs ». « Je sais que l’Eglise catholique et Sa Sainteté partagent ces préoccupations ».
Dans cet article, le premier ministre britannique explique notamment que le Royaume-Uni s’active actuellement « pour que la récession soit, dans la mesure du possible, brève et peu profonde ». « Mais une récession mondiale demande une réponse mondiale, si nous voulons que nos mesures aient du succès », a-t-il poursuivi, affirmant que le G20, qui se réunira à Londres le 2 avril prochain, tentera d’apporter une réponse.
« Réussir est d’une importance vitale », a insisté Gordon Brown « sinon la récession sera plus profonde, plus longue et touchera un plus grand nombre de personnes. Si nous ne résolvons pas les effets de la crise, la Banque mondiale estime qu’entre aujourd’hui et 2015 dans les pays en voie de développement, 2,8 millions d’enfants pourraient mourir avant d’avoir leurs 5ème anniversaire. C’est comme si la population totale de Rome mourrait dans les 5 prochaines années », a-t-il mis en garde.
« Il est donc de notre devoir de faire en sorte que les exigences des pays les plus pauvres ne soient pas une pensée secondaire, à laquelle adhérer par obligation morale ou sens de culpabilité », a ajouté le premier ministre britannique.
Gordon Brown a aussi mis en garde contre la tentation de se réfugier dans le protectionnisme. Cela « nous rendra tous plus pauvres », a-t-il affirmé en invitant à relancer le commerce international.
Premier ministre du Royaume-Uni depuis le 27 juin 2007, Gordon Brown a aussi cité Benoît XVI. Le pape « a sollicité à travers son secrétaire d’Etat une ‘réponse efficace aux crises économiques qui affligent plusieurs régions de la planète’ et la mise en place d’un ‘plan d’action international concerté pour libérer le monde de l’extrême pauvreté’ ». « Je soutiens cet appel », a-t-il conclu.