L’Institut « Sophia » : Une expérience ouverte aux jeunes de toute l’Europe

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Véronique Bontemp évoque la première promo de Bruxelles

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ROME, Jeudi 22 mai 2008 (ZENIT.org) – L’Institut Sophia de Bruxelles vient de vivre sa première année d’existence. Véronique Bontemp confie ses impressions aux lecteurs de Zenit. L’expérience est ouverte aux jeunes de tous les pays d’Europe.

L’Institut Sophia propose à de jeunes adultes une formation en anthropologie, éthique et Ecriture Sainte, en s’appuyant sur les ressources académiques de l’Institut d’études Théologiques (IET) de Bruxelles. De septembre à juin, depuis 2007, les 18-28 ans, qui veulent se préparer aux grands défis de leur vie, y découvrent une année où enseignement, vie spirituelle et vie communautaire s’éclairent mutuellement.

Maximilien Stein – Quels enseignements tirez-vous de cette première année de Sophia ?

Véronique Bontemp – Même s’il n’est pas encore tout à fait l’heure des bilans, nous sommes heureux de ce lancement, parce que l’objectif central de cette année est rempli, à savoir que les étudiants de la « promo 1 », trouvent plus que ce qu’ils sont venus chercher…

La formation intellectuelle – sous le double signe de la confiance dans l’être et de la raison – les a ouverts à la philosophie, à l’éthique et à l’Ecriture Sainte. Les sessions/ateliers ont abordé des questions concrètes de notre temps ainsi que des techniques (communication, méthodologie, organisation, développement personnel), utiles à un jeune adulte d’aujourd’hui.

Le lancement d’un tel projet de vie a été un défi: chaque étudiant a dû s’y engager mais aussi l’ensemble des responsables de l’Institut Sophia, les professeurs de l’IET, les prêtres, et tout ceux qui s’y investissent, notamment le Cardinal Godfried Danneels, Archevêque de Malines-Bruxelles, Mgr André-Mutien Léonard, Evêque de Namur, qui y a animé le module « Raisons de croire », ainsi que Mgr Guy Harpigny, Evêque de Tournai qui en a été l’un des trois conférenciers extérieurs.

Maximilien Stein – La philosophie et l’éthique intéressent-elles vraiment les jeunes ?

Véronique Bontemp – Tout à fait! Nous le savions avant de commencer le projet, nous le vérifions cette année ! En réalité, tout mode de vie procède d’une philosophie implicite. De sorte que personne n’échappe réellement à la question philosophique. Alors, plutôt que de se laisser porter par des philosophies ambiantes, implicites, dans l’air du temps, ne vaut-il pas mieux exercer sa liberté et penser par soi-même, en s’appuyant sur les plus abouties des pensées, en se « juchant sur des épaules de géants » ? Dans un monde complexe, où chacun doit choisir entre toujours plus d’options, le discernement devient une faculté indispensable, qui s’apprend, certes, dans l’expérience personnelle, mais qui s’enrichit également de celle des autres, et de la réflexion. Sans cela, nos décisions sont sans cesse menacées par l’ « émotivisme », le « décisionisme » et autres.

Les étudiantes ont été poussées par la force des choses à la rencontre ; et les occasions ne manquent pas, que ce soit avec la centaine d’étudiants de l’I.E.T. ou les autres jeunes de leur lieu de vie.

M. Stein – Après Sophia, devient-on un beau parleur, une sorte de « consultant » qui risque de s’éloigner de l’action ?

Véronique Bontemp – Le programme de Sophia insiste sur l’équilibre de toutes les dimensions humaines. Pas de quoi s’y croire ! Mais plutôt, se rendre compte que, pour bien agir (éthique), il faut certainement avoir d’abord les idées suffisamment claires. Nous constatons qu’offrir un monde clé en main n’est pas un service, cela stérilise plutôt. Que construire dans un monde où tout serait donné ? Il convient donc de réfléchir à ce qui, dans le monde, nous appelle à l’action et de voir, comprendre et apprécier les initiatives que d’autres ont prises et qui changent la vie ; de se rendre compte que moyennant du courage et de l’audace, il ne tient qu’à chacun d’en faire autant. L’Institut Sophia est donc un laboratoire de réflexion et de partage d’expérience, tremplin pour une action juste, discernée et personnalisée.

M. Stein – Et le Christ ?

Véronique Bontemp – Transmettre la chance de connaître, de suivre le Christ, de le rencontrer sans détour est au cœur de l’année que nous proposons : un jeune adulte, en ce début du troisième millénaire, s’il ouvre ses portes au Christ, reçoit vraiment une nouvelle profondément bonne pour sa vie. Quel chemin est-il proposé à l’Institut Sophia pour en vivre ? Le Christ est le premier des enseignants. Il nous enseigne directement la vie. Il donne un cœur et un corps à notre intelligence. L’Institut Sophia propose de rencontrer le Christ au plus profond de l’être. Pour cela l’enseignement veille à conserver un équilibre entre formation de l’intelligence, expérience de service, Écriture Sainte, vie fraternelle, prière, liturgie, vie dans l’Église. La diversité de ces médiations qui entrent en résonance permet d’unifier la personne toute entièrement tournée vers la rencontre avec le Christ. Ainsi le jeune découvre la richesse de la foi, sa solidité. L’amour de Dieu nous rend plus pleinement hommes, en nous lançant l’appel à l’amour, et en nous enseignant comment aimer ; nous réalisons que cet amour ne s’accomplit pleinement qu’avec et dans le Christ.

M. Stein – Un mot pour conclure ?

Véronique Bontemp – Nous avons la chance que les étudiantes aient pris cette année comme une aventure et un tremplin pour  les choix à faire, et qui demandent  engagement, persévérance et fidélité. Le chrétien est un coeur qui voit, qui agit et qui « prend et reprend sans cesse le risque d’aimer ».

Nous attendons la « promo 2 » avec l’espoir que plusieurs jeunes de tous les pays d’Europe se lancent eux aussi dans l’année « Sophia » à Bruxelles, y puisant les richesses culturelles et la dimension des institutions européennes, auprès desquelles est situé le lieu de vie de Sophia. La grande accessibilité de Bruxelles depuis toute l’Europe est en effet à souligner, garante d’une ouverture internationale.

Témoignage d’une étudiante de la première promo…

« J’étais à un carrefour de ma vie, face à un choix. Voilà pourquoi j’ai choisi de vivre une année de formation de l’intelligence et du cœur. Cette année s’est enrichie d’une expérience de service et d’un chemin spirituel. L’engagement social a constitué, en quelque sorte, la mise en pratique de la charité enseignée dans l’Evangile. C’est ainsi que nous avons travaillé bénévolement une demi-journée par semaine dans l’association de l’Arche. J’ai apprécié la pédagogie de Sophia qui est « sur mesure » : l’équipe de base s’adapte aux talents et aux questions de chacun. La vie spirituelle que j’y ai découverte, m’apparaît aujourd’hui comme une respiration naturelle.

A tout jeune qui se pose la question : « Quels sont les grands enjeux de ma vie ? », ou des questions plus profondes encore, je peux dire : « Fais l’année Sophia ! »

Ce fut pour moi une année exigeante, mais j’y ai trouvé avec un « supplément d’âme », un chemin vers le cœur pour un plus de bonheur ».

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ZENIT Staff

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