ROME, Vendredi 29 février 2008 (ZENIT.org) – Dans l’Affaire de la Délégation apostolique de Hanoi, un représentant du Premier ministre rompt le silence sans faire aucune allusion à la promesse de restitution, indique aujourd’hui une dépêche d’Eglises d’Asie, l’agence des Missions étrangères de Paris.
Pour la première fois depuis sa promesse de restitution de l’ancienne délégation apostolique, le gouvernement s’est départi de son silence sur l’affaire de la Délégation apostolique. Cependant, le représentant du gouvernement qui s’est exprimé à ce sujet n’a fait aucune allusion à l’engagement de restitution, pris devant l’archevêque de Hanoi et dix prêtres, le 31 janvier dernier.
La déclaration a eu lieu le 27 février, lors de la réunion du présidium du Comité d’union du catholicisme, une réunion destinée à préparer l’assemblée générale de cette organisation, membre du Front patriotique, prévue pour la fin de l’année. Un compte-rendu exhaustif de cette réunion a été publié, le 29 février par l’agence Vietcatholic News.
Le premier intervenant a été M. Trân Dinh Phung, chargé des affaires religieuses et ethniques, membre du bureau permanent du Front patriotique du Vietnam. C’est lui qui est venu exprimer le point de vue du Premier ministre devant les quelques prêtres, religieux et laïcs, membres dirigeants du Comité d’union. Il a déclaré que le chef du gouvernement, dans une réunion de fin janvier 2008, avait affirmé que la présentation par l’Eglise d’une requête demandant l’octroi d’un terrain à utiliser pour les activités de la Conférence épiscopale était tout à fait légitime.
Le gouvernement ne pourra l’ignorer, commente Eglises d’Asie. Il ne peut laisser l’instance la plus haute d’une Eglise de six millions de fidèles qui, depuis 27 ans (depuis la fondation de la conférence épiscopale en 1980) collabore avec la nation, mendier une résidence à droite et à gauche. C’est pourquoi le Premier ministre a confié au Bureau des affaires religieuses du gouvernement, au Comité populaire (municipalité) de Hanoi et à un certain nombre de ministères concernés la charge d’examiner ce dossier.
Le Premier ministre, a rapporté son porte-parole, a fait l’éloge de la bonne volonté manifestée par le Vatican et par l’archevêché de Hanoi, qui ont exhorté les catholiques à mettre un terme à leurs assemblées de prière afin d’éviter les actes extrêmes qui auraient pu se produire, considérant qu’il s’agissait là d’une attitude de dialogue et de bonne volonté. Aussi bien le gouvernement manifestera, lui aussi, la même bonne volonté.
Le représentant de Nguyên Tân Dung a fait aussi allusion aux événements fâcheux qui se sont produits à Son La chez les catholiques Hmongs où des prêtres ont été empêchés de célébrer la messe de Noël. Il a affirmé que le président du Front patriotique avait téléphoné lui-même aux autorités civiles locales responsables. Le reste du discours a concerné les affaires intérieures du Comité d’union et ses relations avec les évêques.
Ces propos donnent à penser que le gouvernement songe à une autre solution que la restitution pure et simple du domaine réclamé par la communauté catholique. On ne connaît pas encore les réactions de la communauté catholique à ce discours, ni celles de la hiérarchie catholique. Celle-ci, en principe, ne traite pas directement avec le Comité d’union qui ne dépend pas d’elle mais des instances gouvernementales.
Selon des sources de Hanoi, les responsables religieux auraient donné comme consigne aux fidèles de faire preuve de patience et d’attendre une éventuelle solution. Mais ils ont fixé une limite à ce temps d’attente, à savoir le dimanche des Rameaux, le 16 mars prochain. Dans le cas où la promesse gouvernementale ne serait pas tenue à cette date, les revendications seraient alors reprises pendant la Semaine Sainte.