Benoît XVI encourage la pratique chrétienne de l’aumône

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Message du pape pour le carême 2008

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ROME, Mardi 29 janvier 2008 (ZENIT.org) – Dans son message pour le carême 2008, le pape Benoît XVI encourage l’aumône typique de l’Evangile et de l’identité chrétienne, qui manifeste que « c’est l’amour et non la richesse matérielle qui dicte les lois de l’existence ».

Le message de Benoît XVI, en date du 30 octobre, et intitulé « Le Christ pour vous s’est fait pauvre » (2 Co  8,9),  a été publié ce mardi et il a été présenté au Vatican par le cardinal Paul Josef Cordes. Le carême commence la semaine prochaine, le mercredi 6 février étant le Mercredi des Cendres.

Dans l’aumône, c’est l’identité chrétienne qui est en jeu, affirme d’emblée le pape : « Chaque année, souligne-t-il, le Carême nous offre une occasion providentielle pour approfondir le sens et la valeur de notre identité chrétienne, et nous stimule à redécouvrir la miséricorde de Dieu pour devenir, à notre tour, plus miséricordieux envers nos frères ».

Dans le même sens, il fait observer que « la pratique quadragésimale de l’aumône devient un moyen pour approfondir notre vocation chrétienne ».

Benoît XVI souligne le lien entre l’aumône évangélique et la charité en disant : « Quand il s’offre gratuitement lui-même, le chrétien témoigne que c’est l’amour et non la richesse matérielle qui dicte les lois de l’existence. C’est donc l’amour qui donne sa valeur à l’aumône, lui qui inspire les diverses formes de don, selon les possibilités et les conditions de chacun ».

« Le Carême, dit encore le pape, nous invite à nous ‘entraîner’ spirituellement, notamment à travers la pratique de l’aumône, pour croître dans la charité et reconnaître Jésus lui-même dans les pauvres ».

Se libérer de l’attachement aux biens terrestres 

A propos de la pratique chrétienne de l’aumône, le pape souligne ses deux aspects touchant à la fois le destinataire et celui qui la pratique : « Elle est une manière concrète de venir en aide à ceux qui sont dans le besoin, et, en même temps, un exercice ascétique pour se libérer de l’attachement aux biens terrestres ».

Pour Benoît XVI, il s’agit en effet de fuir ce qu’il appelle l’idolâtrie des richesses matérielles, et demande aux catholiques une « ferme » décision contre cette tentation, rappelant cette phrase de Jésus qu’il qualifie de « péremptoire »: « Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent » (Lc 16, 13).

Donc le pape présente l’aumône tout d’abord comme une arme contre cette tentation « permanente ».

Le pape souligne un autre bienfait des collectes de carême en faveur des pauvres : la communion fraternelle. « A la purification intérieure s’ajoute un geste de communion ecclésiale, comme cela se passait déjà dans l’Église primitive », souligne le pape.

Benoît XVI se réfère à la pratique de l’aumône telle que l’Evangile l’enseigne, en disant : « Nous ne sommes pas propriétaires mais administrateurs des biens que nous possédons : ceux-ci ne doivent donc pas être considérés comme notre propriété exclusive, mais comme des moyens à travers lesquels le Seigneur appelle chacun d’entre nous à devenir un instrument de sa providence envers le prochain ».

A propos de cette « valeur sociale » de l’aumône, le pape cite aussi le Catéchisme de l’Église Catholique et le principe de la « destination universelle » des biens (cf. n° 2404).

Une exigence de la justice

Surtout, Benoît XVI met en lumière la responsabilité des chrétiens quant à la « justice », spécialement dans les pays où ils sont majoritaires : « Plus grave encore est leur responsabilité face aux multitudes qui souffrent de l’indigence et de l’abandon. Leur porter secours est un devoir de justice avant même d’être un acte de charité ».

Mais le pape ajoute qu’il est un « aspect caractéristique de l’aumône chrétienne » : « elle doit demeurer cachée » car « tout doit être accompli pour la gloire de Dieu et non pour la nôtre ». Sinon, affirme le pape, sans ambages, « nous nous situons dès lors en dehors de l’esprit évangélique ».

« L’aumône évangélique, précise Benoît XVI, n’est pas simple philanthropie : elle est plutôt une expression concrète de la charité, vertu théologale qui exige la conversion intérieure à l’amour de Dieu et des frères, à l’imitation de Jésus Christ, qui, en mourant sur la Croix, se donna tout entier pour nous ».

Le pape insiste sur cette tentation de la « vaine gloire » en disant : « Il ne sert pas à grand chose que de donner ses biens aux autres si, à cause de cela, le cœur se gonfle de vaine gloire : voilà pourquoi celui qui sait que Dieu « voit dans le secret » et dans le secret le récompensera, ne cherche pas de reconnaissance humaine pour les œuvres de miséricorde qu’il accomplit ».

La joie, récompense du don

Benoît XVI puise dans l’Ecriture cette autre spécificité évangélique de l’aumône : « Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir » (cf. Ac 20, 35).

Et d’expliquer cette réalité profonde de l’être : « Quand nous agissons avec amour, nous exprimons la vérité de notre être : nous avons en effet été créés non pour nous-mêmes, mais pour Dieu et pour nos frères (cf. 2 Cor 5, 15). Chaque fois que, par amour pour Dieu, nous partageons nos biens avec notre prochain qui est dans le besoin, nous expérimentons que la plénitude de la vie vient de l’amour et que tout se transforme pour nous en bénédiction sous forme de paix, de satisfaction intérieure et de joie ». Et cette joie, fait remarquer le pape, c’est la  « récompense » du Père céleste.

Le pardon des péchés, fruit de l’aumône

Un autre « fruit spirituel » de l’aumône au sens évangélique, c’est, ajoute le pape, « le pardon des péchés » (cf. 1 P 4, 8).

« Je pense en ce moment, précise le pape, au grand nombre de ceux qui ressentent le poids du mal accompli et qui, précisément pour cela, se sentent loin de Dieu, apeurés et pratiquement incapables de recourir à Lui. L’aumône, en nous rapprochant des autres, nous rapproche de Dieu, et elle peut devenir l’instrument d’une authentique conversion et d’une réconciliation avec Lui et avec nos frères ».

L’école de l’aumône

« L’aumône », poursuit Benoît XVI, est comme une école qui « éduque à la générosité de l’amour ».

À « l’école » du Christ qui s’est donné « tout entier », renchérit le pape, « nous pouvons apprendre à faire de notre vie un don total ; en l’imitant, nous réussissons à devenir disposés, non pas tant à donner quelque chose de ce que nous possédons, qu’à nous donner nous-mêmes. L’Évangile tout entier ne se résume-t-il pas dans l’unique commandement de la charité ? »

Benoît XVI conclut sur le don par excellence, le don de la vie dans le Christ : «  Par l’aumône, nous offrons quelque chose de matériel en signe de ce don plus grand que nous pouvons offrir aux autres, l’annonce et le témoignage du Christ : en son Nom est la vraie vie ».

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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