Peut-on racheter la famille d’une crise qui implique tout le monde ?

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Rencontre avec les Directeurs des revues catholiques italiennes sur la famille

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ROME, Dimanche 23 décembre 2007 (ZENIT.org) – « Faire renaître le sens de Bethléem ». C’est la tâche que le cardinal Alfonso López Trujillo, président du Conseil pontifical pour la famille, a confiée à tous les communicateurs engagés dans la défense des institutions familiales.

La proposition du cardinal a été présentée aux participants à la rencontre des directeurs de revues catholiques italiennes qui s’intéressent à la famille et à la vie, organisée mercredi 19 décembre au Vatican par son dicastère.

Avoir choisi d’organiser cette rencontre à une date aussi proche de Noël, écrit le cardinal dans son message aux participants, « entre dans la logique de la tendresse de Dieu », qui a fait en sorte que le Verbe incarné « renonce à tout, à l’exception de l’amour envers la famille, qui reste la richesse la plus profonde pour ceux qui sont appelés à cette aventure personnelle de dialogue dans le temps et dans l’histoire ».

« Faire renaître le sens de Bethléem » ajoute-t-il, est un devoir pour tout le monde « à travers ce bonheur total que seule la miséricordieuse compréhension de Dieu peut garantir ».

Dans un contexte où le thème de la famille et de la vie renferme un grand nombre de réalités qui ne cesse d’évoluer, pour le cardinal une « importante question » s’impose : « Est-il possible de racheter tant de familles d’une crise qui implique tout le monde ? ».

Sur ce point, le cardinal Trujillo propose deux voies qui peuvent « apporter un éclairage » sur certaines questions concernant l’institution familiale : « s’efforcer d’expliquer de manière positive l’Evangile de la famille et de la vie », en soulignant que l’institution du mariage est un projet de Dieu, et entreprendre un « dialogue dans l’identité ».

« Nous ne pouvons pas ne pas chercher des réponses à tant d’interrogations, dénonce-t-il. Nous ne pouvons pas nous résigner tranquillement à une hostilité artificieuse qui ouvre la voie au relativisme ».

C’est pourquoi il faut « soupeser dans le monde d’aujourd’hui les différentes objections qui se présentent à la vérité de la famille » en apportant des arguments qui favorisent « le bien commun de l’homme dans la société ».

Le père Gianfranco Grieco, OFM Conv., chef de Bureau au Conseil pontifical pour la famille, a réaffirmé l’importance que les chrétiens participent au débat actuel sur la famille et sur d’autres thèmes de d’actualité brûlante.

Durant son intervention, le père Greco a déploré l’ « hiver démographique », qui s’est abattu surtout sur l’Europe.

« Le vieillissement de la population et la baisse du taux de renouvellement générationnel porteront à une croissance de la dépense publique et à une baisse de productivité », a-t-il relevé, et « les énormes flux et reflux migratoires ne pourront à eux seuls résoudre le problème s’ils ne sont pas accompagnés de solides politiques d’intégration ».

La question démographique, a-t-il estimé, « exige une politique posée qui raisonne à long terme », et il est souhaitable que l’Union européenne propose aux Etats membres de stipuler un pacte européen en faveur de la famille, « cœur de la société et image du lien qui unit Dieu aux hommes ».

Outre le problème démographique, le père Grieco a soulevé des questions comme « cette nouvelle manière de concevoir le mariage, l’amour humain et la sexualité dans une perspective essentiellement subjectiviste » et les progrès « prodigieux enregistrés dans le domaine de la bioéthique ».

Certains Etats cherchent à adapter leurs propres lois à ces phénomènes, a-t-il commenté, mais il arrive hélas qu’ils le fassent de manière incomplète, rapide, « sans une analyse suffisamment approfondie ». Moyennant quoi, « dans les domaines de la contraception et de l’avortement, voire chez les jeunes mineurs », « les parents se voient retirer une partie de leur responsabilité » ; « les relations entre un homme et une femme et entre deux personnes du même sexe » sont mises sur le même plan, donnant à ces dernières « la possibilité d’adopter ou d’avoir des enfants » ; et l’on a recours à « l’euthanasie pour éviter une fin de vie difficile ».

Le père Grieco déplore « une sorte d’anesthésie des consciences qui porte à croire que n’importe quel comportement, source de plaisir et de commodité, est forcément bonne » et que « ce qui est légal ne peut qu’être moralement bon ».

Dans ce contexte, « le critère de ce qui est bien n’est plus vraiment objectif et chacun bâtit sa propre vérité ».

« Nous sommes confrontés à une lutte, a-t-il poursuivi. Les laïcistes savent ce qu’ils veulent et ont les armes et les alliés pour se lancer dans cette grande bataille ».

« Devons-nous seulement nous défendre ? Devons-nous élever la voix ? », s’est-il interrogé avant d’expliquer qu’il s’agit en réalité « de faire notre part » pour éviter que « d’autres occupent nos places légitimes ».

A tous ces changements qui touchent la famille, jadis considérée comme la colonne vertébrale de la société et aujourd’hui vue comme un sujet fragile ayant besoins de soins », « nous chrétiens devons répondre en restant fidèles à l’Evangile de la vie et à la doctrine sociale de l’Eglise », a-t-il averti.

« La vie humaine, le mariage et la famille sont les trois domaines d’une haute réflexion, dont le Dieu créateur et l’Evangile de la vie sont le fondement », a-t-il conclu.

Roberta Sciamplicotti

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ZENIT Staff

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