ROME, Dimanche 9 septembre 2007 (ZENIT.org) – « Soyez des lumières qui reflètent le divin » dans « un monde qui exalte l’éphémère ». C’est en ces termes que le pape Benoît XVI a encouragé les personnes consacrées, samedi soir, à Mariazell.
Le pape a présidé, samedi soir, les secondes vêpres de la fête de la Nativité de Marie, au sanctuaire de Mariazell, en présence du clergé et des personnes consacrées du diocèse, du frère du pape, Mgr Georg Ratzinger, et de représentants d’autres confessions chrétiennes.
Au milieu de la consommation et du culte de l’individualisme, soyez, disait en substance le pape, des témoins de la lumière du Christ, en vivant la pauvreté, la chasteté et l’obéissance.
La célébraiton a commencé par le rite de la lumière, avec une dimension œcuménique : Benoît XVI a reçu des mains d’un pasteur protestant un cierge portant le logo de la 3e assemblée œcuménique de Sibiu, en Roumanie.
« Le centre de la mission de Jésus Christ, et de tous les chrétiens est, soulignait le pape, l’annonce du royaume de Dieu ».
« Vous, chers prêtres, religieux et religieuses, a dit le pape, vous offrez une contribution importante : au milieu de la cupidité, de l’égoïsme qui ne sait pas attendre, du consumisme, au milieu du culte de l’individualisme, nous cherchons à vivre un amour désintéressé pour tous les hommes ».
« Faites briller votre lumière, ajoutait le pape, dans notre société, dans la politique, dans le monde de l’économie, dans le monde de la culture et de la recherche, même si c’est seulement une petite lumière au milieu de tant de feux ».
Car, ajoutait Benoît XVI, cette petite lumière « reçoit sa force et sa splendeur de la grande étoile du matin, le Christ ressuscité, dont la lumière brille et ne se couche jamais ».
Mais suivre le Christ, soulignait le pape, en harmonie avec l’évangile de ce dimanche, « comporte la dimension de la croix, avec des échecs, des souffrances, des incompréhensions, et même le mépris et la persécution, mais aussi l’expérience d’une joie profonde, à son service, et l’expérience de la profonde consolation qui découle de la rencontre avec lui ».
Commentant les trois conseils évangéliques de pauvreté, chasteté et obéissance, le pape faisait observer que celui qui veut suivre le Christ de façon radicale, doit renoncer avec détermination aux biens matériels, mais il doit vivre cette pauvreté « à partir du Christ », comme une façon de « devenir intérieurement libre pour Dieu et pour le prochain ».
« Pour tous les chrétiens, mais spécialement pour les prêtres, les religieux et les religieuses, pour les personnes comme pour les communautés, la question de la pauvreté et des pauvres doit être toujours de nouveau l’objet d’un sévère examen de conscience », recommandait Benoît XVI.
Pour ce qui est du lieu commun qui présente les prêtres, les religieux et les religieuses comme des personnes loin de la vie et des problèmes du monde, le pape ajoutait : « Par le vœu de chasteté dans le célibat, ils ne se consacrent pas à l’individualisme ou à une vie isolée, mais ils promettent solennellement de mettre sans réserve au service du Royaume de Dieu les intenses relations dont ils sont capables et qu’ils reçoivent comme un don. De cette manière, ils deviennent des hommes et des femmes de l’espérance ».
A propos de l’obésissance, le pape rappelait l’exemple du Christ Jésus qui a su « s’abandonner à la volonté de Dieu » et non à sa propre volonté, jusqu’au moment culminant de sa mort. Benoît XVI a souligné la différence entre l’obéissance chrétienne et les préjugés d’un monde dans lequel la parole humilité est vide de sens : « Ecouter Dieu et lui obéir n’a rien à faire avec une contrainte extérieure et la perte de soi-même. Ce n’est qu’en entrant dans la volonté de Dieu que nous rejoignons notre véritable identité ».
Benoît XVI concluait par un passage de la fameuse prière de saint Ignace de Loyola – déjà citée par lui lors d’une rencontre avec des séminaristes – décrivant le don total de soi qui est l’expérience de celui qui est appelé à se consacrer à Dieu : « Prends Seigneur et reçois toute ma liberté, ma mémoire, mon intelligence et toute ma volonté. Tout ce que j’ai et tout ce que je possède, c’est Toi qui me l’as donné. Tout cela, Seigneur, je Te le rends. Tout est à Toi, disposes-en selon Ton entière volonté. Donne-moi seulement de T’aimer, donne-moi cette grâce, elle seule me suffit ».