La bienheureuse Marie-Eugénie de Jésus sera canonisée dimanche

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Fondatrice des religieuses de l’Assomption

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ROME, Mardi 29 mai 2007 (ZENIT.org) – La bienheureuse Marie-Eugénie de Jésus (1817 – 1898) sera canonisée dimanche, place Saint-Pierre, par Benoît XVI. Le site du Vatican publie la biographie suivante (cf. http://www.vatican.va).

Pour plus de renseignements sur sa mission, sur le miracle qui a permis sa canonisation, et le charisme des religieuses de l’Assomption qu’elle a fondées, on peut se rendre sur le site de la canonisation : http://www.marie-eugenie.org .

Biographie de la bienheureuse Marie-Eugénie de Jésus

Née dans une famille aisée, en 1817 à Metz, après la défaite définitive de Napoléon et la restauration de la monarchie, Anne Marie Eugénie Milleret ne semblait guère destinée à tracer un nouveau chemin spirituel dans l’Église de France.

Son père, voltairien et libérale, est en train de faire fortune dans le monde bancaire et dans la politique. D’une grande sensibilité, Eugénie reçoit de sa mère une éducation qui assure un caractère fort et le sens du devoir. La vie familiale développe en elle une curiosité intellectuelle et l’esprit romantique, un intérêt pour les questions sociales, l’habitude de voir large.

Cette éducation, loin de l’Église, du Christ, de l’école, est marquée par une grande liberté alliée à un sens de la responsabilité. La bonté, la générosité, la droiture et la simplicité apprises auprès de sa mère lui feront dire plus tard que son éducation était plus chrétienne que celle de bien des catholiques très pieux de son temps. La coutume faisait que, comme sa contemporaine, George Sand, Anne Eugénie assistait à la Messe les jours de fête et avait reçu les sacrements d’initiation chrétienne sans s’engager à rien. Sa première Communion, néanmoins, fut une grande expérience mystique qui révélait tout le secret de l’avenir. Elle n’en saisira le sens prophétique que bien plus tard et elle y reconnaître le fondement de son chemin vers une appartenance total au Christ et à l’Eglise.

Sa jeunesse est heureuse, mais non sans souffrances. Elle est marquée dans son enfance par la mort d’un frère aîné et d’une sœur en bas âge, par une santé fragile et une chute qui laissera des séquelles. Anne-Eugénie sera mûre pour son âge, saura cacher ses sentiments et faire face à ce qui vient. Plus tard elle verra, après une période de gloire pour son père, la faillite de ses banques, la mésentente et la séparation de ses parents, la perte de toute sécurité. Anne-Eugénie doit abandonner la maison de son enfance et aller à Paris avec sa mère tandis que son frère Louis, proche par l’âge et compagnon fidèle de ses jeux, ira habiter avec son père.

Partie à Paris avec sa mère adorée, elle verra celle-ci atteinte par la choléra et emportée en quelques heures, laissant sa jeune fille seule dans le monde à 15 ans, dans une société mondaine et superficielle. .

A travers une recherche angoissé et presque désespérée de la vérité, Anne-Eugénie arrivera à sa conversion assoiffée d’Absolu et ouverte au Transcendant.

A 19 ans, Anne –Eugénie assiste aux Conférences du Carême à Notre-Dame de Paris prêchée par l’abbé Lacordaire, jeune mais déjà bien connu pour son talent d’orateur. Ancien disciple de Lamennais —habité comme lui par une vision d’une l’Église renouvelée ayant un rôle neuf dans le monde— Lacordaire comprend son temps qu’il veut changer. Il connaît les jeunes avec leurs questions et leurs aspirations, leur idéalisme et leur ignorance du Christ et de l’Église. Sa parole atteint le cœur d’Anne-Eugénie, répond à ses questions et réveille sa générosité. Anne-Eugénie voit le Christ comme Libérateur universel et son Royaume sur terre dans une société fraternelle et juste. J’étais réellement convertie, écrit-elle, et j’avais conçu le désir de donner toutes mes forces ou plutôt toute ma faiblesse à cette Église qui seule désormais à mes yeux avait ici-bas le secret et la puissance du bien.

A ce moment, elle connaît un autre prédicateur, lui aussi ancien disciple de Lamennais, l’Abbé Combalot, qu’elle choisira comme confesseur. L’Abbé Combalot se rend compte qu’il a à faire avec une âme d’élite et désigne Anne-Eugénie comme fondatrice de la Congrégation dont il rêve depuis longtemps. En insistant sur le fait que cette fondation est la volonté de Dieu et que Dieu l’a choisie pour réaliser cette œuvre, l’abbé Combalot persuade Anne-Eugénie d’assumer son projet: une œuvre d’éducation. Il est convaincu que par l’éducation seule, on pourra évangéliser les intelligences, rendre les familles vraiment chrétiennes et ainsi transformer la société de son temps. Anne-Eugénie accepte ce projet comme en étant une volonté de Dieu pour elle et se laisse guider par l’Abbé Combalot.

A 22 ans, Marie Eugénie devient fondatrice des Religieuses de l’Assomption, vouées à consacrer toute leur vie et toutes leurs forces à étendre le Règne du Christ en elles-mêmes et dans le monde. En 1839, avec deux autres jeunes femmes, Mademoiselle Milleret commence une vie communautaire de prière et d’étude dans un appartement de la rue Férou, à l’ombre de St Sulpice à Paris. En 1841, elles ouvrent la première école avec le soutien de Mme de Chateaubriand, Lacordaire, Montalembert et leurs amis. Dans quelques années la communauté comptera seize sœurs de quatre nationalités.

Marie Eugénie et les premiers membres de l’Assomption ont la volonté d’unir l’ancien et le neuf: d’unir les anciens trésors de spiritualité et de sagesse de l’Église à une forme de vie religieuse et d’éducation capable de satisfaire aux exigences des esprits modernes. Il s’agit d’assumer les valeurs de son temps et, en même temps, d’inscrire les valeurs évangéliques dans la culture naissante d’une nouvelle ère industrielle et scientifique. La Congrégation développera une spiritualité centrée sur le Christ et l’Incarnation, à la fois profondément contemplative et dévouée à l’action apostolique. Ce sera une vie vécue dans la recherche de Dieu et dans un fort engagement apostolique.

Marie Eugénie de Jésus a eu une longue vie, qui a presque recouvert le XIXe siècle. Elle aimait son temps avec ardeur et se voyait participer activement à son histoire. Progressivement, toutes ses énergies furent canalisées, d’une manière ou d’une autre, dans le développement et l’extension de la Congrégation, l’œuvre de sa vie. Dieu lui donnait sœurs et amis. Une des premières sœurs était une irlandaise, une mystique et amie intime que Marie Eugénie pouvait appeler à la fin de sa vie “la moitié de moi-même”. Kate O’Neill, en religion Mère Thérèse Emmanuel, est considérée comme co-fondatrice. Le Père Emmanuel d’Alzon, devenu le directeur spirituel de Marie Eugénie peu après la fondation sera père, frère et ami selon les saisons. En 1845, il fonda les Augustins de l’Assomption et les deux fondateurs se sont entraidés en maints domaines pendant 40 ans. Tous deux avaient un don pour l’amitié et ils ont travaillé dans l’Église avec de nombreux laïcs. Ensemble, à la suite du Christ, religieuses, religieux et laïcs ont tracé la voie de l’Assomption et pris place dans l’immense nuée de témoins.

Dans les dernières années de sa vie, M. Marie Eugénie de Jésus fera l’expérience d’un affaiblissement physique progressif, vécue dans l’humilité et dans le silence, dans une vie toute centré sur le Christ. Le 9 mars 1898 reçoit l’Eucharistie pour la dernière fois et dans la nuit du 10 elle s’est endormie doucement dans le Seigneur. Elle sera béatifiée par le Pape Paul VI, le 9 février 1975, à Rome.

Aujourd’hui, les Sœurs de l’Assomption sont présentes dans 34 pays dont 8 en Europe, 5 en Asie, 10 en Amérique et 11 en Afri
que. Les Religieuses, environ 1200, forment 170 communautés à travers le monde.

La branche Laïque – Assomption Ensemble – formée par des Amis de l’Assomption et des Communautés ou Fraternités Assomption, est nombreuse : quelques milliers d’Amis, quelques centaines des Laïcs engagés selon le Chemin de Vie.

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ZENIT Staff

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