Monachisme et Europe, un pape sous le signe de S. Benoît

ROME, Mardi 19 avril 2005 (ZENIT.org) – Vendredi 1er avril dernier, le cardinal Joseph Ratzinger a reçu à Subiaco, le prix Saint Benoît, pour la promotion de la vie et de la famille en Europe, la veille du décès de Jean-Paul II, et ce mardi 19 avril, il lui succède et choisi le nom de Benoît XVI : il place son pontificat sous la protection de Saint Benoît, père du monachisme occidental et patron de l’Europe.

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Actuellement, le monastère de moniales présent au Vatican, selon la volonté de Jean-Paul II est tenu par des Bénédictines. Une coïncidence pour un pape ami de sainte Scholastique, sœur de saint Benoît.

Le matin, le pape Jean-Paul II avait appelé auprès le lui son grand ami pour le saluer une dernière fois, parce qu’il savait qu’il allait rendre son âme à Dieu.

Dans son discours à Subiaco, le cardinal a évoqué la crise culturelle et d’identité qui frappe le Vieux continent. Il a présenté le terrorisme et la capacité d’auto-manipulation de l’homme comme deux des menaces les plus grandes qui pèsent sur l’humanité d’aujourd’hui.

Il citait le clonage, et insistait sur le fait que la morale ne doit pas être confondue avec le moralisme. IL déplorait qu’en Europe la culture exclue Dieu de la « conscience publique ».

« En Europe, s’est développée une culture qui constitue la contradiction la plus radicale non seulement avec le christianisme, mais des traditions religieuses et morales de toute l’humanité ».

Il affirmait au contraire: « Nous ne devons pas perdre Dieu de vue, si nous voulons que la dignité humaine ne disparaisse pas ».

« Nous avons besoin d’hommes comme Benoît de Nurcie qui, à une époque de dissipation et de décadence, s’est abîmé dans la solitude la plus extrême et a réussi après toutes les purifications qu’il dut subir, à revenir à la lumière et à fonder le Mont-Cassin, la cité sur le mont, qui, avec tant de ruines, a mis ensemble les forces à partir desquelles s’est formé un monde nouveau », a conclut le cardinal doyen, aujourd’hui Benoît XVI.

Pour ce qui est de la référence implicite à Benoît XV, pape de 1914 à 1922, qu’implique le choix du nom de Benoît XVI, des observateurs font tout d’abord remarquer qu’après le colosse qu’a été Jean-Paul II, le choix de ne pas s’appeler « Jean-Paul III » est un choix d’humilité.

Mais qui a été Benoît XV, le pape élu en la difficile année 1914 ? Le pape della Chiesa affirme la liberté de l’Eglise face au pouvoir civil, mais il a aussi cherché à signer un accord avec l’Italie, alors que la « question romaine » était en suspens depuis le pape Pie IX et l’invasion des Etats pontificaux par les troupes piémontaises.

La tentative d’octobre 1917 à Paris, n’a pas abouti à un concordat, mais le brouillon a servi à la rédaction du concordat de 1929.

C’était un pape travailleur, un pape de la paix, dans une Europe déchirée, détruite.

Enfin, c’était un pape des missions, et en particulier de la grande ouverture à la Chine. Sa lettre encyclique « Humani Generis », du 15 juin 1917 a porté sur la prédication.

Il fut aussi un pape très sensible aux chrétiens d’Orient, il fonda une aide aux victimes orthodoxes.

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ZENIT Staff

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