Le card. Parolin et le ministre Lavrov, Russie © capture de Zenit / mid.ru

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Que prévalent justice, légalité et vérité, appel du card. Parolin en Russie

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Conférence de presse à Moscou (Traduction intégrale)

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En ce qui concerne les relations internationales, et plus particulièrement les pays en situation de conflit, le Saint-Siège lance « un appel clair à faire prévaloir le bien commun et principalement la justice, la légalité, la vérité des faits et l’abstention de la manipulation de ceux-ci, la sécurité et des conditions de vie dignes des populations civiles ». C’est ce qu’a déclaré le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin à la conférence de presse donnée à Moscou, ce mardi 22 août 2017, en présence du ministre des Affaires étrangères de la Fédération russe, Sergueï Lavrov.
Parmi les points de convergence évoqués par les deux parties, le cardinal Parolin a noté « la forte préoccupation pour la situation des chrétiens » au Moyen-Orient, en Afrique et ailleurs. Il a réaffirmé l’importance du respect de la liberté religieuse « quel que soit l’État et quelle que soit la situation politique».
Rappelant que le Saint-Siège « n’entend pas et ne peut s’identifier avec aucune des positions politiques », le représentant du pape a insisté sur « le devoir de s’en tenir rigoureusement aux grands principes du droit international, dont le respect est incontournable que ce soit pour protéger l’ordre et la paix mondiale, ou pour retrouver une saine atmosphère de respect réciproque dans les relations internationales ».
Le secrétaire d’État s’est par ailleurs félicité pour les bonnes relations bilatérales, particulièrement dans les domaines culturels, scientifiques et médicaux, confirmées par la signature d’un Accord sur l’extension des visas pour les titulaires de passeports diplomatiques. Concernant « certaines questions concrètes concernant la vie de l’Église catholique », il a trouvé chez le ministre Lavrov « une ample attention à la solution de ces problèmes et la volonté de les suivre ».
CR
Voici notre traduction intégrale de la déclaration du cardinal Parolin.
Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs,
Nous venons de terminer la première et intense partie de nos entretiens avec Monsieur le Ministre Sergiey Lavrov, à travers lequel j’exprime mes remerciements aux autorités russes pour leur invitation et pour leur accueil cordial dans ce pays.
Je suis venu à Moscou pour me faire l’interprète auprès de mes interlocuteurs – aujourd’hui le ministre Lavrov et demain le président de la Fédération russe, Vladimir Poutine – de la sollicitude du pape François à la fois pour la situation bilatérale entre le Saint-Siège et la Fédération russe et pour les questions et préoccupations dans la sphère internationale.
Dans les relations bilatérales, nous avons partagé notre satisfaction quant aux développements dans différents domaines, en commençant par les fréquents contacts au niveau des hauts représentants des deux parties et en poursuivant avec la revue des expériences positives sur le terrain des échanges culturels et de la collaboration entre les instituts scientifiques et médicaux.
Il va de soi qu’a été confirmée par les deux parties l’intention de continuer aussi à l’avenir de tisser des liens dans tous les domaines mentionnés ci-dessus. Témoigne de cette intention, en la confirmant, la signature de l’Accord entre la Secrétairerie d’État du Saint-Siège et le Gouvernement de la Fédération russe sur l’extension des visas pour les titulaires de passeports diplomatiques, à laquelle nous avons assisté ensemble, il y a peu de temps, avec le Ministre Lavrov.
Évidemment, l’entretien a offert l’occasion de discuter aussi de certaines questions concrètes concernant la vie de l’Église catholique dans la Fédération russe, entre autres les difficultés qui demeurent encore sur les permis de séjour de travail pour le personnel religieux non russe et la restitution de plusieurs églises qui deviennent nécessaires pour le suivi pastoral des catholiques dans le pays, trouvant dans notre interlocuteur une ample attention à la solution de ces problèmes et la volonté de les suivre.
Dans le domaine des questions d’intérêt international, j’ai avant tout réaffirmé le souhait que soient cherchées des solutions justes et durables pour les conflits qui affligent, en particulier, le Moyen-Orient, l’Ukraine et diverses autres régions du monde. Si, dans des situations aussi dramatiques, le Saint-Siège est plus directement actif dans son effort pour promouvoir des initiatives destinées à soulager les souffrances des populations, en même temps, il exprime un appel clair à faire prévaloir le bien commun et principalement la justice, la légalité, la vérité des faits et l’abstention de la manipulation de ceux-ci, la sécurité et des conditions de vie dignes des populations civiles. Le Saint-Siège, qui n’entend pas et ne peut s’identifier avec aucune des positions politiques, rappelle le devoir de s’en tenir rigoureusement aux grands principes du droit international, dont le respect est incontournable que ce soit pour protéger l’ordre et la paix mondiale, ou pour retrouver une saine atmosphère de respect réciproque dans les relations internationales.
Parmi les thèmes sur lesquels le Saint-Siège et la Fédération russe trouvent des points de convergence, même avec des approches différentes, il faut avant tout mentionner la forte préoccupation pour la situation des chrétiens dans certains pays du Moyen-Orient et du continent africain, comme aussi dans certaines autres régions du monde. À cet égard, le Saint-Siège nourrit la constante préoccupation que soit préservée la liberté religieuse quel que soit l’État et quelle que soit la situation politique.
Je pense que nous pourrons reprendre ces thèmes, ainsi que d’autres, dans la suite de notre rencontre de ce jour.
© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Hélène Ginabat

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