Inauguration de Radio Vatican par Pie XI et le card. Pacelli (futur Pie XII), le 12 fév. 1931, entre eux, Guglielmo Marconi @DP

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"Pie XII, un "pont" entre deux époques", par Andrea Tornielli

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Une « jugement plus apaisé et plus approfondi sur son pontificat »

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« Le 2 mars 1939, Eugenio Pacelli devenait le 260e Pape. Un certain journalisme l’a décrit comme le dernier représentant d’une Église ancrée dans le passé, soulignant uniquement les discontinuités avec son saint successeur. Pourtant, Pie XII, Eugenio Pacelli, est une personnalité encore à étudier, et ceci sera facilité par l’ouverture des archives du Vatican relatives à son pontificat », estime Andrea Tornielli dans cet éditorial publié par Vatican News et par L’Osservatore Romano en italien du 3 mars 2019.
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Le Pape Eugenio Pacelli, qui connaissait parfaitement les pages sombres du XXe siècle, a été otage des révolutionnaires bolcheviques. Il a vu naître le nazisme et, en tant que jeune nonce apostolique à Munich, il en avait constaté la dangerosité, notamment dans une lettre adressée au cardinal Pietro Gasparri : « le nationalisme est peut-être l’hérésie la plus dangereuse de notre époque ».
Secrétaire d’État, il était un fidèle collaborateur de Pie XI, partageant son aversion pour les idéologies totalitaires mais aussi désireux de trouver un modus vivendi avec les pays les plus hostiles, qui puisse garantir un minimum de liberté aux chrétiens. Il devint pape il y a exactement 80 ans, à la veille d’une guerre qui allait coûter la vie à plus de cinquante millions de personnes, et qui culmine par le drame de la Shoah, le génocide de six millions de Juifs perpétré par les nazis.
Il fut un Pape très aimé de son vivant. Il a reçu le titre de defensor civitatis, à l’origine d’une grande activité caritative en faveur de tous ceux qui ont été persécutés pendant la guerre. Il a régné durant les années difficiles de l’après-guerre, indiquant le chemin de la reconstruction par la démocratie de tout ce qui, de positif, avait été balayé par le conflit. Il a été protagoniste d’événements politiques cruciaux pour l’Italie. Un certain débat historiographique, heureusement moins passionné aujourd’hui, l’a présenté comme le «Pape des silences» pour son attitude pendant la Shoah.
Mais un jugement plus apaisé et plus approfondi sur son pontificat aide à comprendre comment le Pape Eugenio Pacelli, à travers ses décisions et son magistère, a été un pont entre deux époques, y compris dans le domaine ecclésial. C’est lui qui, en 1952, pendant la guerre froide, a été le premier à actualiser, face au communisme, la traditionnelle distinction chrétienne entre l’erreur et l’errance.
Pie XII a publié des documents doctrinaux très importants et a contribué aux développements voulus par le concile Vatican II, devenant le Pape le plus cité : il a ouvert à l’application de la méthode historico-critique pour l’étude de la Bible ; il a soutenu le mouvement liturgique et a renouvelé les rites de la Semaine Sainte. Il a pris en considération l’hypothèse de l’évolution ; il a ouvert aux méthodes naturelles pour une paternité et une maternité responsables. Il a internationalisé le collège des cardinaux. En 1946, il a voulu la création du plus grand nombre de nouveaux cardinaux de l’histoire, et qui resta la plus ample création de cardinaux pendant 55 ans. Il a canonisé, en pourcentage des cérémonies présidées, le plus grand nombre de femmes, plus que tous ses prédécesseurs et successeurs.
© L’Osservatore Romano
© Vatican News
 

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Rédaction

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