Philippines: appel des évêques contre les jeux d’argent et le blanchiment

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Veiller à ce que les jeunes ne tombent pas dans le vice du jeu

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Les liens entre « jeux de hasard » et « blanchiment d’argent » sont « une honte » pour le pays, dénonce le président de la Conférence épiscopale des Philippines (CBCP), Mgr Socrates Villegas, après une magistrale histoire de détournement de fonds par des cybercriminels, entre le Bangladesh, le Sri Lanka et les Philippines : un appel dont se fait l’écho Radio Vatican en italien.
Mgr Villegas invite les évêques des Philippines à « être attentifs aux jeunes, en veillant à ce qu’ils ne tombent pas dans le vice du jeu ».
Radio Vatican résume les faits : un groupe de pirates informatiques s’est introduit dans le système informatique de la Banque centrale du Bangladesh et a réussi à dérober 81 millions de dollars depuis un compte ouvert à la Réserve fédérale des États-Unis (FED). Une partie du butin a été virée vers des comptes privés philippins et sri-lankais pour être ensuite répartie entre des casinos : ils ont ainsi réussi à blanchir l’argent volé. Cependant, une erreur dans l’ordre des virements vers ces comptes a permis de faire échouer le plan qui prévoyait au départ un détournement de… 850 millions de dollars.
Les casinos détruisent famille et avenir
« Le blanchiment d’argent aide les organisations criminelles à prospérer, favorise leurs actions illégales, nourrit la sève vitale des groupes terroristes, nationaux et internationaux », dénonce Mgr Villegas, qui réclame des « lois plus sévères » pour combattre ce fléau.
L’évêque vise les cybercriminels mais également « les dirigeants bancaires qui sont de mèche » et les fonctionnaires gouvernementaux et administratifs qui ont permis une telle escroquerie : « Nul ne saurait planifier, complètement seul, un plan criminel d’une telle ampleur », affirme-t-il.
Les casinos sont directement impliqués dans ces détournements de fonds, et, pour le président de la CBCP, les salles de jeux sont « d’excellents » endroits pour blanchir l’argent, et c’est pourquoi l’Eglise des Philippines s’y oppose si fermement : ils sont « le symbole de l’état d’abandon inconscient dans lequel beaucoup vivent leur vie, gaspillant leurs biens, détruisant leur famille, brisant leur avenir », déplore l’évêque. Et pourtant, regrette-t-il, ces casinos « continuent de prospérer et leurs propriétaires de s’enrichir ».
Non aux paris en ligne
Mgr Villegas vise également les paris en ligne interdits « dans tant de pays, mais pas aux Philippines » où « cette détestable pratique » permet à « tant d’étrangers de se frayer un chemin dans le pays, non dans un quelconque but commercial ni pour contribuer économiquement à une meilleure qualité de vie dans le pays, mais pour faire des paris en ligne et se consacrer aux jeux d’argent sur le web ».  L’évêque épingle « la frilosité » du gouvernement et de la société civile face à « ces nouvelles formes de jeu ».
La tenaille du jeu
Les jeux de hasard « rongent la fibre morale » du pays parce qu’ils suscitent chez le joueur « un désir effréné de gains  importants et rapides, sans rien apporter à la société en termes, par exemple, d’investissements ou de création d’emplois », dénonce Mgr Villegas. Plus encore, ces jeux vont « contre la providence », souligne l’évêque philippin, car ils ne sont un soutien, ni pour le joueur ni pour sa famille, dans la mesure où « ce qui devrait être gagné avec diligence, créativité, travail et bonne volonté, est laissé au hasard des dés ou des cartes ».
Mgr Villegas demande aux évêques d’être vigilants, « de contrôler les activités liées à des jeux de hasard et, en cas d’opérations illégales, d’en référer rapidement aux autorités et d’éduquer constamment les fidèles à l’immoralité de telles pratiques ».

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Océane Le Gall

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