Hélène Ginabat, avec Anita Bourdin
ROME, lundi 22 octobre 2012 (ZENIT.org) – « L’Eglise est dans les flammes de l’Esprit-Saint », estime Mgr Shevchuk, à la mi-parcours du synode.
Mgr Sviatoslav Shevchuk, 42 ans, archevêque majeur de Kiev-Halic, en Ukraine, fait partie des plus jeunes participants du synode. Mais il est né le 5 mai 1970, tandis que Mgr Olivier Michel Marie Schmitthaeusler, M.E.P., vicaire apostolique de Phnom-Penh, est le 26 juin 1970 (il est donc le benjamin du synode, cf. Zenit du 17 octobre 2012).
Il a confié son enthousiasme pour le synode, et même son « grand enthousiasme », lors d’une conférence de presse, le 18 octobre au Vatican, à mi-parcours de l’assemblée pour la nouvelle évangélisation. C’est son premier synode, comme pour environ 140 des 262 pères synodaux.
« L’Eglise est dans les flammes de l’Esprit-Saint. Le synode est une œuvre divine. C’est l’Esprit-Saint qui le fait, par le moyen des hommes. Nous partageons ses dons et nos expériences », affirme-t-il devant la presse, avant de confier encore son « enthousiasme pour annoncer une belle présence ».
Mais cet enthousiasme est en quelque sorte « rationnel » : il constate que le débat est « très intéressant », parce qu’il fait connaître le « contexte de la nouvelle évangélisation dans tous les pays ». Il cite cet exemple : la paroisse apparaît comme un « géant endormi qui est en train de se réveiller ».
Autre élément qui ressort du débat : « l’importance des familles : elles portent les nouvelles générations, lieu de la rencontre avec le Christ vivant ».
Il signale aussi l’importance de l’Orient chrétien : « un grand témoin, même au prix du sang, de cette vitalité de l’Eglise », et, « maintenant, après les persécutions, on vit une résurrection », en Slovaquie, en Ukraine, au moment où « d’autres, à leur tour, vivent ce martyre », comme en Syrie.
Pour l’archevêque ukrainien, « cela donne de l’espérance aux Eglises modernes et à l’homme moderne ».
A propos de la conversion personnelle au Christ, un grand thème du synode, il ajoute : « Pour les orientaux, il s’agit d’entrer dans l’intimité de Dieu. Il faut faire l’expérience de ce que l’on annonce. On ne peut pas annoncer si on ne connaît que par ouïe-dire ». Il distingue aussi la nécessité d’une « conversion pastorale des Eglises » là où « les structures pastorales sont caduques ».
La presse demande : mais a-t-on parlé de la femme, des divorcés remariés, des questions bioéthiques liées au début et à la fin de la vie ?
Il répond : « Tous ces sujets ont été abordés. On a beaucoup parlé de la femme, c’est elle qui donne et fait croître la foi. Dans les service catéchétique, les deux tiers des baptisés présents dans les églises sont des femmes. On a beaucoup parlé des divorcés remariés, comment l’Eglise peut les accompagner. Et des technologies modernes pour la transmission de la vie. On en a surtout parlé dans les carrefours. C’est difficile d’en donner une synthèse, car il n’y a pas de solutions faciles : l’Eglise en est consciente, et elle y réfléchit ».
A propos du sacrement de la pénitence et de la réconciliation, il rappelle que le cardinal Dolan a proposé de déclarer la confession « instrument de la nouvelle évangélisation ».
Pour ce qui est des accusations de prosélytisme qui visent des catholiques, il constate que « dans les pays orthodoxes, nous sommes souvent accusés de faire du prosélytisme, surtout en Ukraine ». Il souligne que « la nouvelle évangélisation est l’œuvre commune de toutes les Eglises » et il espère que cet élan œcuménique « aidera à guérir les blessures du passé ».
A une journaliste allemande qui demande si dans d’autres pays c’est comme en Allemagne : si on ne paye pas l’impôt, on n’a pas droit aux sacrements, à des funérailles catholiques, il fait observer que: « En Allemagne, si quelqu’un, pour ne pas payer l’impôt, se déclare « non catholique », il renie sa foi. »
Il résume la réflexion du synode : la conversion, c’est de « repartir de l’Evangile ».