Don Tonino Bello © Wikimedia commons

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Le pape François sur les pas de don Tonino Bello, le 20 avril

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Une figure de référence pour «vivre à fond notre époque et notre foi» 

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« À une époque dominée par les paroles, et souvent par des paroles fausses, le pape François vient à Alessano et à Molfetta pour indiquer quelles sont les figures de référence avec lesquelles vivre à fond notre époque et notre foi. »
C’est ce qu’a déclaré l’évêque d’Ugento et Leuca, Mgr Vito Angiuli, qui accueillera le pape à Alessano et l’accompagnera ensuite à Molfetta, dans son voyage sur les traces de « Don Tonino Bello » (1935 -1993), le vendredi 20 avril 2018, indique le quotidien de la région des Pouilles, en sud-est de l’Italie, Nuovo Quotidiano di Puglia, du 8 avril 2018.
Le pape se recueillera sur la tombe de l’évêque, à Alessano, exactement 25 ans après sa mort: « La visite du 20 avril a ceci d’important, explique Mgr Angiuli : elle célèbre un homme comme don Tonino et invite chacun à suivre sa propre vocation. »
« Pour les Pouilles et le Salento, ajoute-t-il, c’est un appel à vivre complètement, pleinement, sa mission : être terre de dialogue, d’accueil, de rencontres. En une seule expression, être le lieu de la Méditerranée où s’accomplit la convivialité des différences. »
Don Tonino, « c’est le mot-clé pâr lequel nous cherchons à lier avec un double fil le territoire à son avenir, à travers l’implication directe des jeunes », explique l’évêque. Son projet adressé aux jeunes de la région consiste à rassembler, « tous les mois », quelque quatre cents jeunes dans le diocèse, mais aussi « à l’extérieur, en rendant visite aux jeunes qui ont quitté les Pouilles pour l’Université » : « Ce ne sont pas des rencontres à thèmes, dit-il, mais plutôt des échanges d’expériences. Nous voulons qu’ils se sentent participants d’une communauté plus ample, proches de leur terre. »
« Les adolescents, poursuit-il, ont des difficultés à se faire écouter, les plus grands vivent l’angoisse de l’avenir et plus souvent le dépaysement dans leur nouvel environnement de vie. En parler ensemble est le premier pas pour affronter les problèmes, leur donner le juste poids et commencer à dépasser les difficultés en les partageants. »
Mgr Angiuli a été pendant onze ans aux côtés de don Tonino, au séminaire de Molfetta : vice-recteur, animateur, père spirituel et professeur. Il a écrit plus d’un livre sur l’enseignement de l’évêque de Molfetta. Le dernier – « Don Tonino Bello vu de près » – fait référence aux années passées ensemble.
« Il était en même temps extraordinaire et surprenant, raconte Mgr Angiuli. En tant que prêtre, il entra dans le Tiers ordre franciscain. Il se confessait auprès de frères du village. Au-dessus de la voûte du petit local, une inscription en latin : « Cella sit tibi coelum », que cette cellule soit pour toi comme le ciel. La traduction qu’il en faisait était un jeu de mots avec le titre d’une chanson de Gino Paoli : le ciel dans une pièce. Il savait expliquer par des mots simples les concepts difficiles. »
Don Tonino Bello rêvait d’une Église qui soit « l’Église du tablier », car, disait-il, c’est le seul ornement liturgique que l’on puisse attribuer au Christ. Dans l’un de ses écrits, rappelé par Giancarlo Pani dans « Civiltà cattolica », don Tonino explique le sens de cette image : l’Église pauvre est la seule manière d’être proche de tous les hommes, d’être prise au sérieux et de devenir crédible. « Pauper (pauvre), en latin, ne s’oppose pas à dives (riche), mais à potens (puissant). Voilà pourquoi nous ne devons plus avoir les signes du pouvoir, mais le pouvoir des signes ».
Mgr Angiuli évoque la marche de 1992 à Sarajevo, sous l’egide de Pax Christi, le mouvement dont don Tonino était président. Dans cette ville assiégée en raison de la guerre civile dans l’ancienne Yougoslavie, don Tonino a dit : « Ici, ce n’est pas l’ONU des puissants qui est arrivée, mais l’ONU de la base, des pauvres. Nous devons encourager cette forme d’utopie. Nous devons être des sentinelles prophétiques qui annoncent des cieux nouveaux et une terre nouvelle. »
Quatre mois plus tard, le 20 avril 1993, il est décédé, à l’âge de 58 ans. Sa cause de béatification est ouverte.
Avec une traduction d’Hélène Ginabat
 
 
 
 
 
 

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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