P. Federico Lombardi © ZENIT - Photo by HSM

P. Federico Lombardi © ZENIT - HSM

Affaire Vigano : prise de parole du p. Lombardi et du p. Rosica

Print Friendly, PDF & Email

Des éléments de vérité avec beaucoup d’éléments faux

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

Des accusations « extrêmement agressives qui mélangent des éléments de vérité avec beaucoup d’éléments faux qui sèment la confusion et surtout tendent à créer une situation de division dans l’Eglise ». C’est ainsi que le père Federico Lombardi, ancien directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a qualifié la lettre de Mgr Carlo Maria Vigano, l’ex-nonce aux Etats-Unis, mettant en cause le pape François dans sa gestion de la lutte contre les abus sexuels.
Lors d’un entretien à TV2000, la chaîne de la Conférence épiscopale italienne, le 3 septembre 2018, le père Lombardi a relevé les paroles du pape plaidant pour le « silence, » à la messe matinale à Sainte-Marthe : « Face à cette situation, a-t-il souligné, le pape confirme son intention de ne pas répondre directement à ces accusations et de ne pas se laisser impliquer dans une spirale terrible de disputes, de contradictions violentes qui ne peuvent qu’apporter davantage de divisions et un mal profond dans l’Eglise. Le pape choisit d’imiter l’attitude de Jésus qui se pose à un niveau supérieur de patience, d’humilité, et ne se laisse pas impliquer au niveau extrêmement bas » des accusations.
Le jésuite italien ajoute que l’on ne peut « jamais s’étonner qu’il y ait dans la vie de l’Eglise des difficultés et des moments de tension qui donnent lieu à des confusions et des accusations. Il y a toujours eu ces moments dans l’histoire de l’Eglise et il continuera à y en avoir dans l’avenir. Nous ne devons pas nous illusionner d’un Paradis sur terre. Je crois que cet exemple de patience et de modération du pape avec ce temps de silence est une bonne voie ».
Le même jour, le père Lombardi a co-signé un mail envoyé aux médias par le père Thomas Rosica, qui assistait le p. Lombardi pour la langue anglaise au synode des évêques d’octobre 2015, donnant le compte-rendu de leur rencontre avec Mgr Vigano le 10 octobre 2015 dans son appartement du Vatican.

D’après Mgr Vigano en effet, lorsqu’il a été appelé à Rome en octobre 2015, à la suite de la visite de Kim Davis à la nonciature de Washington – qui avait été au coeur de polémiques après le voyage du pape aux Etats-Unis – le pape ne lui avait pas formulé de reproches : « À ma grande surprise, pendant ce long rendez-vous, le pape n’a même pas mentionné une seule fois l’audience avec Davis !… Le pape a été très bon avec moi. Pas un mot de reproche, seulement des louanges pour le succès de sa visite aux Etats-Unis ».

Mais, informe le mail du p. Rosica, « après avoir rencontré le pape François le 9 octobre 2015, Mgr Vigano convoqua le p. Lombardi et le p. Rosica dans son appartement le samedi soir 10 octobre. Nous avons tous deux été surpris de voir qu’il avait conservé son appartement dans la vieille résidence de Sainte-Marthe au Vatican. En entrant, nous nous sommes assis avec Mgr Vigano dans son salon. Vigano était clairement ébranlé d’avoir été convoqué à Rome. Il nous a dit à tous deux qu’il n’avait jamais eu l’intention de faire du mal au pape avec son idée d’inviter Davis à la nonciature. Le p. Rosica a demandé à Mgr Vigano si la visite de Davis à la nonciature avait été arrangée et approuvée par le président de la Conférence des évêques des Etats-Unis et par le cardinal archevêque de Washington. Il n’a pas répondu à la question. Voici les paroles que l’archevêque nous a adressées : « Dans sa paternelle bienveillance, le Saint-Père m’a remercié pour sa visite aux Etats-Unis mais il m’a dit que je l’avais trompé en lui présentant cette femme à la nonciature »… Vigano a ensuite exprimé sa grande préoccupation : il tenait à ce qu’aucun média ne sache qu’il avait été convoqué à Rome auprès du pape. »

Le p. Federico Lombardi a confirmé que les notes du p. Rosica étaient « fiables ». Il a insisté sur la responsabilité du nonce Mgr Vigano dans cette rencontre, qui ne pouvait être imputée aux collaborateurs du pape.

Avec une traduction d’Hélène Ginabat

Share this Entry

Hélène Ginabat

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel