Réfugiés de Syrie et d'Irak, à Skala Sykamias, sur l'île de Lesbos (Grèce) Wikimedia Commons - Ggia, CC BY-SA 4.0

Réfugiés de Syrie et d'Irak, à Skala Sykamias, sur l'île de Lesbos (Grèce)/Wikimedia Commons - Ggia, CC BY-SA 4.0

Grèce: François, Bartholomaios et Hiéronyme auprès des réfugiés de Lesbos, 16 avril

Offrir ensemble une réponse chrétienne à un problème mondial

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Le pape François se rendra en Grèce, samedi 16 avril, sur l’île de Lesbos, où débarquent les réfugiés du Moyen-Orient et d’Afrique : la nouvelle est confirmée ce jeudi matin, 7 avril, par le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, SJ. Il y rencontrera le patriarche Bartholomaios Ier et l’archevêque Hiéronyme II. Le programme sera publié ultérieurement.
« A l’invitation du Patriarche oecuménique de Constantinople et du Président de la République hellénique, le Pape François se rendra samedi 16 avril sur l’île de Lesbos où, en compagnie de S.S. Bartholomaios Ier et de S.B. l’Archevêque d’Athènes et de toute la Grèce Hiéronyme II, il rencontrera les migrants qui y séjournent », indique le P. Lombardi.
C’est la première fois que trois grands responsables chrétiens se mettent d’accord pour une telle proposition en faveur des réfugiés en Europe.
Le synode de l’Église en Grèce a en effet donné son accord à une visite du pape François à Lesbos, et il a invité le patriarche œcuménique Bartholomaios Ier « à un effort conjoint pour créer une prise de conscience sur le problème des réfugiés », indique le site web Dogma.
La nouvelle avait filtré, côté grec, le 5 avril. On annonçait alors une déclaration commune, ainsi qu’un temps de prière. En effet, Nikos Tzoitis, du patriarcat oecuménique de Constantinople, a déclaré à la télévision catholique italienne Tv2000, que la visite projetée à un camp de réfugié s’accompagnera d’une prière et d’une déclaration commune, en vue de « donner une réponse chrétienne à un problème qui implique en ce moment non seulement l’Europe mais le monde entier ».
A Lesbos, des réfugiés affluent depuis les zones de guerre du Moyen-Orient – Syrie et Irak – mais aussi d’Afghanistan et du Pakistan.
Or, accord, entériné le 18 mars 2016 pour une application immédiate, entre l’Union européenne et la Turquie prévoit une expulsion systématique vers la Turquie des réfugiés débarqués de façon « irrégulière » en Grèce après le 20 mars.
Au nom du Saint-Siège, le cardinal Antonio Maria Veglio, président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants, a protesté en faisant observer notamment que les réfugiés sont « des personnes » et non « un paquet postal ».
Le premier déplacement du pape François, visant à secouer l’indifférence quant au sort des réfugiés en méditerranée, a eu lieu le 8 juillet 2013 sur l’île italienne de Lampedusa, qui compte 6 000 habitants, et se trouve à 200 km au sud de la ville sicilienne d’Agrigente, entre Malte et la Tunisie (à 225 km au large de Sfax), et à 296 km au nord de Tripoli (Libye).
Le Jeudi Saint, 24 mars, au cours de la messe de la Cène, le pape a voulu laver les pieds à 11 réfugiés d’un centre de demandeurs d’asile au Nord de Rome, à Castelnuovo di Porto.
Le pape est intervenu pour les réfugiés auprès du Parlement européen, le 25 novembre 2014, invitant déjà à agir ensemble : « Il est nécessaire d’affronter ensemble la question migratoire. On ne peut tolérer que la Mer Méditerranéenne devienne un grand cimetière ! »
Il est aussi intervenu auprès du Congrès des Etats-Unis le 24 septembre 2015 : « Notre monde est confronté à une crise de réfugiés d’une ampleur inconnue depuis la Seconde Guerre mondiale. Cette crise nous place devant de grands défis et de nombreuses décisions difficiles. (…) Nous ne devons pas reculer devant leur nombre, mais plutôt les voir comme des personnes, en les regardant en face et en écoutant leurs histoires, en essayant de répondre le mieux possible à leur situation, de répondre d’une manière toujours humaine, juste et fraternelle. Nous avons besoin d’éviter une tentation fréquente de nos jours : écarter tout ce qui s’avère difficile. Souvenons-nous de la Règle d’Or : « Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour les autres aussi » (Mt 7, 12). »
Ce sera la seconde visite d’un pape en Grèce, après celle de Jean-Paul II en 2001 à Athènes, dans le cadre de son pèlerinage jubilaire sur le pas de saint Paul.
 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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