Dieu « ne cache pas le péché, mais le détruit et l’efface ; mais il l’efface vraiment à la racine, non pas comme à la teinturerie quand nous apportons un vêtement et qu’on efface la tache. Non ! Dieu efface notre péché vraiment à la racine, tout! » explique le pape François.
Le pape François a centré sa méditation sur le psaume 51 (50), le « Miserere », concluant ainsi les catéchèses sur la miséricorde dans l’Ancien Testament, lors de l’audience générale, ce mercredi matin, 30 mars, place Saint-Pierre.
Il a invité la foule à reconnaître la grandeur de Dieu et de son pardon: « Dieu est plus grand que tous les péchés que nous pouvons faire. Dieu est plus grand que notre péché. Nous le disons ensemble ? Tous ensemble ! Dieu est plus grand que notre péché . Encore une fois ! Dieu est plus grand que notre péché. Encore une fois ! Dieu est plus grand que notre péché ! »
Il a conclu sur cet appel au pardon : « C’est beau d’être pardonné mais toi aussi, si tu veux être pardonné, pardonne à ton tour. Pardonne ! »
Voici notre traduction complète de l’allocution prononcée en italien, y compris des passages improvisés sur le moment.
A.B.
Catéchèse du pape François en italien
Chers frères et sœurs, bonjour !
Nous terminons aujourd’hui les catéchèses sur la miséricorde dans l’Ancien Testament et nous le faisons en méditant sur le psaume 51, appelé le « Miserere ». Il s’agit d’une prière pénitentielle où la demande de pardon de celui qui prie est précédée par la confession de sa faute et, se laissant purifier par l’amour du Seigneur, il devient une créature nouvelle, capable d’obéissance, d’un esprit ferme et d’une louange sincère.
Le ‘titre’ que l’antique tradition juive a donné à ce psaume fait référence au roi David et à son péché avec Bethsabée, la femme d’Urie le Hittite. Nous connaissons bien cette histoire. Le roi David, appelé par Dieu à faire paître son peuple et à le guider sur des chemins d’obéissance à la Loi divine, trahit sa mission et, après avoir commis un adultère avec Bethsabée, il fait tuer son mari. Péché horrible ! Le prophète Nathan lui révèle sa faute et l’aide à la reconnaître. C’est le moment de sa réconciliation avec Dieu, à travers la confession de son péché. Et là, David a été humble, il a été grand !
Qui prie avec ce psaume est invité à avoir les mêmes sentiments de repentir et de confiance en Dieu que David lorsqu’il s’est ressaisi et, bien qu’étant roi, il s’est humilié sans craindre de confesser sa faute et de montrer sa misère au Seigneur, mais convaincu de la certitude de sa miséricorde. Et ce n’était pas un petit péché, un petit mensonge, qu’il avait fait : il avait commis un adultère et un meurtre !
Le psaume commence par ces paroles de supplication :
« Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense » (v. 3-4).
L’invocation est adressée au Dieu de miséricorde pour que, poussé par un grand amour tel celui d’un père ou d’une mère, il ait pitié, c’est-à-dire qu’il fasse grâce, qu’il montre sa faveur avec bienveillance et compréhension. C’est un appel pressant vers Dieu, le seul qui puisse libérer du péché. Des images très plastiques sont utilisées : efface, lave-moi, purifie-moi.
Dans cette prière se manifeste le véritable besoin de l’homme : l’unique chose dont nous ayons vraiment besoin dans notre vie est d’être pardonnés, libérés du mal et de ses conséquences de mort. Malheureusement, la vie nous fait bien souvent faire l’expérience de ces situations ; et dans ces cas-là, nous devons avant tout avoir confiance en la miséricorde. Dieu est plus grand que notre péché. N’oublions pas cela : Dieu est plus grand que notre péché ! « Père, je ne sais pas comment le dire, j’en ai fait de belles, beaucoup ! » Dieu est plus grand que tous les péchés que nous pouvons faire. Dieu est plus grand que notre péché. Nous le disons ensemble ? Tous ensemble ! Dieu est plus grand que notre péché . Encore une fois ! Dieu est plus grand que notre péché. Encore une fois ! Dieu est plus grand que notre péché !
Et son amour est un océan dans lequel nous pouvons nous immerger sans peur d’être submergés : pour Dieu, pardonner signifie nous donner la certitude qu’il ne nous abandonne jamais. Quoi que nous puissions nous reprocher, il est encore et toujours plus grand que tout (cf. 1 Jn 3, 20), parce que Dieu est plus grand que notre péché.
En ce sens, celui qui prie avec ce psaume recherche le pardon, confesse sa faute mais, en la reconnaissant, il célèbre la justice et la sainteté de Dieu. Et puis encore, il demande grâce et miséricorde. Le psalmiste a confiance dans la bonté de Dieu, il sait que le pardon divin est éminemment efficace parce que Dieu crée ce qu’il dit. Il ne cache pas le péché, mais le détruit et l’efface ; mais il l’efface vraiment à la racine, non pas comme à la teinturerie quand nous apportons un vêtement et qu’on efface la tache. Non ! Dieu efface notre péché vraiment à la racine, tout ! C’est pourquoi le pénitent redevient pur, toutes ses taches sont éliminées et il est maintenant plus blanc que la neige non contaminée. Nous sommes tous pécheurs. C’est vrai, cela ? Si l’un d’entre vous ne se sent pas pécheur, qu’il lève la main… Personne ! Nous le sommes tous.
Avec le pardon, pécheurs, nous devenons des créatures nouvelles, comblés de l’Esprit et remplis de joie. Maintenant, une nouvelle réalité commence pour nous : un cœur nouveau, un esprit nouveau, une vie nouvelle. Pécheurs pardonnés, nous qui avons accueilli la grâce divine, nous pouvons même enseigner aux autres à ne plus pécher. « Mais Père, je suis faible, je tombe, je tombe. — Mais si tu tombes, relève-toi ! Relève-toi ! » Quand un enfant tombe, que fait-il ? Il tend la main vers sa maman, son papa, pour qu’ils le relèvent. Faisons la même chose ! Si tu tombes dans le péché par faiblesse, tends la main : le Seigneur la prend et il t’aidera à te relever. C’est cela, la dignité du pardon de Dieu ! La dignité que nous donne le pardon de Dieu consiste à nous relever, à nous remettre toujours debout, parce qu’il a créé l’homme et la femme pour qu’ils soient debout.
Le psalmiste dit :
« Crée en moi un coeur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit… Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ; vers toi, reviendront les égarés » (v. 12.15).
Chers frères et sœurs, le pardon de Dieu est ce dont nous avons tous besoin et c’est le signe le plus grand de sa miséricorde. Un don que tout pécheur pardonné est appelé à partager avec tous les frères et sœurs qu’il rencontre. Tous ceux que le Seigneur a mis à côté de nous, les membres de notre famille, nos amis, nos collègues, les paroissiens… ils ont tous, comme nous, besoin de la miséricorde de Dieu. C’est beau d’être pardonné mais toi aussi, si tu veux être pardonné, pardonne à ton tour. Pardonne !
Que par l’intercession de Marie, Mère de miséricorde, le Seigneur nous accorde d’être des témoins de son pardon qui purifie le cœur et transforme la vie. Merci.
© Traduction de Zenit, Constance Roques
Audience du 30 mars 2016, capture
"Dieu efface notre péché vraiment à la racine, tout!" (traduction de la catéchèse)
Méditation sur le psaume 51 (50), le «Miserere»