« Je ne peins pas, je réfléchis » : le parcours artistique de personnes handicapées

Initiative de Sant’Egidio

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ROME, Jeudi 15 mai 2008 (ZENIT.org) – La Communauté de Sant’Egidio a organisé à Rome une rencontre pour la présentation du livre « Avec l’art, d’handicapé à personne. Montrer, révéler, construire, libérer la pensée, l’intelligence, le sentiment » (Gangemi Editeur). L’agence vaticane Fides y était.

Cette présentation coïncide avec le trentième anniversaire de l’approbation de la loi italienne qui porte le nom de son auteur, Franco Basaglia, qui a imposé la fermeture des asiles et institué le service public d’hygiène mentale, et avec la manifestation à l’ONU, à l’occasion de l’entrée en vigueur de la Convention sur les droits des personnes ayant un handicap.

Le livre contient vingt histoires de personnes aux capacités diverses, qui participent aux activités de « Les amis », une association d’handicapés mentaux, née de l’expérience de la Communauté de Sant’Egidio, qui dès sa naissance, en 1968, a accordé de l’attention aux pauvres, aux personnes en difficulté, aux malades, aux plus démunis. « Les amis », impliquant aussi les familles et les bénévoles non handicapés, se retrouvent chaque semaine dans les Laboratoires où ils réalisent des travaux liés à l’art, à la peinture, à la communication.

Chaque année, leurs oeuvres, sont réunies dans une exposition intitulée « Non au gris », qui a constitué la base de leur livre. Une idée de Simonetta Lux, critique d’art et professeur d’histoire de l’art contemporain à l’Université de La Sapienza à Rome, de réunir des interviews, des photos, des œuvres, des peintures et des écrits des personnes handicapées, d’où il apparaît que les difficultés physiques et psychiques ne sont pas un obstacle à la reconnaissance de leur dignité, à l’émergence de sentiments multiples, à l’usage de l’intelligence.

En ce sens la grande valeur des Laboratoires est de favoriser la communication, de chercher de nouvelles voies par lesquelles les handicapés peuvent s’exprimer : « faire de l’art » en est une. « Je ne peins pas, je réfléchis », écrit en effet dans le livre l’un des artistes. A ce propos Simonetta Lux a expliqué à Fides : « Ici l’art n’est qu’une étape du processus. La première chose est le rapprochement ou l’échange, et ce processus d’aide à la communication, qui est la première séparation ; puis l’élément créatif, l’utilisation du langage de l’art, des moyens de l’art, est l’acte ultime. La révélation peut arriver parce que le processus est complet ».

L’art devient ainsi, pour « Les amis », qui ensemble ont dépassé leurs limites et leurs difficultés, communicatives ou non, « la liberté absolue de transformer la réalité en langage, de façon arbitraire. L’art devient l’acte ultime d’une liberté conquise, en ce sens elle se révèle, parce que eux, à la fin, communiquent » conclut Simonetta Lux.

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ZENIT Staff

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