A Barcelone, le pape met en valeur la beauté, grande nécessité de l’homme

Dédicace du « temple » de la Sainte Famille

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ROME, Dimanche 7 Novembre 2010 (ZENIT.org) – Un « miracle architectural », une « merveilleuse synthèse de technique, d’art et de foi » : Benoît XVI a longuement évoqué le chef d’œuvre encore inachevé de l’architecte catalan Antoni Gaudi (1852-1926), la Sagrada Familia, qu’il a élevé ce dimanche au rang de basilique mineure.

Au cours de la messe qu’il a présidée pour la dédicace du « temple expiatoire de la Sainte Famille », le pape a mis en valeur la beauté qui révèle Dieu. Une beauté qu’il a jugée de « grande nécessité » pour l’homme.

Après une première étape le 6 novembre à Saint-Jacques de Compostelle, le pape poursuit son voyage apostolique en Espagne, à Barcelone, ce dimanche 7 novembre.

Dans son homélie, prononcée devant les quelque 7 000 fidèles qui ont eu le privilège de pouvoir suivre la messe à l’intérieur de la nouvelle basilique, Benoît XVI a rappelé la figure de l’« artisan » de ce projet : Antoni Gaudí, « architecte génial et chrétien cohérent », dont la cause en béatification, une fois la phase diocésaine achevée, a été transmise à Rome en 2003.

Comme il l’avait évoqué devant les journalistes, dans l’avion le menant la veille à Saint-Jacques de Compostelle, le pape a rappelé que Gaudi avait voulu unir ici « l’inspiration qui lui venait des trois grands livres dont il se nourrissait comme homme, comme croyant et comme architecte : le livre de la nature, le livre de la Sainte Écriture et le livre de la Liturgie ».

Gaudi « a introduit dans l’édifice sacré des pierres, des arbres et la vie humaine, afin que toute la création converge dans la louange divine », a affirmé le pape sous la grande voûte de l’édifice, conçue par l’architecte catalan comme une vaste forêt. « En même temps, il a placé à l’extérieur lesretablos, pour mettre devant les hommes le mystère de Dieu révélé dans la naissance, la passion, la mort et la résurrection de Jésus-Christ ».

Par son œuvre, l’un des monuments les plus visités d’Espagne, Gaudi a su « dépasser la scission entre conscience humaine et conscience chrétienne, entre existence dans ce monde temporel et ouverture à la vie éternelle, entre la beauté des choses et Dieu qui est la Beauté ». Une beauté que le pape a jugée de « grande nécessité de l’homme ». 

« La beauté est aussi révélatrice de Dieu, parce que, comme Lui, l’œuvre belle est pure gratuité, elle invite à la liberté et arrache à l’égoïsme », a ajouté Benoît XVI en soulignant l’importance de « montrer à tous que Dieu est un Dieu de paix et non de violence, de liberté et non de contrainte, de concorde et non de discorde ».

« Je crois que la consécration de cette église de la Sagrada Familia, à une époque où l’homme prétend édifier sa vie en tournant le dos à Dieu, comme s’il n’avait plus rien à lui dire, est un événement de grande signification », a-t-il ajouté.

Par cette œuvre, encore inachevée 128 ans après le début de la construction, en 1882, « Gaudí nous montre que Dieu est la vraie mesure de l’homme, que le secret de la véritable originalité consiste, comme il le disait, à revenir à l’origine qui est Dieu ». « Lui-même, ouvrant ainsi son esprit à Dieu, a été capable de créer dans cette ville un espace de beauté, de foi et d’espérance, qui conduit l’homme à la rencontre de Celui qui est la vérité et la beauté même ».

Marine Soreau

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ZENIT Staff

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