ROME, Jeudi 9 juin 2011 (ZENIT.org) – « Toutes les initiatives culturelles et théologiques qui sont l’expression de ce qu’on appelle la ‘théologie de l’inculturation’ sont suivies avec beaucoup d’intérêt, car elles instaurent et consolident des processus de participation positive à la vie sociale et culturelle des pays d’Europe », soulignent les délégués des Conférences épiscopales pour les relations avec les musulmans en Europe. La 2ème rencontre, organisée à Turin (Italie), du 31 mai au 2 juin dernier, a fait l’objet d’un communiqué.
Celui-ci souligne « l’intérêt avec lequel l’Église catholique suit les dynamiques d’insertion des résidents et citoyens de religion musulmane dans le contexte européen, tant au niveau individuel que communautaire ».
Un processus complexe, reconnaissent les délégués, qui « n’est pas exempt de contradictions » et où émerge « le défi, qui est en train de devenir une réalité, de l’inculturation progressive de l’islam en Europe, avec une tendance à manifester davantage sa dimension religieuse et morale, que sa dimension politique ».
Les évêques déclarent suivre avec « intérêt les attentes et les initiatives qui se font jour au sein des communautés musulmanes, pour fournir à leurs responsables religieux une formation théologique et culturelle leur permettant d’exercer convenablement leur rôle religieux dans le contexte européen ».
L’Église est favorable, poursuivent-ils, à ce que « l’enseignement confessionnel de la religion dans les écoles publiques soit également accessible aux autres traditions religieuses, parmi lesquelles l’islam, tout en insistant sur le respect des conditions requises prévues par les différents États pour l’exercice de cette fonction ».
Dans leur communiqué final, les délégués européens disent participer « avec sympathie » aux expressions de désir de démocratie, de liberté, d’appel au respect de la dignité de la personne dont les jeunes de différents pays arabes se sont faits les promoteurs au cours de ces mois de grands changements politiques. Ils forment le vœu que « le processus en cours puisse conduire à l’établissement d’une vraie liberté de religion dans ces pays ».
Les délégués se sont ensuite penché sur le terme « islamophobie » utilisé pour décrire les réactions d’hostilité à l’égard de l’islam apparues dans la société européenne. Ils ont confirmé la volonté de l’Église de contribuer à surmonter « ce genre de réactions qui conduisent à l’intolérance ». Ils exhortent les musulmans à « nouer des relations positives et transparentes dans les différents contextes et à rejeter publiquement ces interprétations ».
À cette rencontre de Turin, présidée par le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux et vice-président du CCEE, a également participé le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.
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