Floribeth Mora Diaz et son mari, Edwin Antonio Arce Abarca, et deux de leurs enfants étaient présents au Centre de presse du Vatican, ce jeudi 24 avril, à 16h pour témoigner de la guérison obtenue par l’intercession de Jean-Paul II. C’est grâce à elle, à sa guérison, que Jean-Paul II est proclamé saint, comme nous l’avions annoncé le 2 juillet dernier. La guérison a été reconnue par le pape François le 5 juillet 2013.
« Grâce à elle, a dit le P. Lombardi, nous pouvons vivre la joie de cette canonisation. »
Agée aujourd’hui de 50 ans, elle est mère de quatre enfants, grand-mère de quatre petits-enfants et son mari est un ancien officier de la Force publique du Costa Rica.
La famille résidait à Dulce Nombre de Jesús – « Doux-Nom-de-Jésus » -, une ville du Costa Rica. A 47 ans, le 8 avril 2011, elle ressentit de fortes douleur de tête, sur le côté droit, précise-t-elle, et elle eut des vomissements.
Les symptômes ont persisté plusieurs jours et elle a été admise en urgence à l’hôpital Calderón Guardia, à Carthago. Nous avons recueilli son récit cet après-midi à Rome.
Elle raconte : « Les médecins ont diagnostiqué un anévrisme et j’ai été admise en soins intensifs. Les médecins se rendirent compte de la gravité, disant que je souffrais d’artériosclérose cérébrale. Je fus soumise à une « artériographie » de trois heures. Je tenais en main une image de Jean-Paul II et je le priais.
Les médecins ont conclu de l’examen qu’ils ne pouvaient rien faire pour moi parce que l’anévrisme était dans un endroit du cerveau inaccessible. Le médecin a fait entrer mon mari pour dire qu’il aurait fallu que je sois opérée dans autre endroit, à Mexico ou à Cuba. Mais nous n’avions pas les moyens de cette chirurgie ni d’aller à Cuba.
J’ai ensuite été emmenée au troisième étage en neurochirurgie, mais un autre docteur a expliqué que cela n’avait pas de sens de me garder à l’hôpital, qu’ils avaient fait ce qui était possible, mais que hélas, je n’avais plus qu’un mois de vie. C’est la pire nouvelle que j’aie reçue.
Mon mari a expliqué la situation aux enfants en leur demandant de prier. Les médicaments pour atténuer la douleur étaient très forts. Mon fils m’a dit : « Maman tu dois lutter ».
Pendant ma maladie, mon mari faisait tout ce que je ne faisais plus. Et Valentina, ma fille m’a suppliée : « Maman, dis-moi que tu ne vas pas mourir ! » Je lui ai répondu : « Non, je ne vais pas mourir ».
Mon côté gauche ne bougeait pas. C’est à ce moment-là que j’ai le plus demandé à Jean-Paul II de me guérir. A mes frères, j’ai demandé de prendre soin de mes enfants si je mourais. Mais je demandais l’intercession de Jean-Paul II pour ne pas mourir et pouvoir m’occuper de mes enfants. Ce furent des moments difficiles.
Mon fils de 12 ans, mettait un siège à côté de mon lit, je le trouvais à mes côtés quand je m’endormais et quand je me réveillais.
Mais je disais que le Seigneur fasse sa volonté, il faut toujours être prêt à faire la volonté de Dieu. A part ma peur, humaine, j’avais confiance dans le Seigneur qui était ma force.
Le 1er mai 2011, à 2 h du matin, je me suis réveillée et j’ai vu la béatification de Jean-Paul II à la télévision. Et j’ai été spécialement touchée quand j’ai vu le pape Benoît XVI qui prenait le reliquaire de Jean-Paul II. Et je me suis rendormie.
A 8 h du matin, je me suis réveillée, je me sentais mieux. J’ai entendu une voix qui me disait : « Lève-toi ». J’entendais mais je voyais qu’il n’y avait personne dans la chambre que j’étais seule. J’ai entendu de nouveau : « Lève-toi, n’aie pas peur !»
Mes yeux sont tombés sur un magazine sur la béatification de Jean-Paul II et, sur la photo, il avait les bras levés comme pour me dire de me lever. Alors j’ai répondu : « Oui Seigneur. » Et depuis, Dieu m’a enlevé la peur, mon agonie et il m’a donné la paix.
Je suis allée dans la cuisine et mon mari, étonné, m’a demandé: « Mon amour, qu’est-ce que tu fais ici ? » Je lui ai répondu : « Je me sens bien ». Je me sentais de mieux ne mieux et je me fortifiais. J’étais convaincue que j’allais bien.
Nous n’avons pas pu faire tout de suite des examens coûteux, examens qui allaient confirmer que j’allais bien. Quand j’ai finalement fait une résonnance magnétique, le visage du médecin était incroyable : il ne pouvait pas croire que j’allais bien ! Il regardait dans l’ordinateur et ne répondait pas.
Mari lui a demandé : « Qu’est ce qui ne va pas ? ». Rien. Puis j’ai fini par répondre : « Ce qui ne va pas, José, c’est que je suis guérie par l’intercession de Jean-Paul II ! »
C’était un médecin très sérieux et donc il a voulu vérifier tous les examens précédents, pour voir s’ils correspondaient, si ce n’étaient pas des examens faits à une autre personne.
Il les a tous vérifiés et c’était c’était important ! Ce n’était plus seulement comment je me sentais et ce que je disais, mais il y avait aussi un médecin sérieux qui en témoignait d’après les examens médicaux : en novembre 2011, j’ai eu un document !
Je veux témoigner de la grandeur de Dieu qui m’a guérie par l’intercession de Jean-Paul II : Dieu est grand ! Le Seigneur m’a pris au mot, vraiment, le monde se rend compte de ce qui s’est passé.
Le 2 février 2012, j’ai écrit et communiqué cette expérience pour pouvoir servir à la cause. J’ai fait l’expérience de la miséricorde de Dieu, avec une grande gratitude. Vous pouvez le voir, la main de Dieu est dans tout cela.
Beaucoup disaient que j’étais folle, j’ai répondu que la folle était guérie et que c’était le plus important pour moi. »
Son mari a aussi témoigné avoir invoqué Jean-Paul II, après la nouvelle terrible du diagnostic des médecins. Il est sorti de l’hôpital, s’est assis sur un banc et il s’est mis à pleurer t à prier: « Mon Dieu, aidez-moi !, aidez-moi !, Karol Wojtyla, Jean-Paul II, ne me laissez pas seul, ne me laissez pas seul, aidez-moi ! » Il ajoute: « Je me souviens comme si c’était à l’instant même, j’ai entendu une voix qui me disait : N’aies pas peur, emmène-la, emmène-la ; la voix l’a répété deux fois.»
C’est le neurochirurgien Alejandro Vargas Roman, spécialisé en chirurgie neuroendovasculaire à l’Hôpital Puerta del Hierro et à l’Hôpital Gregorio Marañón de Madrid, qui a suivi Floribeth Mora Diaz après le diagnostic d’anévrisme. Il a confirmé la disparition de l’anévrisme, « sans aucune explication scientifique ».