« Quand je dis qu’il est important que les femmes soit davantage considérées au sein de l’Eglise, ce n’est pas simplement pour leur donner un poste de secrétaire dans un dicastère… c’est pour qu’elles nous disent comment elles sentent et voient la réalité, car le regard des femmes est différent, plus grand, plus riche », affirme le pape François.
Le pape a longuement répond aux questions des journalistes, lors du vol Manille-Rome, au retour de son 7e voyage apostolique au Sri Lanka et aux Philippines, le 19 janvier 2015. Il est notamment revenu sur sa réponse aux larmes de la jeune Glyzelle Palomar, à l’Université Saint-Thomas de Manille :
« La capacité de pleurer est une des choses que l’on perd quand il y a trop de bien-être ou que les valeurs ne sont pas très bien comprises, quand nous sommes habitués à l’injustice, à cette culture du rejet. C’est une grâce que nous devons demander. Il existe dans le vieux Missel une belle prière pour pleurer. Elle disait plus ou moins ceci : « O Seigneur, toi qui as fait jaillir l’eau du rocher au coup de bâton de Moïse, fais jaillir l’eau des larmes du rocher de mon cœur ». Très belle prière ! Nous, chrétiens, nous devons demander la grâce de pleurer, surtout les chrétiens aisés, et de pleurer sur les injustices, pleurer sur les péchés. Car pleurer est une ouverture pour comprendre d’autres réalités ou de nouvelles dimensions de la réalité. C’est ce que la jeune fille a dit et que je lui ai dit moi aussi. Elle est la seule à avoir posé cette question « pourquoi les enfants souffrent-ils ? », à laquelle on ne peut répondre. Le grand Dostoïevski se l’est posée et n’avait pas trouvé de réponse: pourquoi les enfants souffrent-ils ? Elle, avec ses larmes, une femme, qui pleurait. Quand je dis qu’il est important que les femmes soit davantage considérées au sein de l’Église, ce n’est pas simplement pour leur donner un poste de secrétaire dans un dicastère : ça va de soi. Non, c’est pour qu’elles nous disent comment elles sentent et voient la réalité, car le regard des femmes est différent, plus grand, plus riche.
Je tiens à souligner autre chose à propos de ce que j’ai dit au dernier garçon, qui travaille vraiment bien, donne, organise, aide les pauvres : mais n’oublie pas que nous devons être aussi des mendiants à leur égard, car les pauvres nous évangélisent. Si nous retirons les pauvres de l’Évangile, nous ne pouvons pas comprendre l’Évangile, nous ne pouvons pas comprendre le message de Jésus. Les pauvres nous évangélisent. « Je vais évangéliser les pauvres ». Oui, mais laisse-toi évangéliser par eux, car ils ont des valeurs que tu n’as pas. »
Traduction de Zenit