La rencontre de dialogue était organisée par le Mouvement des Focolari, à l’occasion de l’anniversaire du départ au ciel de sa Fondatrice Chiara Lubich, sous le thème : Ensemble vers l’unité de la famille humaine ».

Au cours d’une conférence de presse, mercredi 19 mars dans la Salle Marconi de Radio Vatican, une délégation des participants à la rencontre interreligieuse a déclaré avoir rencontré le pape François à la Maison Sainte-Marthe au Vatican, avant l’audience générale, et que celui-ci les avait accueillis avec affection, leur disant qu’il se sentait en famille et leur demandant de prier pour lui et pour son pontificat.

Les représentants des différentes religion ont écouté une courte intervention du pape puis l’on rencontré en privé. Le tout a duré une vingtaine de minutes d’intense et mutuelle expérience fraternelle.

La porte-parole du mouvement des Focolari, a rapporté les paroles d’un jeune juif provenant de l’Uruguay, qui, les larmes aux yeux, lui a rapporté avoir eu une rencontre incroyable. « Une rencontre qui m’a secoué et dont je compte faire profiter tant d’autres ».

Roberto Catalano, codirecteur du Centre pour le dialogue Interreligieux du Mouvement des Focolari, a expliqué que le rêve de Chiara Lubich était de réunir ensemble les divers représentants des religions pour un monde uni. Après des années de rapports bilatéraux avec chaque religion, cette rencontre avec tout le monde et entre tous s’est réalisée. 

Le résultat est incroyable, a-t-il ajouté. « On a cherché à vivre ce dont on a discuté pendant des décennies, dans cet esprit que chacun pouvait faire don de son expérience de dialogue avec l’autre ». Ainsi les bouddhistes ont discuté avec les chrétiens, les juifs avec les hindous, les musulmans avec les shintoïstes et ainsi de suite, dans une marche fraternelle qui est devenue un moment de communion.

L’iranienne musulmane Shahrzad Houshmand a raconté avoir vécu un bel esprit de partage humain, avec la joie de se découvrir frères. « Malgré la très grande diversité, nous avons navigué sur les eaux d’un océan de fraternité », a-t-elle ajouté. Tant de langues, tant de façons différentes de manger et de s’habiller. Nourritures et couleurs différentes. Tant de façons de prier et d’appeler Dieu. Différences de nationalité, de religion et de tradition, mais – a dit la représentante – nous avons vécu l’expérience qu’aucune diversité ne constitue un obstacle ».

« Et surtout, a-t-elle ajouté, nous avons vécu l’expérience que les plus grands obstacles comme la l’arrogance hautaine, l’ignorance et les préjugés, peuvent et doivent être surmontés parce que le monde a besoin de fraternité humaine ». Comme disait Chiara Lubich : dans le dialogue interreligieux « nous avons atteint l’égalité dans la diversité mais on a besoin du sentiment fraternel ».

Le pape a reçu la délégation dont faisaient partie deux seuls catholiques. Il l’a fait dans une simplicité et une familiarité incroyable. Il a fait comprendre que toutes les religions sont dans son cœur, comme une unique famille et il a invité l’assemblée à avancer sans jamais s’arrêter..

A une question de ZENIT, Kala Achiaria, de religion hindou, a souligné avoir été impressionnée par l’invitation du pape à marcher sans jamais s’arrêter, la tradition hindou, elle-même, encourageant à marcher ensemble avec joie, en dépit de toute difficulté. Elle a garanti qu’elle transmettrait ce message en Inde avec passion, plus dans les faits que par les paroles.

Islam A Kazi, professeur de religion islamique à l’université de Dacca au Bangladesh, s’est dit quant à lui l’homme le plus chanceux du monde d’avoir pu rencontrer, avec son épouse, le pape Jean Paul II et le pape  François. Il a dit : «  Pour les musulmans, quand on rencontre un homme proche du Seigneur on dit qu’il irradie la lumière de Dieu. J’ai eu cette impression quand j’ai rencontré Jean Paul II et j’ai ressenti la même émotion à la rencontre d’aujourd’hui avec le pape François. J’ai eu la sensation de rencontrer saint François ».

« Dans le nom miséricordieux de Dieu – a précisé le professeur – je passerais chaque moment de ma vie à unir les cœurs des hommes et cette rencontre de Rome m’a redonné encore plus de force pour tenir mon engagement ».

Silvina Chemen, Rabbine originaire d’Argentine, a parlé de l’époque où le pape François était le cardinal Bergoglio : « un homme très proche de la communauté juive argentine, qui a toujours répondu positivement aux demandes de dialogue. Un homme toujours présent aux rencontres auxquelles on l’invitait ». Et de conclure : « Quiconque est touché par le dialogue devient un promoteur de dialogue ».

Enfin, Roberto Catalano a conclu en expliquant que le Mouvement des Focolari ne se limite pas à favoriser le dialogue, mais exerce une intense activité concrète où les enfants, les jeunes et les personnes de différentes religions, collaborent et interagissent dans les mêmes domaines d’éducation, dans les crèches, et de coopération, dans les hôpitaux, les universités, en renforçant et développant sa propre identité religieuse.

La rencontre interreligieuse s’achève se 20 mars par une conférence dans le Grand Amphi de l’Urbanienne à Rome. Parmi les intervenants : le moine Phramaha Thongratana Tavorn et Waichiro Izumita, boudhistes, Vinu Aram, hindou, l’imam Ronald Shaheed et Amer Al Hafi, musulmans, le rabbin David Rosen, juif. La rencontre sera ouverte par le cardinal Francis Arinze et par l’actuel président des Focolari Maria Voce.

Traduction d'Océane Le Gall