Le martyrologe romain fait mémoire, le 3 mars, d'un bienheureux prêtre breton, lazariste, martyr de la Révolution française, Pierre-René Rogue (1758-1796).

Breton, Pierre-René Rogue entre au séminaire de Vannes à vingt-deux ans, et il devient prêtre en 1782. Quatre ans plus tard, il demande à rejoindre la congrégation de la Mission, les “Lazaristes”.

Mais il est rappelé à Vannes pour assumer la direction du séminaire. La Révolution éclate. En 1791, les prêtres doivent prêter serment à la Constitution civile du clergé. Le refus, c’est l’expulsion. Seul, le P. Rogue reste, comme curé, à Méné. En 1792, il entre dans la clandestinité. La chute de Robespierre marque un répit: en 1795, il se montre au grand jour.

La veille de Noël, il porte la communion à des moribonds lorsqu’il saperçoit qu'on le suit. Il renvoie son guide. On le conduit devant l’assemblée de district. Or, tous l’apprécient: l’assemblée se déclare incompétente, et l'on voudrait qu’il s’enfuie. Comme il craint des représailles, il consomme les saintes espèces puis il se laisse jeter en prison.

Des amis veulent le sauver: pour éviter d’autres arrestations, il refuse. Lors du procès il déclare ne pas avoir “juré”, ne jamais avoir quitté Vannes, et qu’il ne révèlera pas le nom de qui l’a aidé. Il est guillotiné le 3 mars 1796. Ses reliques reposent en la cathédrale de Vannes.