« Echangeons cette étreinte spirituelle et laissons le Seigneur finir l’œuvre qu’il a commencée… car le miracle de l’unité a commencé », affirme le pape François dans un vidéo-message pour le rassemblement d’une communauté anglicane au Texas.
« Chers frères et soeurs, excusez-moi parce que je parle en italien et non pas en anglais. En réalité je ne parlerai ni en italien, ni en anglais mais ‘avec le langage du coeur’ » : c’est avec ces paroles, prononcées en anglais, que le pape introduit un discours informel de sept minutes, improvisé et filmé artisanalement sur un… téléphone portable !
Le pape a en effet été filmé par l’évêque anglican Tony Palmer, membre de la Communion des Eglises anglicanes épiscopaliennes (CEEC), qu’il appelle « son ami » – connu à Buenos Aires – et qu’il a rencontré le 14 janvier dernier au Vatican.
Le message vidéo a été diffusé le 20 février au cours du rassemblement du groupe anglican charismatique « Kenneth Copeland Ministries » et publié sur la plate-forme de vidéos Youtube.
Le pape y parle d’abondance de cœur, « comme un frère », avec « le langage du cœur, simple et authentique », un langage qui a « une grammaire spéciale », dotée de « deux règles », explique-t-il : « Aime Dieu par-dessus tout et aime l’autre parce qu’il est ton frère et ta sœur. »
Avec ces deux règles, le chrétien « avance », ajoute le pape qui adresse aux participants un « salut joyeux et nostalgique ».
Un salut joyeux, précise-t-il, parce que « cela me donne de la joie que vous soyez réunis pour louer Jésus-Christ, l’unique Seigneur, pour prier le Père et recevoir l’Esprit », c’est un signe que « le Seigneur travaille dans le monde entier ».
Mais, poursuit le pape, tout comme les familles humaines qui sont parfois divisées, les chrétiens sont « un peu, permettez-moi ce mot, ‘séparés’ », à cause des « péchés » et des « malentendus de l’histoire ».
Sur cette « longue route de péché communautaire », le pape estime que la faute revient « à tous », car tous les chrétiens sont « pécheurs » et « un seul est Juste : le Seigneur ».
La « nostalgie » pousse à désirer que « cette séparation finisse et que soit donnée la communion » : le pape exprime la nostalgie de « cette étreinte », dont parle la Bible, « quand les frères de Joseph, affamés, sont allés en Egypte pour pouvoir manger » et « ont trouvé quelque chose de plus que de la nourriture : ils ont trouvé leur frère ».
Tout comme la famille de Joseph « avait de l’argent, mais ne pouvait se nourrir d’argent », ainsi les chrétiens ont « tous de l’argent, l’argent de la culture, de [leur] histoire et de [leurs] traditions religieuses », mais ils doivent « se retrouver comme frères et pleurer ensemble comme Joseph » : « les larmes de l’amour sont des larmes qui unissent ».
Le pape invite à « faire grandir la nostalgie » afin qu’elle « nous pousse à nous trouver, à nous embrasser et à louer Jésus Christ, comme unique Seigneur de l’histoire » : « Avançons, nous sommes frères… échangeons cette étreinte spirituelle et laissons le Seigneur finir l’œuvre qu’il a commencée, car c’est un miracle : le miracle de l’unité a commencé ».
Citant « Les fiancés » de l’écrivain italien Alessandro Manzoni, le pape ajoute : « Je n’ai jamais vu le Seigneur commencer un miracle sans le finir bien. Il finira bien ce miracle de l’unité ».
Il remercie les participants de leur écoute et de l’avoir « laissé parler le langage du cœur » et il demande leur prière : « Je prie pour vous, je le ferai, mais j’ai besoin de vos prières. Prions le Seigneur afin qu’il nous unisse tous. »
« Je vous demande de me bénir et je vous bénis, de frère à frère. Je vous embrasse, merci », conclut le pape.