Messages reçus par la Communauté de Taizé à l’occasion du décès de Frère Roger

ROME, Mardi 23 août 2005 (ZENIT.org) – « Lui, si doux, vient d’achever sa course terrestre, victime de la violence. Quel mystère . . . Lui qui, avec vous tous, a si souvent donné rendez-vous aux jeunes du monde (…) arrive chez le Père des miséricordes au moment des JMJ de Cologne. Quel témoignage et quel appel… » écrit Mgr Jean-Pierre Ricard, président de la Conférence des évêques de France dans un message de condoléances à la Communauté de Taizé, à l’occasion de la mort de son fondateur.

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Nous publions ci-dessous quelques uns des nombreux messages reçus par la Communauté de Taizé à l’occasion de l’assassinat du frère Roger : celui de Benoît XVI envoyé par l’intermédiaire du cardinal Angelo Sodano, de Kofi Annan, secrétaire général des Nations unies, du patriarche de Moscou, du président allemand, d’un évêque de Chine, d’un rabbin de New York, des enfants de Bosnie, du ministre de l’Intérieur français, etc.

Secrétairerie d’Etat du Vatican
Le 17 août 2005
Frère Alois
Cher Frère,
Apprenant avec une vive émotion le décès tragique de frère Roger, survenu dans l’Eglise de la Réconciliation, le Saint-Père fait monter vers Dieu une fervente prière pour le repos de l’âme de ce témoin infatigable de l’Evangile de paix et de réconciliation. A l’époque où, à Lyon, le Père Couturier mettait en oeuvre ses inspirations oecuméniques, Frère Roger, homme de foi aimant passionnément l’Eglise, fondait à Taizé une communauté qui verra venir à elle des jeunes du monde entier. De nombreuses générations de chrétiens, dans le respect de leur confession propre, y feront une authentique expérience de foi, dans la rencontre avec le Christ, grâce à la prière et à l’amour fraternel, répondant ainsi à son invitation à vivre l’unité par le lien de la paix. Le Saint-Père rejoint dans la prière les Frères de la Communauté de Taizé, ainsi que toutes les personnes touchées par ce deuil, et il les confie au Seigneur afin qu’ils trouvent la force de poursuivre l’oeuvre de réconciliation commencée par Frère Roger. En gage de réconfort dans cette douloureuse épreuve, Sa Sainteté leur accorde de grand coeur la Bénédiction apostolique.
Cardinal Angelo Sodano

Du Patriarcat Œcuménique
À la Communauté de Taizé en France, bien-aimée à notre Modestie dans le Seigneur : Grâce et paix de la part de Dieu. C’est avec une tristesse extrême que nous avons appris la nouvelle du décès bien tragique du fondateur de votre communauté, le bien-aimé et profondément respecté Frère Roger. Nous savons que sa mort insensée a touché non seulement votre Communauté, mais tous ceux qui l’ont connu et aimé. Dans votre deuil et tristesse si compréhensibles, nous voulons vous exprimer nos condoléances personnelles, comme ceux du Patriarcat Œcuménique. Que Dieu donne le repos à l’âme de Frère Roger, et à votre Communauté qu’il accorde la force et la sagesse pour supporter cette heure d’épreuve. Nous nous souviendrons de lui toujours pour sa contribution au mouvement oecuménique et pour son amour envers la jeunesse du monde entier. A vous, Communauté de Taizé, encore une fois nous exprimons du profond du coeur notre sympathie et invoquons sur vous la miséricorde et l’amour infinis du Dieu Tout-puissant pour vous aider et vous consoler.
Au Patriarcat, le 18 août 2005
Bartholomeos, Archévêque de Constantinople Nouvelle Rome et Patriarche Œcuménique

De Sa Sainteté Le Patriarche de Moscou et de toute la Russie, Alexis
18 août 2005
A frère Alois,
Prieur de la Communauté de Taizé
Cher frère dans le Christ !
C’est avec une profonde douleur que j’ai appris la mort tragique du fondateur de la communauté de Taizé, frère Roger, dont le chemin sur la terre a été un exemple de vie chrétienne, en se consacrant au service du Seigneur. Frère Roger était connu dans le monde entier comme fondateur de la Communauté de Taizé, dont il a été à la tête pendant plus de 60 ans. Homme à la parole inspirée, homme de prière, travailleur zélé dans le champ du Christ, sa recherche infatigable à établir des relations de paix et d’amour entre les chrétiens et son engagement à transmettre l’idéal chrétien aux jeunes européens lui ont acquis un respect universel. Je suis convaincu que la mort tragique de frère Roger est une immense perte pour le monde chrétien tout entier. J’exprime mes sincères condoléances à tous les membres de la Communauté de Taizé et je prie pour le repos de frère Roger, nouvel habitant du ciel.
Alexis, Patriarche de Moscou et de toute la Russie

De l’Archevêque de Cantorbéry
Mes chers frères et amis,
Comme vous tous, j’essaie encore de comprendre la terrible tragédie de la semaine dernière. Mais aujourd’hui est une occasion non seulement de deuil, mais de célébration pour l’oeuvre extraordinaire accomplie par notre cher Frère Roger. Il y a très peu de gens dans chaque génération qui arrivent à transformer de fond en comble le climat d’une culture religieuse ; mais voilà précisément ce qu’a fait Frère Roger. Il a changé le cadre de référence pour l’oecuménisme par le défi lancé à des chrétiens d’appartenances diverses à vivre ensemble la vie monastique ; il a changé l’image du christianisme lui-même pour d’innombrables jeunes ; il a changé la perception qu’avaient les églises de la priorité absolue de la réconciliation, d’abord dans l’Europe de l’après-guerre, puis à travers le monde. Et ce qui est peut-être le plus important est la manière dont il a fait tout cela sans occuper une position d’autorité hiérarchique, sans aucune position à l’intérieur des jeux politiques et des luttes des institutions. Son autorité fut véritablement monastique – l’autorité d’un père et frère aîné en Dieu qui tire sa vision d’une attente patiente de Dieu dans la prière, et du travail, des études, du discernement d’une communauté engagée. Sa vie et son témoignage offrent le vrai défi de l’évangile à toutes nos institutions chrétiennes, le défi de devenir vraiment crédible en montrant que nous sommes prêts à vivre et écouter dans l’humilité, à reconnaître où se trouve notre force réelle. Aujourd’hui nous rendons grâce à Dieu pour une vie qui interroge l’autosatisfaction de nos institutions, non point au nom de la mode, ni de la facilité, ni d’un radicalisme naïf, mais tout simplement au nom de l’évangile de Jésus Christ et du ministère de la réconciliation. La vie de Frère Roger sont un don et un défi qui vont durer, et nous prions que la Communauté de Taizé, tellement aimée et estimée dans le monde chrétien tout entier, et bien au-delà, continuera de nous faire ce même don dans les années à venir. Je vous prie d’agréer mes assurances de l’amour constant et des prières de vos amis dans l’Eglise Anglicane, et tout particulièrement de votre frère dans la foi,
Rowan, Archevêque de Cantorbéry

Du Secrétaire Général des Nations Unies
Au Frère Aloïs, Prieur de Taizé
Le 18 août 2005
Très cher Frère,
C’est avec émotion et tristesse que j’ai appris la disparition tragique de frère Roger, fondateur et prieur de votre communauté. Je tiens à faire part de ma profonde sympathie et vous serais reconnaissant de bien vouloir transmettre à ses proches et à l’ensemble de la Communauté de Taizé mes très sincères condoléances. Selon les meilleures traditions de la foi qui le portait, Frère Roger a consacré sa vie à servir la paix, le dialogue et la réconciliation. Il s’était fait l’avocat inlassable des valeurs de respect, de tolérance et de solidarité, en particulier auprès de jeunes. Son message d’espoir et de confiance restera une source d’inspiration pour tous. Je suis convaincu que vous saurez poursuivre l’œuvre entamée par Frère Roger. Tous mes vœux vous accompagnent dans cette exaltante mission. Veuillez agréer, mon Frère, l’assurance de mes respectueux sentiments.
Kofi Annan

Président de la Conférence des Evêques de France
Paris, le 16 août 2005
Chers Frères et Amis,
Avec une profonde peine, je viens d’apprendre la mort de Frère Roger, votre fondateur et père, notre frère dans la foi. Lui, si doux, vient d’achever sa course terrestre, victime de la violence. Quel mystère . . . Lui qu
i, avec vous tous, a si souvent donné rendez-vous aux jeunes du monde pour leur apprendre, au nom de la foi en Christ ressuscité, à témoigner de la puissance transformante de l’amour donné, arrive chez le Père des miséricordes au moment des JMJ de Cologne. Quel témoignage et quel appel . . . Comme Président de la Conférence des Evêques, je n’oublie pas avec quelle fidélité fraternelle, depuis le Concile Vatican II et sans jamais faillir depuis, il écrivait aux Evêques de France avant chacune des Assemblées plénières de Lourdes. Son message était toujours attendu et reçu avec ferveur. Il est trop tôt, ce soir, pour évoquer davantage cette grande figure de chercheur et de témoin de Dieu, passionné de unité entre chrétiens et de réconciliation. Avec vous, je rends grâce à Dieu pour la force de son témoignage et sa patiente ténacité à faire de Taizé le lieu de ressourcement de tant de disciples du Christ, au-delà des divisions, et le rendez-vous de l’espérance pour tant de pauvres à travers le monde. Pour vous, je demande la paix dans l’épreuve et la force de poursuivre la route.
Bien fraternellement
Jean-Pierre Ricard, Archevêque de Bordeaux

Du Président de la République Fédérale d’Allemagne
Frère Alois
Mon Frère,
C’est avec une grande émotion et une infinie tristesse que j’ai appris la nouvelle du meurtre de Frère Roger, le fondateur de votre Communauté. Je vous exprime ainsi qu’à tous les frères de la Communauté mes sincères condoléances. C’est peut-être un soutien pour vous de savoir que dans le monde entier des hommes et des femmes s’associent en ce moment à votre douleur. Un tel acte est toujours incompréhensible, et d’autant plus, quand il frappe un homme, comme Frère Roger, qui a voué sa vie à la fraternité, à la compréhension entre les Eglises et les nations et surtout à la non-violence. En tant que Prieur de votre Communauté pendant des décennies, Frère Roger a donné des impulsions importantes aux oecuménistes. Il a créé un lieu où les jeunes tout particulièrement ont pu trouver des repères pour leur vie. Des personnes de toutes origines et toutes confessions sont accueillies à Taizé dans une communauté qui non seulement respecte la dignité de l’autre et son unicité, mais le fait aussi participer à une vie fraternelle. En fêtant la spiritualité et en abolissant les frontières entre les hommes à Taizé, Frère Roger a donné l’exemple au monde entier. C’est aussi lui qui a préparé la voie à la Journée Mondiale de la Jeunesse en développant les rencontres internationales de Taizé à l’échelle mondiale. Au mois de juin dernier, il avait répondu à la lettre que je lui avais adressée pour son 90ème anniversaire et m’écrivait ceci : « Avec mes frères, nous savons que notre vie prend un sens quand elle est réponse concrète à un appel de Dieu, l’appel à se donner soi-même pas à pas, sans connaître le chemin à l’avance. » La confiance en Dieu que reflètent ces paroles m’a profondément touché. Savoir que Frère Roger pensait ainsi peut être une source de consolation pour nous tous qui sommes en deuil. Veuillez croire, mon Frère, à mes sentiments de profonde sympathie.
Horst Köhler
Président de la République Fédérale d’Allemagne

Eglise Protestante de Genève
Chers Frères,
Devant l’horreur du meurtre de Frère Roger, l’Eglise protestante de Genève et la Compagnie des pasteurs et des diacres tiennent à partager avec vous leur très grande tristesse, leur reconnaissance et leur espérance. Les liens entre notre Eglise et la Communauté de Taizé remontent loin, puisque dans les dernières années de la guerre, après une première installation à Taizé, c’est dans la maison Tavel, proche de la cathédrale St. Pierre et du siège de l’Eglise protestante de Genève, que les premiers frères se sont retrouvés quotidiennement pour célébrer des offices réguliers, en présence d’une petite communauté formée notamment d’étudiants en théologie. C’est dire si la Communauté a eu, dès ses débuts, une influence marquante sur notre Eglise, sur ses pasteurs et sa jeunesse en particulier. La tristesse qu’engendre la mort de Frère Roger est immense. Elle est à la mesure de la reconnaissance que nous éprouvons pour tout ce que lui et ses frères nous ont apporté. Le mouvement qu’il a lancé a été source d’une profonde spiritualité, d’un véritable renouveau liturgique et d’un dialogue renouvelé entre les Eglises. La communauté de Taizé ainsi que l’oeuvre de frère Roger restent comme une lumière dans notre histoire. Nous aurons l’occasion, lors d’une célébration oecuménique, de manifester à Dieu la reconnaissance des Eglises de Genève pour ce ministère fécond et d’attester de notre espérance en ce Dieu plein de grâce, de pardon et de paix. Dans cette commune espérance, nous vous exprimons, chers Frères, notre très profonde sympathie. Que la grâce et la paix du Christ vous accompagnent ces jours prochains et toujours.
Albert-Luc de Haller, Responsable des ministères et des stages
Pasteur Roland Benz, Modérateur de la Compagnie des pasteurs et des diacres
Georges Bolay, Président de l’Eglise

Evêque du diocèse catholique de Shanghaï, Chine
Cher Prieur Aloïs et tous les frères de la Communauté de Taizé :
La nouvelle du décès de Frère Roger m’a tellement consterné et m’a rempli de tristesse et de peine. Ce serviteur de Dieu qui a aimé la paix et qui a fait avancer la solidarité et la communion humaine, a quitté le monde d’une manière si malheureuse. Pourtant nous croyons que par son aide au ciel, les oeuvres de paix, de solidarité et de communion qu’il a créées se répandront sans cesse. Moi-même et le diocèse de Shanghaï, tous les prêtres et les soeurs vous expriment, respecté frère Aloïs et toute la communauté, nos profondes condoléances. Nous serons en communion dans la prière comme les voix dans la prière de Taizé réunissent ensemble les coeurs de nombreux jeunes.
Prions les uns pour les autres dans le Christ !
Aloysius Jin

Des enfants de Bosnie qui ont séjourné à Taizé pendant la guerre qui a ravagé leur pays
Le cœur lourd, nous voudrions vous dire nos condoléances pour la mort du frère Roger. Nous vous écrivons de Croatie. En 1993, 1994, 1995, 1996 et 1997 nous avons été accueillis pour des séjours à Taizé par les frères de la Communauté que le défunt frère Roger animait. Nous n’en avons rapporté chez nous que de bonnes expériences. Nous n’oublierons jamais ces années-là, et nous porterons frère Roger toujours dans nos cœurs. Nous croyons que nous nous reverrons un jour, là où il n’y a pas de place pour la haine ni pour aucun mal.
Zoran et Goran Zubak, Ivan et Marko Zubak, Ivan, Goran et Mario Jurakić

Grand Rabbinat de Lyon et de la Région Rhône-Alpes Auvergne
Le Grand Rabbin
Lyon, le 19 août 2005
Frère Alois
Communauté de Taizé
Je vous adresse l’expression de ma vive sympathie suite à la tragédie qui vous prive du Frère Roger, figure rayonnante, artisan de paix et de réconciliation entre tous les hommes. Incarnation de tendresse, vis-à-vis de toutes les créatures de Dieu, il est mort de cette violence criminelle qui nous entoure. Puissent ses idéaux humanistes auxquels il était tant attaché, perdurer, grâce à la fidélité de tous ses innombrables disciples. Il aura marqué son siècle et rayonné, bien au-delà de son champ d’action. Recevez, Frère, l’assurance de mes sentiments respectueux, et je vous prie d’accepter mes religieux condoléances
Richard Wertenschlag

Irénée, Evêque de Novi Sad et Batchka
Novi Sad, Serbie,
18 août 2005
Chers frères et sœurs, membres de la Communauté de Taizé, Avec émoi et peine dans l’âme, j’ai reçu la nouvelle de la mort tragique de frère Roger, votre prieur. Je v
ous prie tous de recevoir les expressions sincères de ma condoléance fraternelle à cette occasion tragique. Je prie le Seigneur, le Ressuscité d’entre les morts et Celui qui nous ressuscite nous les humains que – jusqu’au jour de la Résurrection universelle et de la révélation de la plénitude du Règne de Dieu – il donne la paix à son âme juste et aimant le Christ, dans les demeures des justes, dans le sein d’Abraham, dans la Terre des vivants spirituelle, et qu’à vous, ses disciples, ses enfants spirituels, il donne la consolation de l’Esprit Saint. En priant pour son âme, j’espère que lui aussi priera pour nous tous là où il n’y a ni peine, ni tristesse, ni gémissement mais où la vie est sans fin. Pendant des années, j’ai souhaité rencontre frère Roger et faire sa connaissance. Cela ne s’est pas réalisé ici sur terre. J’espère que nous nous rencontrerons au ciel. Avec vous tous, je partage la peine et la tristesse à cause de son départ, mais aussi la joie à cause de l’espérance commune dans l’amour de notre Seigneur et de la certitude de la Résurrection et de la vie éternelle.
Evêque de Backa, Irinej

Du Patriarche serbe
18 août 2005
Belgrade
A l’occasion de la mort tragique du prieur de Taizé, frère Roger, recevez notre condoléance sincère. Nous prions Dieu pour la paix de son âme, et qu’il vous donne à tous la consolation dans la peine.
Patriarche serbe, Pavle

Ministère de l’Intérieur et de l’Aménagement du Territoire
Le Ministre d’Etat
Paris, le 17 août 2005
Mes frères,
J’ai appris avec une grande tristesse l’assassinat de Frère Roger. Rien ne peut expliquer cet acte atroce et lâche, qui suscite la stupeur et l’incompréhension. Aussi, dans ces heures difficiles, permettez-moi de rendre hommage au fondateur de votre communauté. Je sais quel homme de paix et de dialogue fut Frère Roger. Je veux, tout particulièrement, saluer le rôle qui fut le sien lors des années noires. Je souhaite, également, vous dire mon respect pour l’oeuvre accomplie par la Communauté de Taizé au service des échanges interreligieux. Notre siècle a besoin d’hommes et de femmes qui, au-delà du quotidien, savent s’interroger ensemble sur le sens de la vie Frère Roger avait montré un chemin. Nous n’oublierons pas son message. Je vous prie d’agréer, mes frères, l’expression de mes condoléances.
Nicolas Sarkozy

Patriarcat de Moscou, Département pour les relations extérieures
Cher frère dans le Christ !
Recevez mes condoléances les plus sincères et profondes à l’occasion de l’attentat meurtrier contre frère Roger, fondateur et responsable de la communauté de Taizé pendant de longues années. Toute la longue vie de frère Roger a été marquée par son aspiration à la paix et à l’amour que le Seigneur Jésus Christ nous a commandés. A notre époque compliquée, alors que la société est pénétrée par l’esprit de la sécularisation et de la consommation, et que nombreux sont ceux qui perdent leurs références spirituelles et morales, il était un de ceux qui montrent une autre voie, salvatrice, le chemin de la foi, de la prière et de l’amour fraternel du prochain. A cet égard l’oeuvre de frère Roger au service de la transmission des valeurs chrétiennes aux jeunes européens est particulièrement précieuse. La Communauté de Taizé est devenue un lieu de rencontre et de dialogue pour les jeunes. Nous espérons que l’œuvre commencée par frère Roger sera poursuivie par ses successeurs. Que le Seigneur accorde son repos à l’âme du nouvel arrivé dans la demeure des justes. A lui mémoire éternelle !
Kirill, Metropolite de Smolensk et Kaliningrad

De Levi, rabbin à New York
Chers frères à Taizé
Aujourd’hui je pleure avec vous.
Lorsque Élie monte au ciel, son disciple Élisée s’écrie “Avi Avi rechev Yisrael uparashav — Mon père ! Mon père ! Char d’Israël et son attelage !” (2 Rois 2:12) Élisée n’arrive pas à imaginer qui va conduire Israël, qui guidera Israël. Dans le verset suivant, c’est lui qui ramasse le manteau d’Élie. A l’instant présent, nous nous sentons tous comme des orphelins. Comment comprendre la perte de Frère Roger ? Qui va nous guider ? Qui va nous orienter ? Nous sommes appelés à faire comme Élisée. Quel paradoxe – à l’instant même quand nous nous sentons faibles et seuls, nous devons être prêts à ramasser un bout de son manteau, continuer ce qu’il nous a légué. Je prie avec vous que nous ayons tous la force, la sagesse, la douceur, la patience et la foi pour être trouvés dignes du nom de disciples de Frère Roger. Je voudrais être avec vous en ces jours – sachez que je suis avec vous en prière et en pensée.
Votre frère, Levi

Du métropolite orthodoxe de Vidin, Bulgarie
A la communauté de Taizé, aimée de Dieu
Chers frères dans le Seigneur !
Avec une grande douleur dans mon cœur j’ai appris la mort tragique du vénérable frère Roger. Je vous prie d’accepter mes condoléances sincères et mon cri vers le Dieu d’éternité afin qu’il accueille son esprit lumineux dans la demeure des justes. Que la très Sainte Trinité vous affermisse avec un bon témoignage devant le monde. Amen.
Avec amour fraternel dans le Christ,
Domitien, métropolite de Vidin.
Bulgarie, Vidin, 18 août 2005

L’archevêque de Zagreb
Profondément ébranlé et avec compassion chrétienne, j’ai reçu la triste nouvelle de la mort violente de frère Roger, le fondateur de la communauté de Taizé. Que le sacrifice de sa vie innocente porte un fruit de bénédiction pour les chrétiens dans le monde entier. Dans mes prières, j’ai fait mémoire du cher Frère et confié sa noble personne à la miséricorde de Dieu. Je partage la peine avec sa Communauté et avec les jeunes du monde entier qui ont consolidé leur foi dans des rencontres avec lui et construit une communion dans le Seigneur selon le désir du Christ « que tous soient un » (Jean 17,21). Par ses liens profonds avec le cardinal Franjo Šeper de mémoire bénie, frère Roger est d’une certaine façon aussi lié avec le peuple croate, en particulier avec les jeunes qui, pendant des années, ont aimé aller aux rencontres à Taizé. C’est pourquoi je prie le Seigneur que sa mort martyre soit une inspiration pour les jeunes qui, dans les jours qui viennent, vont se rencontrer avec le pape Benoît XVI à Cologne. En communion spirituelle je me joins aux croyants de France et du monde entier, et de manière particulière à Votre communauté, aux jeunes et à tous ceux qui vont accompagner frère Roger dans le repos bienheureux. Dans l’espérance de la résurrection je vous salue sincèrement dans le Seigneur,
Cardinal Josip Bozanić, archevêque de Zagreb, président de la Conférence épiscopale de Croatie. A Zagreb, le 17 août 2005

Monastère de la Grande Chartreuse
Au Frère Alois et à tous les frères de Taizé
Chers Frères en Christ,
Profondément unis à vous dans la prière, nous mettons la vie de Frère Roger entre les mains de Dieu auquel nous rendons grâce pour tout ce qu’Il a bien voulu révéler par lui à d’innombrables jeunes de par le monde et prodiguer à l’Eglise par sa vie donnée : une lumière de paix, de communion et de simplicité dans la foi et l’espérance. Les circonstances dramatiques de sa mort ne sont qu’un revêtement extérieur qui met encore d’avantage au grand jour la vulnérabilité de Frère Roger qu’il cultivait comme une porte par laquelle, de préférence, Dieu peut entrer auprès de nous. Mardi prochain, dans l’Eucharistie, nous serons profondément unis à vous tous dans la ferme espérance que les semences d’unité qu Frère Roger a enfouies dans le coeur de tant de gens, germent déjà et n’attendent qu’à s’éclore pleinement. Au Frère Alois nous souhaitons de pouvoir maintenir tous ses
frères dans le service de la réconciliation et de l’unité auquel votre fondateur a dédié Taizé. Nous n’oublions pas de recommander à la miséricorde de Dieu la jeune femme roumaine qui a cédé à l’inexplicable. Gardez-la dans votre amour afin qu’elle obtienne le pardon et la guérison.
Croyez-nous très proches de vous tous.
Fr. Marcellin Theeuwes
Prieur de la Grande Chartreuse
Ministre Général de l’Ordre des Chartreux

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ZENIT Staff

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