Le Saint-Siège appelle à « soutenir les femmes dans leurs choix familiaux » car l’égalité entre hommes et femmes n’est pas « uniformité ».
Mgr Francis A. Chullikatt, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU de New York, est intervenu lors de la huitième session du groupe de travail sur les objectifs de développement durable, intitulée « Promouvoir l’égalité, y compris l’équité sociale, l’égalité des sexes, et l’autonomie des femmes », le 6 février 2014.
Les bénéfices du développement durables « doivent valoir également pour tous les membres de la famille humaine », a souligné l’archevêque, notant « des inégalités plus élevées que jamais entre les hommes et entre les peuples », inégalités qui « menacent le bien commun de la société dans son ensemble ».
Parmi ceux « dont la dignité humaine a été offensée », il a mentionné plus particulièrement « les femmes et les filles » : « quand elles sont ciblées pour l’avortement sélectif selon le sexe, ou soumises à l’infanticide et à l’abandon, non scolarisées, victimes de mutilation d’organes génitaux, de mariage forcé et de traite des personne, soumises à l’horreur de la violence, du viol, de la stérilisation et de l’avortement forcés ».
En outre, dans de nombreux endroits du globe, « la vieillesse les trouve seules et pauvres, sans sécurité sociale ou économique ».
S’il plaide pour « l’égalité » entre hommes et femmes, le Saint-Siège invite à « ne pas confondre avec l’uniformité ». Il s’agit de « soutenir les femmes dans leurs choix familiaux », c’est-à-dire « permettre aux femmes de surmonter les obstacles à l’égalité sans les forcer à abandonner ce qui est indispensable pour elles ».
Pour Mgr Chullikatt, « les déficits dans l’égalité ne peuvent pas être corrigés par la négation de la procréation », la négation de la maternité, ou du rôle de la femme dans la famille.
Au contraire, « le développement pour les femmes sera véritablement durable s’il permet aux femmes de choisir et de hiérarchiser leurs actions dans le cadre des relations familiales réelles, et non pas en dépit d’elles ».
« Les objectifs de développement durable devraient promouvoir la participation des femmes sur un pied d’égalité dans la société sans méconnaître les relations familiales dans lesquelles les femmes vivent », a-t-il insisté.
Concrètement, les politiques de l’emploi « doivent assurer la conciliation du travail rémunéré – ou de la formation professionnelle – et des responsabilités familiales », notamment par « des politiques familiales et de maternité ».
En d’autres termes, « la participation civique devrait être conçue pour permettre la participation de toutes les femmes, y compris celles ayant des responsabilités familiales ».
Pour être véritablement inclusif et équitable, le développement post-2015 doit « éviter une approche cloisonnée lorsqu’on aborde la racine de l’inégalité, de la pauvreté et de l’exclusion », a souligné par ailleurs Mgr Chullikatt, invitant à « créer des partenariats entre les gouvernements locaux et régionaux et la société civile, y compris les organisations religieuses, pour atteindre toutes les couches de la société ».