Le chrétien doit offrir un visage « joyeux » et non « une face de piment au vinaigre », a déclaré le pape durant la messe qu’il a célébrée ce 10 mai 2013, à 7h, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, en présence d’employés de Radio Vatican.

Selon la radio, lors de son homélie, le pape François a brossé en quelque sorte le portrait du chrétien authentique : un homme ou une femme « de désir », « de joie », une personne « sûre » du Christ et « magnanime ».

Un homme de joie

Le pape a encouragé à demander au Seigneur « la joie chrétienne », « grâce et don de l’Esprit », car « le chrétien est un homme ou une femme de joie ».

Cette « joie » du chrétien « n’est pas la gaieté », elle est « quelque chose de plus », a-t-il précisé : elle ne vient pas « de motifs conjoncturels », elle est « plus profonde ».

Le pape a mis en garde à ce propos : la seule gaieté, à la longue, risque de se transformer « en légèreté, en superficialité », elle peut illustrer un « manque de sagesse chrétienne », et rend même « un peu idiots, un peu naïfs », a-t-il estimé. La joie en revanche « comble de l’intérieur », telle « une onction de l’Esprit ».

Un homme sûr

Cette joie, a poursuivi le pape, réside « dans la certitude » que Jésus est avec l’homme : l’homme joyeux « est un homme sûr », sûr que « Jésus est avec [lui], que Jésus est avec le Père ».

Et cette certitude pousse à la confiance quotidienne : nul besoin de « mettre la joie en bouteille pour en avoir toujours en réserve » car « la joie est une vertu pèlerine », « un don qui chemine », qui doit « avancer », notamment par l’annonce du Christ.

Au contraire, celui qui veut cette joie pour lui seul risque de se retrouver le cœur « froissé », et de tomber dans une « mélancolie » qui n’est « pas saine ».

Quelquefois, a fait observer le pape, « ces chrétiens mélancoliques » présentent davantage « des faces de piment au vinaigre » que des visages de personnes « joyeuses », qui vivent « une belle vie ».

Un homme de désir

Dans cette période entre l’Ascension et la Pentecôte, l’Eglise invite « de façon spéciale » à demander la joie, mais également « le désir », a souligné le pape, car « plus le désir est grand, plus la joie sera grande ».

Le désir est en effet « ce qui fait avancer la vie du chrétien » : « Le chrétien est un homme, est une femme de désir », a-t-il insisté, invitant à « toujours désirer davantage, sur la route de la vie ».

Un homme magnanime

Le chrétien est afin « magnanime », « il ne peut être pusillanime », a ajouté le pape, définissant la magnanimité comme « la vertu de la respiration », c’est-à-dire « la vertu d’aller toujours de l’avant, avec un esprit rempli de l’Esprit Saint ».

La magnanimité est « une vertu des grands », de ceux qui sont « au-dessus des mesquineries, au-dessus de ces bagatelles humaines », de ceux qui « ne se laissent pas impliquer dans ces détails internes de la communauté, de l’Eglise : ils regardent toujours à l’horizon ».

Le pape s’est aussi réjoui de la venue du patriarche copte orthodoxe Tawadros II : « Aujourd'hui, il y a un beau motif de joie: la présence à Rome de Tawadros II, patriarche d'Alexandrie. C'est un motif de joie parce que c'est un frère qui vient trouver l'Eglise de Rome pour parler », pour « faire ensemble un bout de chemin », a-t-il dit.