Dialogue interreligieux : une grande attente

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Le card. Tauran à l’inauguration du KAICIID à Vienne

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Anne Kurian

ROME, mardi 27 novembre 2012 (ZENIT.org) – « Nous sommes observés », a déclaré le cardinal Tauran lors de l’inauguration du « Centre international pour le dialogue interreligieux et interculturel Roi Abdallah Ben Abdelaziz », à Vienne : « tout le monde en attend honnêteté, vision et crédibilité ». Il rappelle le sort des communautés chrétiennes là où la liberté religieuse n’est pas reconnue.

Le « King Abdullah bin Abdulaziz Centre for Interreligious and Intercultural Dialogue » (KAICIID), a été inauguré hier soir, 26 novembre 2012, en Autriche, à Vienne en présence de plus de 600 invités (cf. Zenit du 23 novembre 2012).

A l’initiative du roi d’Arabie saoudite, Abdullah bin Abdulaziz, ce centre associe le Royaume d’Arabie Saoudite, le Royaume d’Espagne, et la République d’Autriche, ainsi que le Saint-Siège à titre d’« Observateur Fondateur ».

Le Saint-Siège était représenté à la cérémonie par le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.

Respect et réconciliation

Le secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-Moon était également présent, et il a prononcé des paroles d’encouragement, disant « soutenir pleinement votre vision de la religion comme catalyseur du respect et de la réconciliation ».

D’autres responsables gouvernementaux ont participé à l’évènement, dont les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Autriche et d’Espagne, respectivement le prince Saoud al Fayçal Bin Abdulaziz Al-Saoud, M. Michael Spindlegger, et M. José Manuel Garcia-Margallo y Marfil.

Parmi les invités d’honneur, les principaux chefs religieux: le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomaios Ier, le Grand rabbin de Moscou et président des rabbins européens, Pinchas Goldschmidt, le président de la Ligue islamique, Abdullah Al Turki.

Le cardinal Jean-Louis Tauran a transmis les vœux de Benoît XVI « pour le succès des activités de ce centre de dialogue ».

Il a souligné la portée de cette initiative, et la responsabilité de ceux qui s’y impliquent, faisant remarquer que les regards du monde étaient tournés vers eux : « nous sommes observés », a-t-il dit : « tout le monde en attend honnêteté, vision et crédibilité ». D’où l’importance de travailler « dans un esprit de fraternité et d’amitié ».

Pour le Saint-Siège, a-t-il poursuivi, le centre représente « une autre occasion de dialoguer ouvertement sur tant de sujets, y compris ceux concernant les droits fondamentaux de l’Homme, en particulier la liberté religieuse dans tous ses aspects, pour chacun, pour chaque communauté, partout ».

Le bonheur de tout être humain

Le cardinal a souligné à ce propos que le Saint-Siège était « particulièrement attentif au sort des communautés chrétiennes dans des pays où une telle liberté n’est pas suffisamment garantie » et qu’il était soucieux que « nos contemporains ne soient pas privés de la lumière et des ressources que la religion apporte au bonheur de tout être humain ».

Il propose donc de transmettre « les nouvelles initiatives, les aspirations, et peut-être aussi les échecs » qui sont portés à sa connaissance, afin que « le Centre, et quand cela sera possible, avec la coopération d’autres organisations, vérifie leur authenticité et agisse en conséquence ».

Le cardinal a proposé également trois attitudes pour « pour soutenir tout ce qui favorise la personne humaine dans ses aspirations matérielles, morales et religieuses » :

D’abord, le « respect de l’autre dans sa spécificité ». Puis la « connaissance réciproque et objective de la tradition religieuse des uns et des autres, particulièrement grâce à l’éducation ». Enfin, la « collaboration » afin que « le pèlerinage vers la Vérité soit réalisé en toute liberté et en toute sérénité ».

Pour conclure, le cardinal a cité Benoît XVI, assurant de la coopération de l’Eglise catholique : « par sa présence, sa prière et ses différentes œuvres de miséricorde, spécialement dans le domaine éducatif et sanitaire, elle souhaite donner ce qu’elle a de meilleur. Elle veut se montrer proche de celui qui est dans le besoin, de celui qui cherche Dieu. » (Voyage apostolique au Bénin, Discours pour la cérémonie de bienvenue, 18 novembre 2011).

Toute la soirée, les souhaits « le Centre doit réussir » et « cette initiative ne doit pas échouer » étaient sur toutes les lèvres, rapporte Radio Vatican, précisant que le roi Abdallah a offert trois ans de soutien à KAICIID, après quoi il devra être financièrement autonome. 

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ZENIT Staff

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