P. Mariusz Frukacz
Traduction d’Hélène Ginabat
ROME, mardi 28 août 2012 (ZENIT.org) – La réconciliation entre l’Eglise gréco-catholique d’Ukraine et le patriarcat de Moscou « est nécessaire, pour qu’en Ukraine les Eglises puissent vivre ensemble » déclare Mgr Sviatoslav Shevchuk.
Le chef de l’Eglise gréco-catholique d’Ukraine désire donc suivre l’exemple de l’Eglise catholique de Pologne en instaurant un processus de réconciliation avec le patriarcat orthodoxe de Moscou. En effet, l’Eglise catholique polonaise et de l’Eglise orthodoxe russe ont signé un message commun, adressé aux peuples russes et polonais, le 17 août 2012 (cf Zenit du 18 juillet et du 17 août 2012).
Dans une déclaration accordée à l’Agence d’information catholique de Pologne (KAI), l’archevêque Sviatoslav Shevchuk, chef de l’Eglise gréco-catholique d’Ukraine, salue le processus de réconciliation entre les Eglises de Russie et de Pologne, espérant qu’un jour « les Polonais pardonneront aux Russes ».
« Il faut regarder les blessures douloureuses de l’histoire à la lumière de l’Evangile », explique-t-il, afin de « retrouver la mémoire et une collaboration constructive ».
Pour le chef de l’Eglise gréco-catholique, « l’appel à la réconciliation est pressant » si l’on veut éviter une « ukrainophobie en Russie » ou une « russification de l’Ukraine ».
Mgr Shevchuk se réjouit que le patriarcat de Moscou cherche à établir de bons rapports avec les Eglises locales : « J’espère que quelque chose de semblable se passera aussi en Ukraine et que le patriarcat de Moscou nous considèrera comme son interlocuteur », conclut-il.
Pour Mgr Jan Martyniak, métropolite de Przemysl-Varsovie de l’Eglise byzantine-ukrainienne de Pologne, la réconciliation entre l’Eglise gréco-catholique d’Ukraine et le patriarcat de Moscou « est nécessaire, pour qu’en Ukraine les Eglises puissent vivre ensemble ».
En effet, ajoute-t-il, « on ne peut survivre dans une antipathie réciproque, ou pire, dans la haine ».
Le chef des gréco-catholiques de Pologne, désire œuvrer pour la réconciliation dans ce pays. Il faut, affirme-t-il, faire « s’asseoir autour d’une table » les gréco-catholiques et les orthodoxes, afin d’effacer les « taches » du passé et de résoudre enfin ces problèmes.
Mgr Martyniak rappelle que les gréco-catholiques et les orthodoxes sont issus d’une racine commune, qui est l’Eglise indivise, à Kiev, à la fin du Xème siècle.
De leur côté, les évêques polonais se sont réunis au sanctuaire de la Vierge noire de Jasna Góra à Czestochowa le 25 août 2012 et ont publié un communiqué : « Par un effort commun, nous avons réussi à établir un document qui est un appui ferme, non seulement pour les chrétiens, mais pour tous les hommes de bonne volonté qui veulent construire de bonnes relations avec leurs voisins ».
« L’histoire des relations entre Russes et Polonais a connu de nombreux événements douloureux », poursuit le texte, qui invite à ne pas laisser le passé « fermer la voie de la réconciliation » mais à se laisser « inspirer par l’Evangile ». Il s’agit maintenant, pour les Eglises russe et polonaise, de trouver les voies d’un dialogue « fondé sur la vérité, la confiance, la bonne volonté et une compréhension mutuelle ».
En outre, ce message « indique aux Polonais et aux Russes la voie de la réconciliation, pour découvrir la vérité sur un passé difficile, montrer notre volonté réciproque de pardonner les péché et proposer un témoignage commun de l’Evangile, en particulier pour affronter les défis contemporains », estiment les évêques.
Le message commun sera lu le 9 septembre dans toutes les paroisses de Pologne.