« Apprendre à affronter le SIDA comme une famille »

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Appel du réseau jésuite africain contre le SIDA

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ROME, Vendredi 20 novembre 2009 (ZENIT.org) – « Apprendre à affronter le SIDA comme une famille » est l’objectif présenté par le Réseau jésuite africain contre le SIDA (AJAN), en vue de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA, célébrée le 1er décembre prochain. 

Dans son message, adressé « à tous les Jésuites d’Afrique et de Madagascar », le père Masawe s.j., modérateur des jésuites d’Afrique et de Madagascar (JESAM), rappelle que « lorsque le SIDA a commencé à frapper l’Afrique, il y a 25 ans, rares sont ceux qui ont bien réagi » .  

« Les personnes séropositives ou malades du SIDA étaient le plus souvent condamnées, rejetées, chassées et traitées comme si elles étaient ‘pratiquement mortes’ », dénonce le texte.

Aujourd’hui les choses sont différentes et elles doivent l’être, ajoute le père Masawe, soulignant qu’« appartenir à la famille de Dieu signifie réagir comme Jésus nous l’a montré » . 

« Une armée d’araignées qui travaillent ensemble peuvent immobiliser un lion », déclare-t-il. Il faut plus d’un torrent pour remplir un fleuve » .

Selon le prêtre, on ne peut affronter le problème « sans comprendre le contexte, tous les facteurs complexes qui entourent chaque situation humaine » .

« Le SIDA, comme le paludisme et la tuberculose, est une pandémie qui est en train de décimer la population africaine et de nuire gravement à leur vie économique et sociale » .

Cette maladie, souligne-t-il, ne saurait être affrontée comme un simple problème médical et pharmaceutique ou de comportement humain à changer, car c’est « une question de développement intégral, de justice intégrale, qui exige une approche et une réponse holistiques de la part de l’Eglise » . 

Eduquer à la sexualité

Le père Masawe aborde ensuite une des questions-clefs de la réalité du SIDA et de sa diffusion : le comportement sexuel. 

« La sexualité en Afrique, a toujours été vue comme moralement neutre, ni bonne ni mauvaise, une partie de ce que signifie être humains », relève-t-il.

Et pour illustrer cela, il fait une comparaison concrète : « Le feu, s’il est contrôlé et géré, est utile pour préparer un repas ; hors contrôle, il peut brûler le toit et enflammer toute la maison. De la même manière, la sexualité doit être canalisée et disciplinée pour que sa capacité à donner la vie se réalise et son pouvoir de destruction soit limité » . 

Le père Masawe reconnaît que la vision de l’Eglise concernant la sexualité « est souvent considérée comme sévère, irréaliste ou moraliste » .  

S’il « peut être un message séduisant pour les membres plus jeunes de notre famille, qui découvrent leur propre sexualité, et pour les adultes aussi », en réalité beaucoup « cherchent un guide sur la manière vivre sa sexualité de manière saine » . 

« Si l’abstinence et la fidélité sont les meilleurs moyens pour éviter l’HIV et affronter le SIDA, elles sont également la voie à suivre  pour une réalisation personnelle authentique » .

Dans ce domaine, souligne le père jésuite, il est nécessaire que l’Eglise donne une formation personnelle et soutienne publiquement ceux qui veulent promouvoir et suivre ces valeurs. 

Approche globale

En plus de ce mauvais usage de la sexualité, d’autres facteurs favorisent la diffusion du virus, poursuit le modérateur du JESAM, faisant allusion à « la pauvreté, la faim, la guerre et les déplacements forcés, la violence domestique et le commerce sexuel » . 

« Tous ceux qui veulent comprendre l’impact de l’HIV/ SIDA sur la vie humaine doivent analyser l’économie, la politique, la société et la culture, de même que les questions personnelles et familiales propres », déclare-t-il.

Dans ce contexte, nombre de programmes de l’Eglise s’emploient à fournir une assistance, de la nourriture et un soutien. « L’objectif est de vivre comme une famille : respecter la dignité et la vie de chacun, faire preuve de solidarité à l’égard de toute personne dans le besoin » . 

Le père Masawe souligne qu’il ne faut pas avoir peur ou se décourager face à « l’immensité des problèmes de notre continent, parmi lesquels figurent l’HIV et le SIDA » .

« Cela fait partie de la vie et le sera encore longtemps. Comme une grande famille, relevons ce défi avec courage. Implorons de l’aide pour faire face aux besoins d’assistance de tant de personnes. Sachons que notre Père est près de nous » . 

« Comme Jésus, Marie et Joseph dans la sainte Famille, l’Eglise-Famille de Dieu en Afrique connaît ses fils et ses filles, leurs besoins, leurs points forts et leurs faiblesses, leurs peurs et leurs espoirs, conclut-il. Qu’elle manifeste cette connaissance d’amour dans ses façons de prévenir l’HIV, de prendre soin des malades et de tous ceux qui sont atteints du SIDA, en travaillant pour la réconciliation, la justice te la paix ».  

Roberta Sciamplicotti

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ZENIT Staff

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