ROME, Vendredi 13 novembre 2009 (ZENIT.org) – « Ce congrès a eu le mérite de réunir en assemblée internationale des agents provenant de 86 pays des cinq continents et de faire un tour d’horizon complet du monde des migrations », a déclaré Mgr Antonio Maria Vegliò, président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, à l’issue jeudi des travaux du VIème congrès mondial de la pastorale pour les migrants et les réfugiés dont le thème était : « Une réponse pastorale au phénomène migratoire à l’ère de la mondialisation ».
Selon Mgr Veglio, les travaux du congrès ont permis d’aller au cœur de certaines situations, d’évoquer de nouveaux problèmes ou difficultés et de proposer de nouvelles actions, en insistant tout particulièrement sur l’univers des jeunes et sur la réalité des prisons, sur le trafic d’êtres humains et la traite de migrants.
Autre aspect important souligné par le président du dicastère : la présence au congrès de certains représentants d’autres confessions chrétiennes. « Il est apparu clairement, a dit Mgr Veglio, que les efforts visant à protéger les droits des migrants et à promouvoir la personne humaine sont, au plan œcuménique, une occasion propice de collaboration et de réflexion ».
« La personne, a poursuivi Mgr Veglio, vaut plus que toutes les structures ou institutions. Nous ne saurions donc nous taire devant ceux qui spéculent sur la vie des migrants et des réfugiés, alimentant surtout le déplorable trafic des êtres humains, la traite et l’enlèvement de ceux qui, malgré eux, se trouvent dans des conditions de vulnérabilité » .
« Ces assises, affirme le président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, prêtent leurs voix , avec courage et détermination, à ceux qui n’ont guère la possibilité de se faire entendre, afin que les Etats et leurs gouvernants, les institutions civiles, sociales et éducatives, en étroite collaboration avec les communautés chrétiennes et avec tous les hommes de bonne volonté, soient sensibles au phénomène migratoire et aux problèmes des réfugiés, et réclament l’adoption et la ratification de normes internationales promouvant et protégeant la personne humaine, créée à l’image de Dieu et sauvée par le sang de Jésus Christ » .
« Chacun doit faire son devoir, a déclaré pour sa part à ZENIT, Mgr Agostino Marchetto, secrétaire du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, en transformant en gestes concrets, dans sa vie et dans ses responsabilités institutionnelles, son idéal de service. La spécificité de l’Eglise est de placer à la base de son action l’amour de Dieu qui amène à reconnaître en l’autre un frère, reflet du Christ pauvre. Bien que l’on fasse concrètement les mêmes choses que tant d’autres et avec les autres, ceci change la substance même de notre action ».
Evoquant la présence au congrès de nombreux migrants appartenant à l’Eglise orthodoxe, Mgr Marchetto est revenu sur l’occasion que cette présence représente pour le dialogue œcuménique : « La présence d’autres frères chrétiens vivant dans des pays à majorité catholique, a-t-il dit, ravive la réflexion œcuménique en faveur d’un dialogue qui ne soit pas seulement celui de la vie, mais aussi entre les Eglises, sur le service, l’offre de lieux de culte, le débat théologique ».
A propos du concept d’intégration, Mgr Marchetto a réaffirmé qu’il ne peut s’agir d’un parcours à sens unique : « Les migrants ne sauraient devenir une espèce de copie de la société d’accueil. La société a elle aussi le devoir de s’engager dans le même parcours, en entreprenant un chemin d’intégration des autres cultures présentes sur le territoire. L’objectif devrait être interculturel, préférable au multiculturel où chaque communauté culturelle, bien que respectant les autres, agit pour son propre compte ».
C’est un processus qui a besoin d’être soutenu : « Il faut reconnaître la peur des gens vis-à-vis de l’étranger, de celui qui est différent, en aidant à éviter les stéréotypes et les généralisations. C’est dans la conception même de l’Eglise catholique que de promouvoir une logique de ‘et/et’ plutôt que de ‘ou/ou’ ».
« Tant le Saint-Père que la conférence épiscopale italienne, a expliqué Mgr Marchetto, ont maintes fois réaffirmé que la sécurité et l’accueil devaient aller de pair. Quand l’équilibre se déplace au détriment de l’accueil, l’Eglise intervient car elle aime l’homme, surtout le plus pauvre et le plus vulnérable. Les sacrifices de tant de personnes, spécialement les femmes, qui viennent travailler dans les pays occidentaux, laissant derrière elles leurs familles avec de graves répercussions pour leur équilibre, méritent attention et sollicitude fraternelle ».