ROME, Lundi 9 novembre 2009 (ZENIT.org) – Vingt ans après la chute du mur de Berlin, le porte-parole du Saint-Siège constate que beaucoup n’ont pas encore tiré les leçons d’un tel événement historique : la foi ne saurait être reléguée dans le domaine privée.
Le père Federico Lombardi s.j., directeur de la salle de presse du Saint-Siège, consacre l’éditorial du dernier numéro d’« Octava Dies, l’hebdomadaire du Centre de télévision du Vatican, au rôle de Jean-Paul II dans cet événement qui, le 9 novembre 1989, changea l’histoire de l’humanité.
« Quelle fête du peuple à Berlin! », reconnaît le porte-parole en évoquant le souvenir de l’écroulement du symbole de la Guerre froide. « Que d’étonnement et de joie dans toute l’Europe et dans le monde en voyant ces images incroyables ! ».
« Pendant près de trente ans, ceux qui cherchaient à le franchir pour fuir vers la liberté, ont risqué leur vie, des dizaines et des dizaines de personnes sont mortes sous le regard effaré des témoins de passage. Nous avions cru que cette grande prison, protégée par ce mur – et plus largement par le ‘rideau de fer’ – aurait résisté encore des années ».
Mais pour le père Lombardi, « les aspirations à la liberté et les faiblesses intrinsèques aux régimes fondés sur une idéologie ennemie de Dieu et de la personne humaine avaient, chez les peuples de l’est, travaillé en profondeur, préparant une chute historique qui, par chance et ce qui est un fait plutôt rare, n’a pas fait coulé trop de sang ».
« Sans vouloir simplifier un processus historique extrêmement complexe, il me semble tout à fait naturel de repenser au rôle qu’ont joué l’élection et la personne de Jean-Paul II, ainsi que ses voyages dans une Pologne restée largement fidèle à la foi catholique, et de parler de leurs conséquences sur les aspirations et les demandes de liberté de son peuple et des peuples voisins ».
« Quand le pape est enfin passé sous la porte de Brandebourg, non seulement l’Allemagne était réunifiée, mais l’Europe respirait avec ses deux poumons, de l’ouest et de l’est, et la foi chrétienne montrait avoir contribué encore une fois à l’union et à la civilisation du continent, surmontant l’épreuve cruelle de l’athéisme d’Etat ».
« Le rappeler est juste, quand on insiste à limiter cette foi au domaine strictement privé », affirme le père Lombardi, quelques jours après la sentence du Tribunal européen pour les droits de l’homme interdisant les crucifix dans les écoles.
« Pendant ce temps dans le monde, d’autres murs, hélas, se sont édifiés et continuent à être édifier, relève-t-il. Nous poursuivrons nos efforts, en attendant de pouvoir enfin fêter, leur inutilité et leur chute ».