ROME, Mercredi 8 Juillet 2009 (ZENIT.org) – Caritas in veritate mise sur un « développement humain intégral », a expliqué le cardinal Renato Raffaele Martino, président du Conseil pontifical Justice et Paix.
Le cardinal italien s’est exprimé lors de la conférence de présentation de la troisième encyclique de Benoît XVI, Caritas in veritate, le 7 juillet en salle de presse du Saint-Siège.
« Le thème de Caritas in veritate n’est pas le ‘développement des peuples’, mais ‘le développement humain intégral’, sans que cela ne néglige le premier », a insisté le haut prélat qui a mis en valeur 3 idées fortes de l’encyclique.
Celle d’un « monde qui souffre par manque de pensée ». Ainsi, Caritas in veritate « développe ces premiers mots en articulant le thème de la vérité du développement et dans le développement, jusqu’à souligner l’exigence d’une interdiscipline ordonnée des savoirs et des compétences au service du développement humain ».
La seconde est l’idée qu’« il n’y a pas d’humanisme vrai s’il n’est pas ouvert vers l’Absolu », et Caritas in veritate « se dirige dans la perspective d’un humanisme vraiment intégral ». « L’objectif d’un développement de tout l’homme et de tous les hommes est encore devant nous », a-t-il ajouté.
Cette troisième encyclique de Benoît XVI développe enfin l’idée selon laquelle, « à l’origine du sous-développement, il y a un manque de fraternité ».
Enfin, si Caritas in veritate « parle de la crise économique et financière actuelle », il ne s’agit pas du « thème central de cette encyclique », a-t-il ajouté. Malgré tout, « Caritas in veritate ne s’est pas dérobée face à cette problématique ». « Elle l’a affrontée, non pas de manière technique, mais en l’évaluant à la lumière des principes de réflexion et des critères de jugement de la doctrine sociale de l’Eglise et au sein d’une vision plus générale de l’économie, de ses objectifs et de la responsabilité de ses acteurs ».
Selon le cardinal Martino, « la crise en cours met en évidence, selon Caritas in veritate, que la nécessité de repenser le modèle économique dit ‘occidental’, demandé par Centesimus annus, n’a pas été mise en œuvre jusqu’au bout ».
Pourquoi une nouvelle encyclique ?
Caritas in veritate « s’insère dans la tradition des encycliques sociales », a-t-il affirmé en évoquant la première d’entre elles, Rerum novarum de Léon XIII et Centesimus annus de Jean-Paul II, la dernière en date, sortie en 1991.
« Comme nous le savons, la doctrine sociale de l’Eglise a une dimension qui demeure et une autre qui change avec le temps », a souligné le cardinal. « C’est la rencontre de l’Evangile avec les problèmes toujours nouveaux que l’humanité doit affronter ». « Ces derniers changent, et ils le font aujourd’hui à une vitesse surprenante ».
Il a notamment évoqué quelques « grands changements » depuis la sortie de Centesimus annus en 1991 comme « l’émergence dans certains grands pays d’un retard, qui change de manière importante les équilibres géopolitiques mondiaux », mais aussi la question de « la fonction des organismes internationaux, le problème des ressources énergétiques… » ou encore les religions, confrontées aujourd’hui à un « laïcisme militant » qui « tend à exclure la religion de la sphère publique ».
Mais si cela « suffirait à motiver l’écriture d’une nouvelle encyclique sociale », ce n’est pas dans cet esprit que Caritas in veritate a été pensée à l’origine, mais plutôt comme « une commémoration des 40 ans de Populorum progressio de Paul VI », a-t-il souligné.
Marine Soreau