ROME, Mardi 7 juillet 2009 (ZENIT.org) - La pastorale vocationnelle est appelée à aborder un tournant missionnaire : c'est ce qui ressort des travaux du Congrès ayant réuni du 2 au 5 juillet, à Rome, les membres du Service européen des vocations (EVS), un organisme du Conseil des Conférences épiscopales d'Europe pour la promotion et le suivi des vocations dans l'Église, autour du thème : « Semeurs de l'évangile de la vocation » : une Parole qui appelle et envoie ».

Quatre-vingt huit délégués des 22 Églises nationales d'Europe ont participé à cette rencontre, vécue « sous le signe de la fraternité, de la prière et de l'étude des questions liées aux vocations dans l'Église », souligne le Conseil des Conférences épiscopales d'Europe (CCEE) dans son communiqué publié à la fin des travaux.

Cette année, le Congrès était organisé par le Centre national des vocations d'Italie, présidé par Mgr Italo Castellani, archevêque de Lucques, et coordonné par le P. Nico Dal Molin, directeur national du CNV.

D'après le communiqué du CCEE, le Congrès est entré dans le vif du sujet, avec l'intervention de la bibliste Rosanna Virgili qui a rappelé que toute vocation de l'homme est la conséquence d'une vocation « primordiale » où Dieu lui-même intervient : c'est Lui qui, le premier, en entendant la voix de l'humanité qui criait vers Lui, a librement décidé de s'engager dans l'histoire du peuple d'Israël.

L'incarnation du Verbe, a-t-elle ajouté, a représenté pour Dieu un « contre-exode » depuis la Terre Promise : Il est sorti, Il s'est dépouillé pour entrer dans l'« Égypte » de l'humanité, et jusque dans ses couches les plus défavorisées et marginalisées, celles-là même où le Fils de Dieu cherchera et appellera ses premiers collaborateurs.

« Dès lors, toute vocation chrétienne n'est rien d'autre que la participation à ce libre choix de Dieu d'être aux côtés de l'humanité qui crie, et à laquelle il répond par la parole de l'Évangile », a-t-elle poursuivi.

Ainsi l'Église de notre temps, comme Jésus et l'Église primitive qui ont dû dépasser les modèles et les structures établies par l'Ancien Testament, est appelée à dépasser sans crainte les modèles et les structures qui l'empêchent d'être proche de l'humanité qui crie, en lui portant la parole de l'Évangile.

La deuxième intervention a été présentée par le prof. Paul M. Zulehner, théologien et expert en pastorale de la Faculté de théologie de Vienne qui, selon le compte-rendu du CCEE, a tracé le profil de la situation de l'Église en Europe occidentale, constatant « à la fois le vieillissement progressif de sa population et la perte de sa capacité d'être un modèle attrayant pour les jeunes Européens ».

Partant de là, le théologien a souligné la nécessité de « recommencer à présenter de grands horizons qui peuvent aider les hommes d'aujourd'hui, et en particulier les jeunes, à trouver un chemin à suivre, et de l'autre la nécessité de réfléchir à de nouvelles façons de vivre le service ministériel de l'Église et l'évangélisation du monde ».

La dernière intervention a été celle du P. Amedeo Cencini, psychologue et formateur, qui a souligné notamment que « la pastorale vocationnelle s'identifie avec la première annonce de la foi » ; qu' « elle fait partie intégrante du kerygma », et qu' « il n'existe pas de proposition de foi qui ne se traduise par l'exigence d'une proposition personnelle, une proposition caractérisée du point de vue vocationnel ».

« Nous ne sommes plus dans la situation où la proposition vocationnelle tombait sur un terrain déjà débroussaillé, dans un contexte social qui soutenait l'expérience de foi », a-t-il déclaré.

« Aujourd'hui il arrive très souvent que la proposition vocationnelle suscite l'expérience de la foi, et cette démarche, bien qu'opposée à la tradition séculaire qui nous précède, n'est pas étrangère à la dynamique de la proposition de foi », a-t-il ajouté.

Pour le prof. Cencini, rapporte le CCEE, Il est important de rétablir le lien étroit qui existait autrefois entre formation continue et animation vocationnelle, deux réalités qui se soutiennent mutuellement et qui dépendent étroitement l'une de l'autre.

Pendant le Congrès, l'assemblée des directeurs nationaux a élu le nouveau conseil de coordination pour le prochain triennat le Rev. Jorge Madureira, directeur du Centre national des vocations du Portugal ; et comme vice-coordinateurs le Rev. Marek Dziewiecki, directeur du Centre national des vocations de Pologne, et Madame Paule Zellitch, membre permanent du Service national des vocations de France et rédactrice en chef de la revue Église et Vocation.

Le prochain congrès du Service européen des vocations se tiendra à Esztergom, en Hongrie, les 1-4 juillet 2010.