ROME, Jeudi 22 mai 2008 (ZENIT.org) – Au lendemain de la création du consortium « Novussanguis », par la Fondation Jérôme Lejeune et l’université de Newcastle, « Gènéthique », revient sur les promesses de la recherche dans ce domaine. Ces cellules sont à la fois « accessibles » et « souples ».
Les cellules souches de sang de cordon ont un potentiel médical considérable. Elles sont utilisées de façon croissante en remplacement des greffes de moelle osseuse dans le traitement de certaines maladies du sang ou dans certaines affections du système immunitaire. Elles servent aussi à soigner des maladies touchant la moelle osseuse ou le système nerveux central. Enfin elles permettent de corriger des dérèglements du métabolisme.
Ces cellules sont facilement accessibles et sont particulièrement souples en matière de compatibilité immunitaire.
Le consortium Novussanguis, créé par la Fondation Jérôme Lejeune et l’université de Newcastle, a pour vocation de fédérer et financer la recherche sur ces cellules. Son objectif est d’aider les laboratoires membres à communiquer entre eux et avec l’extérieur. 14 laboratoires, principalement européens, en sont aujourd’hui membres. Novussanguis va financer 8 projets de recherche pour un budget de 3 millions d’euros (cf. Synthèse de presse du 13/05/08) .
Novussanguis souhaite aussi harmoniser les méthodes et les protocoles au niveau européen et international pour intégrer la médecine régénérative dans la pratique médicale. Le consortium envisage déjà de conclure des accords avec des industriels.
Malheureusement, les quantités de cellules souches de sang de cordon sont aujourd’hui limitées. Malgré 130 millions de naissances enregistrées chaque année dans le monde, plus de 99% des échantillons de sang sont détruits, notamment parce qu’il n’existe pas de réseaux pour les collecter.
L’un des problèmes majeurs est le financement de la conservation dans des banques. Il existe deux types de banques : les banques publiques et les banques privées. Dans les banques publiques, les parents donnent le cordon de leur enfant. Les cellules souches issues de ce sang de cordon sont conservées de façon anonyme et serviront pour soigner n’importe quel patient compatible sur le plan immunitaire, dans le cadre d’une greffe dite hétérologue. Dans les banques privées, le stockage est financé par la famille pour son propre usage dans le cadre d’une greffe dite autologue.
Il existe aujourd’hui dans le monde 134 banques privées et 54 publiques. A l’inverse 24% des greffons sont utilisés pour des greffes intrafamiliales et 76% pour des greffes allogéniques. Financer les banques publiques par des établissements privés semble donc la solution. En Angleterre, la banque de sang Virgin Health Bank divise chaque échantillon en 2 parties : 20% à usage privé et 80% à usage public. La conservation de l’échantillon est financé par le déposant. Mais la banque peine à trouver de nombreux clients en raison des banques 100% privées. Une autre possibilité serait de créer une banque privée qui caractériserait ses échantillons et les rendrait publiques de façon à ce que les greffons puissent être réquisitionnés en cas de besoin contre remboursement des parents. L’Espagne vient de se doter d’un modèle de ce type.
En France, sur les 335 greffes de sang de cordon réalisées en 2007, seules 119 ont pu l’être grâce à des greffons français.
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Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse et dont les sources sont indiquées. Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction.
Source : Les Echos 22/05/08