ROME, Dimanche 6 janvier 2008 (ZENIT.org) – Benoît XVI encourage les enfants à évangéliser les enfants.
En la Journée mondiale de l’Enfance missionnaire, Benoît XVI a en effet rendu hommage à cette initiative de l’évêque français Charles de Forbin-Janson, qui a vu le jour il y a 160 ans.
« L’Enfance de Jésus, disait le pape, est devenue l’icône de l’engagement des enfants chrétiens qui, par la prière, le sacrifice, et des gestes de solidarité, aident l’Eglise dans sa tâche d’évangélisation ».
« Des milliers d’enfants, insistait Benoît XVI, viennent en aide à d’autres enfants dans le besoin, poussés par l’amour que le Fils de Dieu, fait petit enfant, a apporté sur la terre ».
« Je dis merci à ces petits enfants et je prie pour qu’ils soient toujours des missionnaires de l’Evangile », encourageait Benoît XVI.
Il ajoutait, à l’adresse des adultes qui encadrent l’œuvre : « Je remercie également leurs animateurs qui les accompagnent sur la route de la générosité, de la fraternité, de la foi joyeuse qui engendre l’espérance ».
La Journée mondiale de l’Enfance missionnaire a pour thème cette année : « Accueillons Jésus dans le monde ».
Cette journée a été voulue dès 1843 par Mgr Charles de Forbin-Janson, et elle a été ratifiée par le pape Pie XII en 1950.
Sans discrimination de race, culture, ou religion, les enfants de l’Enfance missionnaire participent à des projets en faveur de millions d’enfants qui vivent dans le besoin.
L’œuvre pontificale de l’Enfance missionnaire, présente dans 150 pays, aide les enfants et les adolescents à « prendre conscience de leur vocation chrétienne », pour devenir « des membres actifs dans la vie de l’Eglise et du monde », et développer le sens de leur « responsabilité » pour la solidarité universelle.
Mgr Charles de Forbin-Janson (1785-1844) fut évêque de Nancy et de Toul et primat de Lorraine. Il mourut d’une hémorragie pulmonaire à son retour d’une mission à Constantinople, en 1844, à Marseille, chez son frère, le marquis de Forbin-Janson, alors qu’il se disposait à partir pour la Chine. Il venait en effet de fonder l’Œuvre de la Sainte-Enfance pour le baptême d’enfants chinois.
Né à Paris en 1785, il était le fils du comte de Forbin-Janson, et de la princesse de Galéan.
Après des études à Paris, il fut d’abord militaire, puis auditeur du Conseil d’État de Napoléon Ier.
En 1806, il était auditeur au Conseil d’État, lorsqu’il décida de renoncer à la carrière administrative pour entrer au séminaire. Et il fut ordonné à Chambéry en 1811.
Il fut ensuite nommé supérieur du séminaire de Chambéry et grand vicaire de l’évêque de Chambéry (1811-1812), puis vicaire et catéchiste à Saint-Sulpice de Paris (1812-1814), et membre et co-fondateur de la congrégation des Pères de la Miséricorde (1814-1824), dont les statuts furent approuvés en 1815.
En 1814, il organisa, avec Jean-Baptiste Rauzan, l’œuvre des missions, et se fit prédicateur de retraites en France (1814-1824). En 1817, il fit aussi un pèlerinage de Terre Sainte.
C’est en 1823 qu’il fut nommé évêque de Nancy et il reçut l’ordination épiscopale à Paris, en 1824.
Mais son zèle lui attira des ennemis et lors de la révolution de 1830, il dut quitter son diocèse. Le palais épiscopal fut brûlé par les insurgés. Il s’exila en Allemagne (1830-1831), en Suisse (1831), en Italie (1831-1832) puis à Nancy (1832-1839).
Il eut alors aussi l’occasion de faire un voyage aux États-Unis (1839-1840) : il installa les Pères de la Miséricorde à Spring Hill près de La Nouvelle-Orléans, en 1839. Puis il s’embarqua pour prêcher également au Canada.
En septembre 1840, il devint vicaire général du diocèse de Montréal et il prêcha la première retraite ecclésiastique du clergé de Québec en 1841. Il offrit 24 000 francs pour subvenir aux frais de retour des exilés politiques canadiens.
Revenu en France, il se rendit à Rome où, le 2 avril 1842, il fut nommé prélat de la maison pontificale, assistant au trône papal et comte romain.
Ses derniers voyages furent en Angleterre et en Irlande pour venir en aide aux déportés canadiens de 1837, et, en 1842 également, en Australie, et en Belgique en 1843.
Anita S. Bourdin