ROME, Mercredi 2 mai 2007 (ZENIT.org) – « Les Nigérians ont été abusés, traumatisés et brutalisés alors qu’ils exerçaient leur droit de vote » a déploré le président de la Conférence épiscopale du pays après les élections présidentielles et législatives des 14 et 21 avril derniers.
L’archevêque d’Ibadan, Mgr Félix Alaba Job s’est exprimé lors d’une conférence de presse mardi, en rapportant les informations recueillies par plus de 30.000 observateurs répartis dans tout le pays, sur la base de données de la Commission justice, développement et paix (JDPC) de la Conférence épiscopale nigériane.
« Les rapports de nos observateurs indiquent qu’encore une fois nous avons échoué dans la réalisation d’une transition démocratique, à travers le pouvoir des urnes, d’une administration civile à l’autre », a déclaré Mgr Job, qui est aussi Président de la Conférence épiscopale.
« Vagues de protestations, incendies criminels, violences et destructions gratuites de vies et de biens ont accompagné la révélation des résultats aux élections présidentielles et législatives, ces derniers montrant bien que les résultats ne reflétaient en rien la volonté du peuple », a-t-il poursuivi.
Selon Mgr Job, tout porterait à croire qu’il y a eu « fraude et falsification des résultats électoraux ».
Les élections ont révélé « une situation humiliante pour les électeurs qui ont été obligés d’approuver un coup d’Etat civil », a expliqué l’archevêque Ibadan. « C’est une répression sans précédent sur l’esprit démocratique du peuple nigérian ».
« Il faudrait reconnaître que nous ne pouvons plus continuer à faire croire au monde que notre pays est une démocratie », a-t-il expliqué, quand « les seuls à décider du résultat des processus électoraux sont une petite poignée de l’élite politique ».
Les hommes politiques eux-mêmes « ont manqué de respect à l’égard de la paix et de la stabilité du pays », a poursuivi Mgr Job.
« En l’absence d’une forte opposition, les Nigérians doivent s’unir et résister à toute forme de dictature, de domination et de subversion – a-t-il estimé – et ils doivent le faire de manière constitutionnelle et digne ».
L’évêque d’Ibadan a ajouté que « l’Eglise poursuivrait sa campagne pour le développement d’une culture de la démocratie et d’une bonne gouvernance du pays de manière à pouvoir garantir plus de transparence et de responsabilité ».
« Nous continuerons à nous mobiliser, à sensibiliser et à éduquer le peuple aux nécessités d’une démocratie pacifique, crédible, libre et juste », a-t-il déclaré avant d’inviter les personnes de bonne volonté à s’opposer aux ennemis du bien commun dans le pays.