Jean-Paul II dans la « maison du Père » : certitude de Benoît XVI

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Homélie, messe de suffrage

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ROME, Mardi 3 avril 2007 (ZENIT.org) – Benoît XVI affirme qu’il est « certain » de la présence de Jean-Paul II « dans la Maison du Père », et qu’il « s’est véritablement endormi dans le Seigneur ».

Le pape Benoît XVI a présidé une messe en mémoire du serviteur de Dieu Jean-Paul II, le lundi 2 avril à 17 h 30, place Saint-Pierre à l’occasion du deuxième anniversaire de la mort du pape Wojtyla, décédé à 21 h 37 le 2 avril 2005 au palais apostolique du Vatican tandis que la foule l’accompagnait en priant le chapelet place Saint-Pierre.

Au début de la célébration, des jeunes ont scandé en italien « Saint tout de suite », « Santo subito ».

« Nous en sommes certains »
Dans son homélie, en commentant le psaume, le pape a affirmé sa certitude en disant : « Dans la communion des saints, il nous semble les écouter de la voix même du bien-aimé Jean-Paul II, qui de la maison du Père — nous en sommes certain — ne cesse d’accompagner le chemin de l’Eglise: «Espère le Seigneur, sois fort et prends courage; espère le Seigneur» (Ps26, 13-14). Oui, que notre cœur prenne courage, chers frères et sœurs, et qu’il brûle d’espérance! »

La route du don de nous-mêmes au Christ
« Cette invitation dans le cœur, ajoutait le pape, nous poursuivons la célébration eucharistique, en regardant déjà la lumière de la résurrection du Christ, qui brillera lors de la veillée pascale après l’obscurité dramatique du Vendredi Saint. Que le « Totus tuus » du bien-aimé pontife nous incite à le suivre sur la route du don de nous-mêmes au Christ par l’intercession de Marie, et que ce soit précisément Elle, la Vierge Sainte, qui nous l’obtienne, alors que nous confions à ses mains maternelles notre père, notre frère et notre ami afin qu’il repose en Dieu et qu’il se réjouisse dans la paix ».

Notre action de grâce
D’emblée, Benoît XVI avait rendu grâces à Dieu pour le don de Jean-Paul II à l’Eglise et au monde en disant : « A travers cette célébration, nous voulons avant tout renouveler à Dieu notre action de grâce pour nous l’avoir donné pendant près de 27 ans, en tant que père et guide sûr dans la foi, pasteur zélé et prophète courageux d’espérance, témoin inlassable et serviteur passionné de l’amour de Dieu ».

Témoignage éloquent
A partir du geste de l’onction de Marie de Béthanie, le pape affirmait : « Il évoque le témoignage lumineux que Jean-Paul II a offert d’un amour pour le Christ sans réserve et sans s’épargner. Le «parfum» de son amour «a empli la maison» (Jn 12, 3), c’est-à-dire toute l’Eglise. Certes, nous en avons profité, nous qui avons été proches de lui et nous en rendons grâces à Dieu, mais tous ceux qui l’ont connu de loin ont également pu en profiter, parce que l’amour du Pape Wojtyla pour le Christ s’est déversé, pourrait-on dire, dans toutes les régions du monde, tant il était fort et intense. L’estime, le respect et l’affection que les croyants lui ont exprimé à sa mort n’en sont-ils pas le témoignage éloquent? »

Intense et fructueux ministère
« C’est bien vrai: l’intense et fructueux ministère pastoral, et plus encore le calvaire de l’agonie et la mort sereine de notre bien-aimé Pape, ont fait connaître aux hommes de notre temps que Jésus Christ était véritablement son «tout». », insistait le pape.
<br> Le parfum répandu dans le monde
Reprenant l’image du parfum, le pape Benoît XVI soulignait l’universalité du message de Jean-Paul II : « Le parfum de la foi, de l’espérance et de la charité du Pape emplit sa maison, emplit la Place Saint-Pierre, emplit l’Eglise et se répandit dans le monde entier. Ce qui est arrivé après sa mort a été, pour ceux qui croient, l’effet de ce «parfum» qui est parvenu à chacun, qu’il soit proche ou lointain, et qui l’a attiré vers un homme que Dieu avait progressivement configuré à son Christ. C’est pourquoi nous pouvons lui appliquer les paroles du premier Poème du Serviteur du Seigneur, que nous avons écouté dans la première Lecture: «Voici mon serviteur que je soutiens, / mon élu en qui mon âme se complaît. J’ai mis sur lui mon esprit, / il présentera aux nations le droit…» (Is 42, 1) ».

Béatification
Le pape se réjouissait de l’avancée du procès de béatification, sous les applaudissements de la foule : «Serviteur de Dieu»: voilà ce qu’il fut et, à présent, nous l’appelons ainsi dans l’Eglise, alors qu’avance rapidement son procès de béatification, dont ce matin l’enquête sur la vie, les vertus et la réputation de sainteté a précisément été close ».

Une participation jamais vue dans l’histoire
Mais le pape rappelait aussi la façon inouïe dont les foules ont témoigné leur attachement à Jean-Paul II après sa mort : « «Serviteur de Dieu»: un titre particulièrement approprié pour lui. Le Seigneur l’a appelé à son service sur la route du sacerdoce et il lui a ouvert peu à peu des horizons toujours plus vastes: de son diocèse jusqu’à l’Eglise universelle. Cette dimension d’universalité a atteint son sommet au moment de sa mort, un événement que le monde entier a vécu avec une participation jamais vue dans l’histoire ».

Peu à peu dépouillé de tout
Benoît XVI indiquait la source d’une telle fécondité en disant : « La fécondité de ce témoignage, nous le savons, dépend de la Croix. Dans la vie de Karol Wojtyla la parole «croix» n’a pas été qu’un mot. Dès son enfance et sa jeunesse, il connut la douleur et la mort. En tant que prêtre et en tant qu’Evêque, et surtout Souverain Pontife, il prit très au sérieux ce dernier appel du Christ ressuscité à Simon Pierre, sur la rive du lac de Galilée: «Suis-moi… Mais toi, suis-moi» (Jn 21, 19.22). En particulier avec la progression lente, mais implacable, de la maladie, qui l’a peu à peu dépouillé de tout, son existence est entièrement devenue une offrande au Christ, annonce vivante de sa passion, dans l’espérance remplie de foi de la résurrection ».

Pour le conduire à la maison du Père
« Son pontificat s’est déroulé sous le signe de la «prodigalité», du don généreux sans réserve, continuait Benoît XVI. Qu’est-ce qui le soutenait, si ce n’est l’amour mystique pour le Christ, pour Celui qui, le 16 octobre 1978, l’avait fait appeler, selon les paroles du cérémonial: «Magister adest et vocat te — Le Maître est ici et il t’appelle»? Le 2 avril 2005, le Maître revint l’appeler, cette fois sans intermédiaire, pour le conduire à la maison, à la maison du Père. Et Lui, encore une fois, répondit promptement avec un cœur courageux, et murmura: «Laissez-moi aller au Seigneur» (cf. S. Dziwisz, « Une vie avec Karol », p. 223) ».

Véritablement endormi dans le Seigneur
Benoît XVI citait le testament de Jean-Paul II en indiquant comment le « départ » a été préparé au fil des ans : « Il se préparait depuis longtemps à cette dernière rencontre avec Jésus, comme le montrent les diverses rédactions de son Testament. Au cours des longues stations dans sa Chapelle privée il parlait avec Lui, s’abandonnant totalement à sa volonté, et il se confiait à Marie, en répétant : « Totus tuus ». Comme son divin Maître, il a vécu son agonie en prière. Au cours du dernier jour de sa vie, veille du Dimanche de la Divine Miséricorde, il demanda qu’on lui lise précisément l’Evangile de Jean. Avec l’aide des personnes qui l’assistaient, il voulut prendre part à toutes les prières quotidiennes et à la Liturgie des Heures, suivre l’adoration et la méditation. Il est mort en priant. Il s’est véritablement endormi dans le Seigneur ».

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ZENIT Staff

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