La vocation œcuménique et européenne du Monténégro

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Premier ambassadeur près le Saint-Siège

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ROME, Lundi 22 janvier 2007 (ZENIT.org) – Benoît XVI a souligné la vocation du Monténégro à l’œcuménisme et sa vocation européenne en recevant ce matin au Vatican le premier ambassadeur de la République du Monténégro près le Saint-Siège, M. Antun Sbutega, qui lui présentait ses lettres de créances.

Rappelons que le Saint-Siège et le Monténégro ont décidé d’établir des relations diplomatiques le 18 décembre dernier (Zenit du 18 décembre 2006). Le Saint-Siège a reconnu officiellement la République du Monténégro le 19 juin 2006, à la suite de sa déclaration d’indépendance du 3 juin, conséquence du referendum du 21 mai.

Benoît XVI souhaite ainsi que le Monténégro soit un lieu privilégié de l’œcuménisme, et que la Nation offre sa contribution à la construction de l’Europe. Le pape souligne la nécessité d’une « juste considération » des exigences objectives de la pratique religieuse de chacun.

Benoît XVI a en effet souligné sa satisfaction de voir la société monténégrine, « pluri-ethnique », choisir « d’instaurer un dialogue direct et cordial avec le Saint-Siège ».

Le pape a rappelé qu’au cours des siècles, « les peuples de l’actuelle Crna Gora ont toujours conservé un rapport dynamique et cordial avec leurs voisins, au point de contribuer positivement à la vie européenne ».

Rappelant l’histoire du pays, le pape a évoqué le rôle du Prince Nicolas du Monténégro qui avait signé, en 1886, une convention préservant les besoins spirituels des catholiques du pays.

Lorsque l’on considère l’histoire du pays depuis le moment où le message évangélique est parvenu au Monténégro, disait le pape, on constate qu’il a embrassé la tradition orientale et la tradition occidentale. C’est ainsi qu’il a « toujours été un lieu privilégié de la rencontre oecuménique voulue par tous ».

A côté de cette vocation œcuménique, le pape soulignait aussi la vocation au dialogue interreligieux, étant donné que « la rencontre entre chrétiens et musulmans » s’y avère également « positive ».

« Il faut continuer dans cette voie », encourageait le pape, de façon à ce que tous les efforts soient « unis au service de l’homme ». C’est, ajoutait Benoît XVI « un aspect significatif » de la mission de l’Eglise, « dans le respect des traditions qui identifient cette terre ».

Pour ce qui concerne la vocation européenne du Monténégro, Benoît XVI souhaite qu’il « continue à apporter sa contribution sociale et politique, culturelle et religieuse » au continent.

Dans ce sens, le pape encourage dans le pays une « consolidation de l’état de droit à tous les niveaux de la vie publique », de façon à fortifier la « confiance sociale » de citoyens et de leur permettre de « poursuivre librement leurs aspirations légitimes individuelles ou communautaires ».

Pour ce qui concerne la situation des catholiques dans ce pays, il existe actuellement dans le pays deux circonscriptions ecclésiastiques : l’archidiocèse de Bar, dépendant directement du Saint-Siège, et qui compte quelque 11.500 catholiques, surtout des Albanais, avec 19 paroisses, 12 prêtres et 34 religieuses ; et le diocèse de Kotor, suffragant de Split, qui compte 10 000 catholiques, surtout des Croates, 23 paroisses, 15 prêtres, et 31 religieuses. Les deux évêques appartiennent à la conférence épiscopale internationale des saints Cyrille et Méthode.

Benoît XVI a fait observer que « la pleine reconnaissance de la vie et des objectifs de la communauté catholique au sein de la société monténégrine, il y a plus d’un siècle, s’est avérée utile à la souveraineté de l’Etat, qui apprécie la mission spécifique de l’Eglise ».

Le pape a également rendu hommage à « l’attitude respectueuse de l’Eglise orthodoxe, qui ne s’est pas opposée à une entente avec le Saint-Siège » mais l’a « au contraire considérée comme un instrument utile pour mieux subvenir aux besoins spirituels de la population ».

Benoît XVI a voulu réaffirmer son « estime » pour le Monténégro, et il a souhaité que se poursuive ce « dialogue fraternel avec l’Orthodoxie, si présente et vivante dans ce pays » depuis des millénaires.

Rappelons, pour l’histoire la plus récente, que dans les guerres balkaniques (1912-1913), le Monténégro a fait partie avec la Serbie, la Grèce et la Bulgarie, de la Ligue balkanique, qui a réussi à soustraire la péninsule balkanique à la domination turque.

Emporté dans la Première guerre mondiale, le Monténégro a été incorporé en 1918 dans le Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes, qui devint la Yougoslavie en 1929.

A la suite de la victoire des partisans communistes yougoslaves à la fin de la seconde guerre mondiale, la monarchie fut abolie et le Monténégro devint une des six républiques constitutives de la république fédérale de Yougoslavie gouvernée par le maréchal Tito jusqu’à la mort de celui-ci, en 1980.

Au cours du processus de désintégration de la Yougoslavie (1991-1995), le Monténégro est resté uni à la Serbie.

En 2003, il a adhéré à l’Union de Serbie et du Monténégro, qui a succédé à la République fédérale de Yougoslavie, union dissoute par la déclaration de séparation de la part du Parlement du Monténégro le 3 juin dernier.

C’est ainsi qu’après 88 ans, le Monténégro est revenu de façon légale et pacifique faire partie de la communauté internationale comme un Etat indépendant et souverain.

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ZENIT Staff

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