Dimanche matin, le pape doit quitter sa résidence pontificale de Castelgandolfo en hélicoptère pour gagner, après une heure de voyage, le « Centre pour la jeunesse Jean-Paul II » de la conque verdoyante de Montorso, adossée à la colline du sanctuaire de Lorette, face à l’Adriatique.
Durant la Messe, prévue à 10 heures, le pape béatifiera un prêtre catalan, Pedro Tarres y Claret, et deux jeunes italiens, Alberto Marvelli et Pina Suriano.
Après la cérémonie, Jean-Paul II déjeunera au centre qui porte son nom. Il devrait repartir pour Castelgandolfo vers 17 h.
Le sanctuaire de Lorette, dans la région italienne des Marches, au Nord-est de Rome, face à l’Adriatique, abrite dans sa basilique les pierres des trois murs de la maison de la Vierge Marie à Nazareth, sauvées par les croisés, et assemblées là, parce qu’elles étaient à l’abri des incursions des pirates, dans les Etats pontificaux, et les pèlerins pouvaient y venir eux-mêmes en sécurité. Dans un premier temps, elles avaient été assemblées sur la côte d’Illyrie où l’insécurité était trop grande pour eux. On date traditionnellement le transfert de la nuit du 9 au 10 décembre 1294.
La quatrième paroi de la maison de l’Annonciation se voit aujourd’hui dans la basilique de Nazareth : c’est le mur de la grotte à laquelle la maison était adossée, et l’on voit encore au niveau de l’église primitive la trace des trois autres murs, démontés. L’analyse récente des graffiti incisés sur les pierres et de la technique de taille, au microscope, a confirmé leur origine de Galilée, au Ier siècle de notre ère.
La tradition rapportait que des « anges » avaient transporté miraculeusement la maison de Nazareth à Lorette. Des documents attestent en fait que les « saintes pierres » ont été sauvées à l’initiative de membres de la famille « De Angelis ».
La construction de la basilique actuelle, conçue comme une forteresse pour défendre la précieuse relique, a commencé en 1569 et renferme des trésors artistiques de la Renaissance italienne inspirés par la méditation du mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu dans le sein de la Vierge Marie. Une chapelle « polonaise » rapporte le récit de la victoire du roi polonais Jan Boleski sur les maures devant Vienne, le 11 septembre 1615 : c’est l’origine de la fête du Nom de Marie, fixée au 12 septembre, en ex-voto.
Jean-Paul II est déjà venu à Lorette, en 1979, en 1985, en 1994, à l’occasion du VIIe centenaire du sanctuaire et du rassemblement des jeunes de toute l’Europe, puis en 1995 pour la conclusion de ce centenaire, et enfin, en 1998 pour la VIe Journée mondiale du Malade.
En 1993, Jean-Paul II écrivait à Mgr Pasquale Macchi, alors Délégué pontifical du sanctuaire, pour demander que la « Sainte Maison » qui a occupé une place de choix dans la vie des chrétiens du IIe millénaire entre dans le IIIe comme l’un des haut lieux de la chrétienté ».
Le 10 décembre 1994, lors de la messe du VIIe centenaire, le pape faisait remarquer : « C’est le lieu où s’est constituée la première Eglise domestique que fut la Sainte Famille (…). Une fois de plus à Lorette, nous confions à la Mère du Rédempteur les familles du monde entier. Nous lui recommandons en particulier tous ceux qui souffrent ou sont soumis à de dures épreuves ».
En septembre 1995, Jean-Paul II saluait des enfants et leurs parents en disant: « La maison de Marie vénérée ici, à Lorette, depuis sept siècles, évoque pour nous la vie de la Sainte Famille à Nazareth ».
Il précisait : « Nous pouvons imaginer l’Enfant Jésus dans son milieu : il jouait et courait autour de la maison, il y dormait et mangeait avec ses parents. Qui sait s’il y avait alors une école à Nazareth ! (…) La famille fut pour Jésus sa première école de vie. De Joseph et de Marie, il a appris ces choses primordiales que sont l’humilité et la fidélité, la prière et le travail ».