L’agence internationale Fides, organe de la congrégation romain pour l’Evangélisation des Peuples, publie aujourd’hui une étude sur le trafic d’armes en Afrique et conclut : « le désarmement est possible ».
Voici la présentation que Fides fait de cette étude :
Le drame du Darfour repose la question de la diffusion des armes en Afrique. Pour cette raison, nous avons décidé d’anticiper la partie relative à l’Afrique d’un dossier consacré aux trafics des armements dans le monde.
Au Darfour, comme dans tant d’autres guerres africaines, ce sont les armes légères qui sont les véritables armes de destruction de masse. Dans cette très pauvre région du Soudan occidental, des hommes sévissent armés de kalachnikovs, en tuant la population et en brûlant leurs pauvres habitations. Ce sont les fameuses milices pro-gouvernementales Janjaweed, dont la brutalité a amené le Congrès des Etats-Unis à approuver une résolution qui déclare que, au Darfour, un génocide est en cours. Du ciel, l’aviation de Khartoum leur ouvre la route par des bombardements sans discriminations, à bases de bombes à fragmentation et de bombes au napalm.
La communauté internationale discute de l’approbation d’un embargo international des armes vis-à-vis des Janjaweed, mais, étrangement, pas vis-à-vis du gouvernement soudanais, qui arme et qui dirige ces milices. Probablement parce des membres du Conseil de Sécurité des Nations-Unies ont conclu, ou sont sur le point de le faire, des contrats lucratifs d’armement avec le Soudan ? Ne serait-il pas vrai que des pays s’apprêtent à vendre des dizaines d’avions de combats, des centaines de chars et de véhicules blindés à l’armée soudanaise ?
L’Afrique continue à être un marché, même s’il est pauvre et apparemment marginal, du marché global des armes. Comme l’écrit le Dossier de l’Agence Fides, sans le continent les vieilles armes se recyclent souvent, de celles provenant des arsenaux en cours de renouvellement, des armées occidentales et de l’Europe de l’Est, a celles des anciens combattants des conflits africains qui se sont terminés récemment. Et pourtant, il y a aussi ceux qui ne reculent pas devant le fait de placer sur le marché africain des systèmes de production nouvelle.
Les victimes de ce commerce sont les civils, et en particulier les femmes et les enfants. Parmi elles, il y a aussi des missionnaires; des religieux et des laïcs. Fidèles à l’Evangile, les missionnaires restent aux côtés des plus pauvres, dans les moments surtout les plus dramatiques, représentant souvent le seul point de référence et de réconfort pour des personnes privées de tout, y compris de l’espérance. C’est pour cela précisément que les missionnaires sont une cible privilégiée quand on veut anéantir une population. Ces artisans de paix, ces femmes et ces hommes armés de leur seule foi, continuent, depuis l’Afrique oubliée, à dénoncer les maux du trafic des armes.
Les raisons de ce dossier sont représentées dans le dernier paragraphe : « Un désarmement possible ». L’Afrique est un continent où la paix pourrait devenir une réalité.
(à suivre)
© Fides