"Les efforts vers l’unité, un événement spirituel" déclare le patriarche oecuménique

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Entretien à Radio Vatican

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CITE DU VATICAN, Vendredi 2 juillet 2004 (ZENIT.org) – « Les efforts vers l’unité sont un événement spirituel, de prière » déclare le patriarche Bartholomaios Ier, à l’issue de sa visite à Rome. Le patriarche œcuménique se dit « très ému, très content, et optimiste », à l’issue de sa rencontre avec Jean-Paul II. Il a confié hier ses impressions et sa vision de l’avenir au micro de Giovanni Peduto pour Radio Vatican.

-Comment qualifier les sentiments qui vous habitent à l’issue de votre rencontre avec le pape Jean-Paul II ?

-Excellents. Nous nous sommes rencontrés, avec Sa Sainteté le pape, pour la troisième fois depuis 1995 lorsque j’ai fait ma visite officielle auprès de lui, et après 2002, lorsque je suis venu pour la Journée de prière pour la paix, à Assise. Mais je peux dire sans sous-évaluer mes deux premières visites à Rome que cette rencontre a été plus émouvante, plus humaine, plus fraternelle. Et cela je l’ai surtout ressenti le dernier jour, lorsque nous nous sommes de nouveau rencontrés et que le pape et moi avons signé la Déclaration commune et que nous avons ensuite déjeuné ensemble, nous avons vécu l’agapè ensemble. Et j’ai eu l’occasion de l’inviter à nous rendre visite à Istanbul : pour lui, ce serait sa seconde visite, après celle de 1979, lorsqu’il a rendu visite à mon prédécesseur, le patriarche Dimitrios Ier. Le pape m’a paru très content d’accepter cette invitation. Naturellement, il doit en parler avec ses collaborateurs, mais sa première réaction a été positive. Il était très heureux, très content, et moi encore plus. La perspective de l’accueillir chez nous à Constantinople, premier siège de l’orthodoxie, et de pouvoir donc programmer ensemble nos pas pour l’avenir, vers le futur de nos relations. Sur le contenu de cette troisième rencontre, je peux dire qu’il a été plutôt de nature spirituelle que protocolaire. J’ai cette impression, et comme je l’ai dit dans mon homélie place Saint-Pierre, en ce moment, en cette étape, l’unité, les efforts vers l’unité sont un événement spirituel, un événement de prière. Et donc, cette rencontre avec le pape et mon humble personne a été réalisée dans cette atmosphère, dans cet esprit. C’est pourquoi je retourne au Phanar très ému et très content, et très optimiste pour l’avenir de nos relations.

-Comment voyez-vous aujourd’hui, Sainteté, les relations entre catholiques et orthodoxes: quels sont vos vœux pour l’avenir?

-Les difficultés que l’on sait existent encore, mais il y a sans aucun doute de part et d’autre la bonne volonté pour avancer, continuer le dialogue. Il y a une volonté de ne pas interrompre le dialogue. Au cours de notre conversation avec le pape et durant nos conversations avec le conseil pontifical pour l’Unité des chrétiens, nous avons mis en relief et souligné à nouveau notre décision de trouver des chemins et des moyens de reprendre le dialogue théologique, qui a traversé une crise, si l’on peut dire, après Baltimore. Nous avons maintenant parlé avec le cardinal Kasper, le président du conseil pour l’Unité, et avec ses collaborateurs et nous avons fixé quelques points, quelques méthodes, pour pouvoir sortir des difficultés présentes et continuer le dialogue. Le dialogue est la seule possibilité qui nous soit offerte pour résoudre les problèmes existant encore entre nous. L’amitié existe, la fraternité existe, et existe aussi la décision d’avancer et d’améliorer les relations. Nous avons besoin de discuter en profondeur la primauté de l’évêque de Rome, l’infaillibilité, la position de l’évêque de Rome dans la structure de l’Eglise chrétienne dans son ensemble, parce que c’est là que se trouvent les points les plus difficiles dans nos relations, et ils empêchent encore la pleine communion, la participation au même calice.

-Quelle signification a eu, pour la communauté orthodoxe de Rome l’inauguration de l’église San Teodoro?

-Comme je l’ai dit à Sa Sainteté le pape durant notre déjeuner ensemble, ça a été un geste concret d’amitié et de fraternité entre nos Eglises. Je l’ai remercié, naturellement, lui-même, et la vénérée Eglise de Rome. Et je lui ai dit que des gestes de ce genre sont une contribution essentielle à notre dialogue parce qu’ils démontrent que nous ne nous limitons pas à des paroles, mais que nous avançons aussi par des actes courageux, symboliques, pleins de sens et d’importance. Lorsque nous avons « inauguré » pour ainsi dire officiellement l’église de San Teodoro au Palatin, les gens, les orthodoxes mais aussi les catholiques qui participaient à la cérémonie étaient enthousiastes. Deux cardinaux étaient présents, ainsi que d’autres prélats catholiques, et ils ont participé à notre joie. J’ai remercié officiellement Sa Sainteté le pape et l’Eglise de Rome. A l’avenir, le sacré archidiocèse grec-orthodoxe ici en Italie, qui aura cette église à sa disposition, comme un symbole d’amitié et de fraternité, sera témoin de ce lien spirituel qui nous unit de façon particulière, ici, dans la Ville éternelle. Je pense que ce geste de Sa Sainteté le pape sera très apprécié au-delà du patriarcat œcuménique, et de son archidiocèse. Il sera apprécié par toute l’Orthodoxie, et ce sera un exemple à imiter dans les relations œcuméniques parce qu’il concrétise la bonne volonté et la fraternité in Nomine Domini.

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ZENIT Staff

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