CITE DU VATICAN, Vendredi 7 novembre 2003 (ZENIT.org) – Le débat sur les expériences en vue du clonage humain à l’ONU a été renvoyé à deux ans : le Saint-Siège ne cache pas sa déception, comme le souligne aujourd’hui Radio Vatican.

La France et l’Allemagne avaient lancé un projet d’interdiction, en 2001, et l’interdiction avait été redemandée le 6 novembre par l’Iran au nom de 57 pays musulmans. Les Etats-Unis avaient eux même demandé l’interdiction des expériences sur les cellules souches issues du clonage, dit "thérapeutique". Le Cosa Rica et la Belgique avaient fait des propositions.

Une commission de l’ONU vient de renvoyer à deux ans le débat sur la proposition des Etats-Unis d’interdire les tests sur les cellules souches issues du clonage humain y compris pour des raisons thérapeutiques.

La commission légale de l’assemblée générale a adopté une motion qui renvoie à 2005 la préparation d’un traité sur le clonage.

Le thème du clonage est discuté régulièrement à l’ONU depuis 2001 lorsque la France et l’Allemagne ont demandé aux Nations Unies de mettre au point un traité sur l’interdiction des expériences sur le clonage humain.

Mgr Celestino Migliore, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU confie aujourd’hui à Radio Vatican qu’il s’agit d’un "signal procédural". "Deux positions très claires s’étaient formées, explique-t-il: l’une autour du projet de résolution du Costa Rica, l’autre autour d’un projet de résolution de la Belgique. Le Costa Rica proposait l'utilisation des cellules souches adultes pour les thérapies des maladies incurables, l’interdiction totale du clonage humain embryonnaire, dont reproductif comme thérapeutique. La position de la Belgique qui traduisait une résolution franco-allemande, proposait au contraire l’interdiction du clonage reproductif mais laissait une ou des portes ouvertes au clonage thérapeutique. Les adhésions remportées par la proposition de l’interdiction totale étaient passées en un mois de 30 à 66. Celle de l’interdiction partielle avait remporté 30 adhésions. Evidemment, ce n’était pas de leur intérêt de proposer un vote sur ces deux résolutions, c’est pourquoi ils ont eu recours à la motion de no action".

"Cette motion est un peu décevante, estime Mgr Migliore, dans ce sens où renvoyer de deux ans signifier accepter que pendant deux ans nous conservons ce vide juridique international, et que donc des expériences éventuelles peuvent se poursuivre. Mais rien n’empêche que le débat continue, que les positions mûrissent plus clairement. Il me semble que du point de vue de la procédure, il faudra tout recommencer. Mais on pourra capitaliser l’œuvre de sensibilisation qui s’est faite par tant de pays, y compris le Saint-Siège".

Sur la question des éventuels intérêts économiques ou politiques en jeu, Mgr Migliore reconnaît: "Ce sont ceux qui ne sont pas avoués. Mais ils sont sous-jacents à ces décisions. En pratique, avec une procédure on arrête la possibilité de s’exprimer sur une question de fond, qui fait partie de ce qui est le débat du XXIe siècle. Ces questions économiques et commerciales, ont, hélas, en coulisses une très grande importance".