CITE DU VATICAN, Mardi 4 novembre 2003 (ZENIT.org) – « Vouloir l’unité, c’est vouloir l’Eglise » affirme Jean-Paul II qui propose un remède aux doutes et au découragement sur le chemin de l’unité des chrétiens : la « spiritualité œcuménique ».

Jean-Paul II a en effet adressé un message à l’assemblée plénière du conseil pontifical pour la promotion de l’Unité des chrétiens qui s’est ouverte lundi après midi par la lecture de ce message et l’exposé du cardinal Walter Kasper, président de ce dicastère (cf. ZF031103). L’assemblée s’achève samedi prochain.

« Vouloir l’unité, c’est vouloir l’Eglise », selon la prière du Christ « Que tous soient un », affirme le pape, et c’est même un « devoir incontournable » pour l’Eglise.

Elle est appelée, insiste le pape, à « investir toutes ses énergies » pour le « retour à la pleine communion entre les chrétiens ».

Mais « le chemin œcuménique n'est pas une voie facile », au contraire, continue le pape, « au fur et à mesure des progrès, les obstacles sont plus faciles à identifier et leur difficulté est abordée avec plus de lucidité ».

Le dialogue théologique avec les différentes confessions chrétiennes lui-même « semble dans certains cas devenir encore plus problématique », constate le pape.

Or, tout cela peut parfois produire des « réactions douloureuses chez qui veut que l’on avance à tout prix où chez qui se décourage devant le long chemin qu’il faudra encore faire » vers le but final qui est « la pleine communion visible ».

Cependant, le bilan de Jean-Paul II est positif. Des « pas importants et significatifs vers ce but » ont été accmplis, dit-il, durant ses 25 ans de pontificat, même avec des va et vient.

Mais « nous sommes en train d’apprendre à vivre avec une humble confiance cette période intermédiaire » et de toute façon de « non retour ».

« Il n’y a de toute façon pas d’autre choix », écrit le pape, que de se laisser conduire « par la force de l’amour », phare « entre les ombres des divisions héritées de tant de siècles de péché contre l’unité ».

Et si, après le concile, nous sommes entrés « au coeur même des divisions, là où elles sont le plus douloureuses », c’est « surtout grâce à la prière », souligne Jean-Paul II.

A la « prière commune » revient en effet la priorité, pour atteindre l’unité. Ce n’est en effet qu’une « intense spiritualité œcuménique » qui pourra aider à faire le point sur « les progrès et les défaites, sur les ombres et les lumières de notre route vers la réconciliation ». C’est là, insiste le pape, un « antidote efficace à tout découragement, doute et hésitation ».

Dans son long exposé sur l’état de la question œcuménique, le cardinal Walter Kasper lui-même a reconnu « un progrès encourageant » de la « conscience œcuménique », tout en reconnaissant des « tendances » contraires, qui suscitent des « tensions », des « divisions » même au sein des Eglises, des communautés ecclésiales, des familles confessionnelles.

D’une part, disait-il, on est en train de dépasser des « antagonismes anciens », mais des « nouvelles divergences surgissent » , en particulier « dans des domaines éthiques, comme l’avortement, le divorce, l’euthanasie, l’homosexalité », mais aussi des problèmes de nature ethnique, sociale, politique.

« Les tensions entre les Eglises orthodoxes autocéphales, au sein de la communion anglicane et des communautés appartenant à la tradition de la Réforme et aussi dans l’Eglise catholique, nuisent, avertissait le cardinal, au dialogue œcuménique, parce que l’absence de consensus interne empêche d’arriver au consensus à l’extérieur. Cette siutation peut engendrer une paralysie de l’œcuménisme et même son impuissance ».