CITE DU VATICAN, Lundi 3 novembre 2003 (ZENIT.org) – L’Eglise catholique fait le point sur l’œcuménisme à l’occasion de l’assemblée plénière pour la Promotion de l’Unité des chrétiens qui s’est ouverte cet après-midi avec la lecture d’un message de Jean-Paul II à ce dicastère. Le pontificat est “oecuménique”, déclare le cardinal Kasper qui avertit : “Il existe aussi un œcuménisme superficiel, sauvage, qui est contre-productif et a provoqué des peurs”.
Le principal thème de la réflexion sera “la spiritualité œcuménique”.
Le cardinal Walter Kasper, président de ce dicastère, créé en 1960 par Jean XXIII, a évoqué cette assise au micro de Radio Vatican.
“L’unité est un don, rappelle-t-il, un cadeau de l’Esprit Saint, et nous devons nous rassembler comme Marie et les Apôtres se sont rassemblés au Cénacle et ont prié pour la venue de l’Esprit Saint. Nous aussi nous devons prier pour une pentecôte authentique. Le pape et le concile ont dit que l’oecuménisme spirituel est le cœur de l’œcuménisme: la prière et la conversion”.
Le cardinal Kasper exprime ainsi son bilan du dialogue: “Nous avons fait de grands progrès depuis le concile Vatican II, surtout durant ce pontificat, qui est vraiment un pontificat oecuménique. Les chrétiens séparés se sentent aujourd’hui comme des frères et sœurs, et plus comme des ennemis. C’est un grand progrès. Mais d’autre part, nous devons affronter aujourd’hui de nouveaux problèmes, parce que dans toutes ces familles confessionnelles – luthériens, anglicans, et aussi orthodoxes – il existes des fragmentations internes. Certains ne veulent pas avoir à faire avec l’Eglise catholique et d’autres au contraire frappent à notre porte. Cette fragmentation interne est un grand problème et nous voulons en discuter. Il existe aussi un œcuménisme superficiel, sauvage, qui est contre-productif et a provoqué des peurs. Nous devons fortifier les fondements de l’œcuménisme, la foi en Jésus Christ, et dans la Trinité. Sans cette foi, l’œcuménisme tombe dans le vide. C’est justement cette situation intermédiaire qui est importante pour moi: créer des amitiés, parce que j’ai l’impression que les chrétiens séparés ne se connaissent pas suffisamment. Ce ne sont pas seulement des doctrines abstraites qui nous divisent, c’est une façon de vivre la foi. Nous devons nous connaître mieux les uns les autres”.
A propos de sa mission au conseil pontifical, le cardinal Kasper confiait: “Je ne ressens pas seulement les difficultés, j’éprouve aussi une grande joie, parce que l’on fait l’expérience du fait que l’Esprit Saint agit aussi en dehors de l’Eglise catholique. On rencontre de nombreux chrétiens sérieux qui prient, qui ont le désir de l’unité, et l’on voit que ce sont des hommes spirituels. C’est une grande joie de voir l’œuvre de l’Esprit saint et cela donne de l’espérance”.