CITE DU VATICAN, Jeudi 9 octobre 2003 (ZENIT.org) - Mgr Renato Martino défend la nécessité d’une autorité mondiale pour promouvoir le bien commun de la famille humaine.

L’actualité de « Pacem in Terris », 40 ans après, a fait l’objet d’un symposium organisé au siège de l’Organisation des Nations Unies, à New York, par la Mission du Saint-Siège à l’ONU, le Conseil pontifical Justice et Paix et la Fondation « Path to Peace ».

« Puisse-t-il arriver bientôt, le moment où cette Organisation garantira efficacement les droits qui dérivent directement de notre dignité naturelle, et qui, pour cette raison, sont universels, inviolables et inaliénables » : ce vœu du bienheureux pape Jean XXIII dans son encyclique « Pacem in Terris » (n. 145) a été cité le 8 octobre par le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, lors de la célébration du 40e anniversaire de la publication de l’encyclique au Palais de Verre, en présence du cardinal archevêque de New York, Edward Egan.

M. Kofi Annan a confié sa préoccupation pour la crise actuelle du consensus mondial sur les règles de base des relations internationales. Et c’est justement pour cela, disait-il en substance, que Pacem in Terris lance un défi à l’ONU : celui d’adapter ses structures, ses méthodes, et ses opérations à l’ampleur et à la noblesse de son rôle.

Le Secrétaire du Vatican pour les Relations avec les Etats, Mgr Jean-Louis Tauran avait fait parvenir pour l’occasion un message qui a été lu par l’Observateur permanent du saint-Siège à l’ONU, Mgr Celestino Migliore. Mgr Tauran y souligne la passion que Jean XXIII mettait à défendre la paix, une défense fondée sur une vision naturelle de la création. Il fait remarquer que l’encyclique défend les droits de la personne humaine sans acception de foi ou de convictions. Une approche qui était un défi au cœur de la Guerre froide.

Pour Mgr Tauran l’encyclique présente trois concepts clefs : la personne, détentrice de droits humains qui découlent de son appartenance à l’ordre établi par Dieu ; la loi, sur laquelle se fonde l’autorité publique, et visant à l’obtention du bien commun ; la foi, essentielle à la culture de la paix pour ses enseignements sur la fraternité universelle et la solidarité.

L’anniversaire s’est achevé par l’intervention du président du conseil pontifical Justice et Paix, Mgr Renato Raffaele Martino qui soulignait la relation intime existant entre le bien commun universel et l’autorité mondiale.

La crise de l’ONU, demandait Mgr Martino, contredit-elle l’appel de Pacem in Terris à une autorité mondiale ? Non. Il est d’autant plus urgent, répondait Mgr Martino, de projeter une figure de « pouvoirs publics mondiaux ».

Mais une « autorité mondiale doit se construire patiemment, toujours fondée sur l’unité de la famille humaine et placée à son service, et non pas pour en faire un instrument d’intérêts particuliers ».

Le cardinal désigné a conclu en affirmant que l’humanité doit comprendre toujours plus clairement qu’elle est liée à un destin unique, et qu’il requiert une assomption de responsabilité commune pour réaliser le progrès vers le vrai bien du monde d’aujourd’hui et de demain ».

Au terme du symposium, ont été conférés les Prix « Servitor Pacis » de la Fondation « Path to Peace », attribués cette année à la mémoire du médecin italien Carlo Urbani qui a sacrifié sa vie pour soigner les malades du SRAS, et aux Missionnaires de la Charité de Mère Teresa qui travaillent à Bagdad.