CITE DU VATICAN, Jeudi 9 octobre 2003 (ZENIT.org) – « L’Eglise refuse la marginalisation de l’Afrique », a déclaré Mgr Robert Sarah, Secrétaire de la congrégation romaine pour l’Evangélisation des Peuples, lors de l’ouverture de l’assemblée du Symposium des évêques d’Afrique et de Madagascar, le 1er octobre, à Dakar, en la fête de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte face, patronne des missions,.
Mgr Sarah a prononcé le discours suivant, et a apporté aux participants et à toute l’Afrique l’assurance de « l’affection de Sa Sainteté le pape » et « manifester sa proximité paternelle et l’immense estime qu’il éprouve pour tous les pays » représentés.
« Face au fatalisme qui se répand et qui détruit la joie des familles et les espérances de notre continent, l’Eglise refuse pour l’Afrique la logique de la marginalisation qui est au coeur du système de la mondialisation », disait Mgr Sarah.
– Discours de Mgr Sarah (cf. http://www.sceam-dakar.sn)
Eminences,
Monsieur le Premier Ministre,
S. Exc. Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, Président du SCEAM,
S. Exc. Mgr le Nonce Apostolique,
Chers Confrères dans l’épiscopat,
Salut,
La célébration de l’Assemblée du SCEAM est toujours un moment particulier de grâces non seulement pour l’Eglise qui est en Afrique, mais aussi pour tous les Fils et Filles de notre cher continent. Je suis honoré d’être parmi vous, en ce jour, pour vous traduire l’affection de Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II à vous tous, Archevêques et Evêques d’Afrique, et manifester sa proximité paternelle et l’immense estime qu’il éprouve pour tous les pays que vous représentez, et singulièrement pour le Peuple sénégalais qui a toujours su faire honneur à l’Afrique et à l’Eglise.
Je m’associe à tous ceux qui m’ont précédé pour exprimer notre immense gratitude à Mr le Premier Ministre, représentant le Chef de l’Etat, et aux Autorités de ce pays qui nous accueillent avec cordialité et générosité.
J’adresse mes fraternelles salutations et mes remerciements à S. Exc. Mgr Théodore Adrien Sarr, Archevêque de Dakar et à toute la Conférence Episcopale Internationale du Sénégal, de Mauritanie, du Cap Vert et de la Guinée Bissau pour le chaleureux accueil et pour tous les sacrifices consentis à la préparation de notre Assemblée.
A la Présidence et au Secrétariat du SCEAM, en la personne de S. Exc. Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, que nous saluons respectueusement et avec affection, reviennent le mérite et la reconnaissance de notre session si bien préparée et qui augure de nombreux et délicieux fruits pour l’Eglise et pour notre Continent.
Nous sommes venus à Dakar, qu’à Gorée, symbole de l’Afrique humiliée, réduite à un esclavage inhumain et sans nom, nous puissions rappeler au monde la mémoire de ceux dont on a nié la dignité d’hommes et de femmes et qui ont été traités en marchandises.
Nous sommes venus en pèlerinage à Dakar sur cette terre de croyants dont les cœurs sont ardemment tournés vers le Dieu unique, et ouverts sur le monde, un monde sans frontières et de plus en plus métissé culturellement. Nous sommes venus chanter une hymne d’action de grâce à « notre Grand Dieu et Sauveur, le Christ Jésus » (Tt 2, 13) pour l’Eglise-Famille de Dieu et lui faire l’offrande de ce Peuple d’Afrique qui marche avec Lui.
Réunis en Assemblée du SCEAM, nous ne pouvons manquer d’évoquer et d’invoquer nos Anciens, dont l’un d’eux, Son Eminence le Cardinal Maurice Michael Otounga, vient de nous quitter. Il va ainsi se joindre au nombre de nos Pères Fondateurs dont le courage prophétique, il y a 34 ans, mérite plus que jamais, de notre part une grande reconnaissance, une fidélité filiale et un engagement plus dynamique et plus missionnaire au service de l’Evangile et de l’Eglise de Dieu qui est en Afrique. Quel bonheur et quelle joie de saluer ici, avec une affectueuse reconnaissance la présence très appréciée de Leurs Eminences le Cardinal Bernardin Gantin, le Cardinal Hyacinthe Thiandoum, le Cardinal Francis Arinze, le Cardinal Christian Tumi, le Cardinal Armand Gaëtan Razafindratandra, le Cardinal Bernard Agré, le Cardinal Wilfrid Fox Napier. Ils ont notre vénération, notre respect et l’attachement que les Cadets doivent à leurs aînés.
Au cours de ces jours de travaux, nous ferons sans doute le bilan du chemin parcouru et, à la lumière de notre prière et de notre réflexion, nous pourrons resituer le SCEAM dans notre action pastorale comme un véritable instrument de l’action missionnaire et de la communion ecclésiale.
Pour ma part, je souhaite que notre réflexion nous conduise à considérer la place éminente de l’Eglise dans le contexte actuel de notre Continent, l’urgence de l’inculturation et la mission du SCEAM.