Jeudi matin, Jean-Paul II a en effet reçu 19 évêques de trois nouvelles provinces ecclésiastiques (Bangalore, Hyderabad et Visakhapatnam), au terme de leur visite ad limina. Nous empruntons la traduction au Vatican information service (cf. www.vatican.va).

Le pape note d'emblée que l'Eglise fête le 3 juillet "la fête de saint Thomas, l'Apôtre tellement vénéré en Inde". On appelle souvent les chrétiens de l'Inde les "chrétiens de saint Thomas" puisqu'il aurait été le premier à leur apporter l'Evangile.

Comme le pape l'a déjà demandé à leurs confrères, il leur recommande de susciter une "nouvelle évangélisation et un nouvel élan dans la mission", ce qui suppose, dit-il, une "compréhension correcte du rapport entre culture et foi chrétienne".

De fait, dans le sous-continent indien, remarque Jean-Paul II, l'Eglise se trouve devant "une richesse de cultures, de traditions religieuses et philosophiques".

Or, explique-t-il, "toute théologie de la mission qui exclurait l'appel à la conversion radicale au Christ et nierait la mutation culturelle qu'elle entraîne, trahirait la réalité de notre foi".

"Il faut réaffirmer à ce propos que le dialogue interreligieux ne se substitue pas à la mission ad gentes mais fait partie de celle-ci", ajoute le pape.

Il met ainsi en garde contre le "relativisme" qui découle du "pluralisme religieux" et qui fait dire que "la foi chrétienne n'aurait pas une valeur supérieure aux autres".

C'est disait le pape, vider "le christianisme de son cœur christologique". Or, "détachée du Seigneur, unique Sauveur, notre foi n'est ni théologique ni chrétienne". "Si elle est relativisée, notre foi devient syncrétisme, une construction spirituelle artificielle qui manipule et déforme la nature essentielle, objective de la révélation chrétienne", avertit Jean-Paul II.

Le pape se réjouit en revanche du "grand nombre de baptêmes d'adultes" en Inde. En dépit des difficultés, dit-il, la "forte fréquentation dominicale" et le "nombre croissant de laïcs collaborant à la liturgie" sont les signes "d'une croissance en maturité" des diocèses, de même que l'entente entre prêtres, religieux et catéchistes.

Jean-Paul II insiste sur la pastorale de deux sacrements, la réconciliation, et le mariage: il recommande en particulier un "programme global de préparation au mariage".

Aux évêques, le pape recommande encore: "Soyez personnellement une source claire et le fondement de l'unité de vos Eglises particulières. Avec le pape, les évêques représentent l'Eglise toute entière, unie dans la paix, l'amour et l'unité".

"L'évêque, insiste le pape, ne peut donc pas être le simple délégué d'un groupe social ou linguistique. Il doit toujours être perçu comme un successeur des Apôtres, dont la mission vient du Seigneur. Le rejet d'un évêque par quelqu'un ou un groupe constitue toujours une transgression de la communion ecclésiale, et par conséquent un scandale pour les fidèles et un piètre exemple pour les fidèles d'autres religions".